Depuis 2017, Tania Abellard se consacre à plein temps au macramé. Sa récente participation à Unlocked, une exposition d’art contemporain au Caudan Arts Centre, l’a aidée à mieux se faire connaître. Comme le macramé n’a pas de limites, la trentenaire combine créativité et nœuds afin de proposer des pièces uniques. D’autant que cette activité fait partie des tendances en décoration.
La réalisation des macramés est souvent décrite comme à une thérapie. Ce fut un peu le cas pour Tania Abellard lorsqu’elle s’est retrouvée dans cet univers par pur hasard. La timide jeune femme s’est transformée en une créatrice très épanouie au carnet de commandes bien remplie. Il se pourrait même qu’elle fut prédestinée à évoluer dans cet univers d’art décoratif ancestral basé sur une technique de nœuds en cordage.
En effet, une amie du collège qui l’a écrit récemment n’a pas manqué de lui rappeler à tel point elle fut à une époque très talentueuse dans la confection des bracelets brésiliens. « Sans m’expliquer comment ni pourquoi j’étais effectivement déjà très douée dans la manipulation du fil. J’étais très minutieuse, car il fallait que ce soit nickel. Je me rends compte que c’est ce que je fais avec le macramé.
De passetemps à plein temps
C’est en octobre 2017, alors qu’elle cherchait une activité pour s’occuper qu’elle découvrit le macramé. “Je ne travaillais pas à cette époque car j’avais démissionné comme Graphic designer afin de m’occuper de ma mère qui était gravement malade. Lorsqu’elle est décédée, je me suis retrouvée quelque peu perdue, et comme j’avais du temps pour moi, que j’aimais lire et que j’étais très intéressée par la décoration intérieure et les tendances, je me suis plongée à fond dans Pinterest et Instagram. J’ai été comme happée par le macramé. Depuis, ce simple passe-temps s’est transformé en métier”.
En suivant les tutos et les vidéos sur Youtube, elle a appris à nouer les bouts de ficelles trouvés chez elle à Albion avant de partager quelques photos de ses premiers essais sur son compte Facebook.
Très peu sûre d’elle, Tania Abellard la jeune femme ne tarda pas à sortir de sa bulle. De nœud en nœud, et surtout grâce au soutien et aux encouragements de son copain, elle se laissa même convaincre à créer un compte dédié à ses créations. “A la base ce n’était pas dans l’intention de me faire connaitre ni pour vendre mes produits. Je pensais à un moyen pour partager avec ceux qui avaient la même passion que moi. D’ailleurs je postais aussi des peintures et d’autres éléments de décoration et de rénovation que je faisais chez moi. Mais, les choses ont commencé à prendre une autre direction et j’ai été contactée pour des commandes”. Sa petite entreprise, Passetemps macramé, prit finalement naissance.
Des possibilités sans fin
Très tendance, le macramé est loin d’être une technique récente. Pour Tania Abellard, le macramé est surtout “un élément qui apporte du caractère et une jolie touche à une pièce”. En effet, il peut habiller tout type d’objets ou accessoires tels que des décorations murales, des rideaux, des sacs, des bijoux, des pots de fleurs, entre autres.
Si ça peut paraitre compliqué aux premiers abords, la créatrice rassure : “Il n’est pas nécessaire de connaitre tous les nœuds. Il est possible, pour le débutant, de commencer par les plus simples. Puis, il suffit de s’inspirer des modèles existants avant de commencer à créer et d’imaginer ses propres motifs. Dès lors, les possibilités sont sans fin”.
En terme de matériel, le macramé requiert bien évidement beaucoup de bobines de fil. La matière que privilégie la spécialiste de macramé est le coton, plus doux et aussi le jute (fibre de coco) qu’elle travaille soit en couleur et au naturel, ou qu’elle fait aussi teindre selon les tons demandés. Côté tendance, elle opte souvent pour des motifs géométriques, abstraits et symétriques qui s’intègrent parfaitement dans des décors épurés et rustiques. A ce propos, elle explique : “Auparavant, les suspensions en macramé étaient massives. Dorénavant la version moderne du macramé est plutôt différente, car nous pouvons travailler avec une variété de matières et de couleurs.”
Nouveau produit à venir
Elle prime l’unicité, l’originalité et l’authenticité. D’où la raison pour laquelle ses tissages ne laissent pas indifférent.Travaillant uniquement par le biais de sa page Passetemps macramé (facebook ou Instagram), elle propose plusieurs créations qui allient le style vintage et bohème. “Je n’ai aucune idée comment chaque macramé finira. Mais, je suis fière que mes produits respectent l’environnement et que j’arrive à ma façon à ramener la nature à l’intérieur pour remplacer les cadres et autres bibelots”.
Tania Abellard laisse ainsi libre court à son imagination, elle se surpasse et prend du plaisir à réaliser aussi bien un porte-clé en macramé qu’un énorme rideau de 3 mètres. En variant les projets, elle s’assure de ne jamais s’ennuyer. La preuve, elle est sortie de sa zone de confort pour expérimenter sa toute première participation à une exposition contemporaine organisé le mois dernier par le Caudan Arts Centre Grâce à Unlocked,
Elle explique : “J’ai réalisé que je m’étais un peu perdue dans les commandes puisque je m’adapte par rapport à ce que les clients veulent. De ce fait, j’ai négligé un peu ma propre créativité. En rencontrant d’autres jeunes artistes venant d’univers différents, je me suis redécouverte et j’ai pu vraiment donner de moi-même.” Et puisqu’elle reçoit de plus en plus de demande venant des décorateurs d’intérieurs, Tania Abellard compte tirer davantage sur cette ficelle pour élaborer de nouveaux produits dans un assemblage de pompons et de tresses. “Ce sera très inspiré de Maurice, de mon ressenti sur ce qui m’entoure”. Car selon elle, les tissages et les macramés sont des œuvres et de l’art.