La famille, dernier clip à succès de Jason Heerah et Otentik Groove, prend fin par un appel de soutien en faveur de l’ONG Enn Rev Enn Sourir. Créée depuis 5 ans par Karan Juglall cette association vient en aide aux enfants inopérables dans le système de santé public. À ce jour, ce sont plus de 200 patients, âgés de 0 à 18 ans, qui ont été pris en charge par l’ONG. Karan Juglall espère à travers Enn Rev Enn Sourir Production collaborer avec d’autres artistes pour récolter davantage de fonds.
Il ne se contente pas de rêver. Karan Juglall les concrétise. Ainsi en attendant de pouvoir organiser le plus grand concert de charité de l’Océan Indien, le jeune homme a lancé Enn Rev Enn Sourir Production, une nouvelle stratégie pour financer des projets artistiques, et en retour, faire que les artistes deviennent des ambassadeurs de l’ONG : “Souvent les artistes sont appelés à aider les associations, mais au final ils ne reçoivent rien. Sauf que ces artistes ont aussi besoin d’un coup de pouce et c’est dans un esprit de partage et d’entraide que Enn Rev Enn Sourir a prévu un budget spécial et nous sommes ravis de commencer par un titre comme La Famille.”
Après sa visite quotidienne auprès des enfants malades, Karan Juglall nous reçoit à son bureau à Rose-Hill. Entre quelques appels à gérer, le fondateur et directeur de Enn Rev Enn Sourir sort un agenda datant de 2010. Des pages de notes, de schémas et de stratégies qu’il avait imaginéw pour monter son association. “Enn zafer byen diferan”. En effet, il s’était donné pour mission de venir en aide aux enfants inopérables dans le service public pour les permettre d’être soignés dans le privé ou à l’étranger. “À l’époque beaucoup se sont moqués de moi et ne m’en croyaient pas capable”. Sauf un certain Michael Pompeïa qui l’a encouragé à coucher ses idées sur papier. Toujours sur les conseils de ce dernier, Karan Juglall se forma auprès de plusieurs organisations non-gouvernementale : “Il n’y a pas meilleure école que d’être sur le terrain pour comprendre la différence entre avoir l’envie de faire du social et être capable de mettre ces idées en pratique”. Une fois sûr de lui, Karan Juglall entama des études en Community Service avant se se lancer dans son aventure sociale et humanitaire car “Je trouvais cela comme un crime de voir des parents contraints de mendier pour trouver de l’argent dans l’espoir de guérir leurs enfants. Mo pa kapav aksepte ki ena zanfan mor parski zot fami pena kas.”
D’ailleurs, sa mission prend davantage de sens lorsqu’il fait des recherches et découvre qu’il n’existe pas d’expert en pédiatrie et que les hôpitaux à Maurice ne sont pas équipés pour effectuer certains traitements. “Or nous avons trois experts en pédiatrie à Maurice et je n’ai pas hésité à les approcher. Ce sont eux qui m’ont révélé la vrai réalité et les lacunes de la pédiatrie.”
Depuis son lancement en 2017, Enn Rev Enn Sourir bénéficie d’un bon réseau de contacts localement et au niveau international. En cinq ans, Karan Juglall a réussi à soigner plus de 200 enfants de 0 à 18 ans. À Maurice dans la clinique Wellkin ou à l’étranger dans des centres spécialisés avec qui Enn Rev, Enn Sourir a noué des partenariats. En effet, Enn Rev, Enn Sourir offre deux types de services : le Smile Pediatric Health Care pour les enfants capables d’être opérés à Maurice et le Smile Pediatric Overseas Treatment Care pour les enfants nécessitant des soins à l’étranger. “Nous sommes une association pour les enfants malades. Certes, une de nos activités que nous menons sur les réseaux sociaux c’est les fund raising mais nous ne faisons pas que ça.”
Quand un parent frappe aux portes de l’association, Karan Juglall et son équipe de volontaires s’occupent de plusieurs choses : conseils, accompagnements, suivis, opérations, traitements,…
Karan Juglall s’accroche à chaque sourire d’un enfant guéri. Comme celui de Precious Hope, la première patiente que Enn Rev Enn Sourir à aider : “Le gynécologue du service public avait condamné ce foetus à une mort certaine car ces intestins étaient ouverts.” Ou encore celui de Terry dont le gouvernement avait rejeté le cas : “À ce jour , notre association a déjà dépensé pas moins de Rs 7 millions et il doit encore se rendre régulièrement en Inde pour l’entretien de la machine (LVAD) qui, rappelons-le, permet à son coeur de battre. C’est la première fois qu’un enfant a bénéficié de cette pompe à Maurice. ” Mais Karan Juglall n’oublie pas ceux n’ayant pas survécu. Au contraire le fondateur de Enn Rev Enn Sourir s’en sert comme booster pour faire davantage changer les choses. “Ce sont un peu mes enfants et ensemble avec leurs parents nous formons une nouvelle famille.” À chacune de ses missions, il conclut avoir une pensée pour sa mère : “Elle m’a toujours appris à prendre soin des autres autant que nous le pouvons. Aujourd’hui, je fais de cette valeur mon travail. Elle a toujours cru en moi et elle m’avait encouragé à réaliser mon projet. Nous disons que derrière la réussite de chaque homme, il y a une femme. Pour moi, cette femme l’était, est et restera toujours ma mère décédée en 2019.”