Douce rebelle dont le style varie entre le chic et le décontracté, Sameera Vayid est portée par des vents qui la font naviguer entre ses nombreux projets et son besoin de donner forme à ses rêves. Chefe d’entreprise, entrepreneuse, protectrice de l’environnement, designer, entre autres, cette mère à l’apparence fluette déborde d’énergie et de bonnes vibrations. Cultivant une spiritualité basée sur le respect et l’ouverture elle est aussi engagée dans le développement durable et pour la protection de l’environnement.
Il y a dans la tête de Sameera Vayid une petite foule qui se chamaille gentiment. Différentes personnalités y cohabitent dans un joyeux brouhaha où plusieurs voix s’entremêlent. On y trouve cette femme épanouie qui veille jalousement sur sa liberté, la mère soucieuse de l’épanouissement de sa fille, l’entrepreneure qui dirige et gère de multiples projets à la fois, la créatrice qui arrive bientôt avec sa marque de t-shirts, l’amoureuse de la nature qui a à cœur la sauvegarde de l’environnement et le développement durable, la femme spirituelle ouverte sur différentes cultures, la chic rebelle qui se démarque par son aura et sa prestance, entre autres personnages. « Toutes ces voix se parlent en même temps jusqu’à ce qu’une prenne le dessus en fonction du moment afin que priorité soit donnée à ce qui doit l’être, sans pour autant que les autres soient mises de côté », explique-t-elle.
Cap sur la sérénité.
Tout ce tapage est loin de la décontenancer. Bien au contraire, une traversée sur des eaux trop calmes lui aurait été monotone. Tant mieux si les rafales réveillent les vagues comme dans les eaux de la baie de Tamarin qu’elle ne se lasse guère de contempler pour ses reconnecter. Dans son parcours, Sameera Vayid a appris à transformer les bourrasques en vents favorables pour avancer dans son voyage vers une destination bien précise : « Ce que je recherche avant tout dans la vie c’est la paix intérieure », explique celle qui veut vivre l’instant présent intensément, puisqu’elle considère la vie comme une opportunité, « une grande aventure humaine. »
Le visage en apparence fermé qu’elle affiche ne masque pas le rayonnement qui émane d’elle. La jeune femme adore la vie et les bonnes rencontres qu’elle provoque, et sait bien en profiter. Mais attention, pas de faux-semblants. D’ailleurs, le prévient-elle, même quand cela lui est demandé ou que le contexte veut le lui imposer : « Je ne sais pas faire semblant de sourire… » Et d’enchaîner dans le rapide flot de mots avec lesquels elle construit ses phrases : « … je ne sais pas non plus me mettre à genoux devant les gens. »
Au nom de la liberté.
Une précision que tient à apporter la Tamarinoise qui n’est pas prête de sacrifier ne serait-ce que quelques parcelles de cette liberté qu’elle s’est construite au fil de sa vie et de ses expériences dans les différents domaines où elle a évolué : l’éducation, la mode, l’événementiel, le service, le design, entre autres. Raison pour laquelle elle a pris la décision « de ne travailler pour personne. » Il lui est beaucoup plus agréable de s’associer à des collaborateurs : ceux qui ont de l’expertise dans les domaines qu’elle veut découvrir, les entrepreneurs, les artisans et toute personne capable d’apporter de la valeur ajoutée à ses projets.
Des projets on en compte au moins une bonne demi-douzaine déjà mis en chantier et qui progressent à un bon rythme. Bientôt ses t-shirts portant la marque Injasuti prendront place dans le paysage de l’habillement à Maurice. Ce, parallèlement à ses engagements pour des initiatives visant le développement durable comment le projet Cybele initié par Nirvana Varma et Shidan Ragavoodoo. Fondatrice et directrice de la conciergerie de luxe Demiurge depuis 10 ans Sameera Vayid précise : « Je suis en constante évolution. » Chaque avancée l’amène à une nouvelle étape « J’ai de nombreux projets en tête et je veux tout les concrétiser », affirme-t-elle.
Les bonnes énergies.
Pour cela, elle sait pouvoir compter sur l’univers qui lorsqu’il est respecté et écouté met sur nos routes le cadre approprié et les personnes qu’il faut. Celles-là, Sameera Vayid les reconnaît à leurs énergies ; des flux auxquels elle est sensible. Qu’ils soient négatifs ou positifs. C’est ainsi qu’elle le ressent quand les bonnes connexions sont possibles ou quand l’éloignement devient plus judicieux.
En effet, l’invisible l’accompagne dans sa vie. Spirituelle, Sameera Vayid a la foi, mais ne se limite pas aux dogmes et aux restrictions religieuses. A ses poignets des cristaux colorés, un Ganesh, une croix ; les symboles de son ouverture. « Nous avons la chance à Maurice d’avoir autant de cultures et de croyances. Je ne vois pas pourquoi je devrai me limiter. »
Chic rebelle.
Le vent de la mer de Rivière Noire fait danser ses cheveux noirs de jais. T-shirt chic, jeans élimé, Stan Smith aux pieds, la douce rebelle s’est réinventée en donnant l’occasion aux circonstances et au vent de la pousser vers de nouveaux horizons. Le look décontracté qu’elle affiche, quand elle ne passe pas en mode ultra-chic, détonne avec la tenue austère qu’elle croyait être la sienne quand elle était encore sur les bancs du Lycée Labourdonnais. Sameera Vayid était à peine adolescente lorsqu’elle s’était mise en tête de devenir avocate. « J’avais tout pensé en ce sens. Je savais même quelle université je fréquenterai pour y arriver. » Son avenir elle le voyait aussi ailleurs : « Je ne voyais pas ce qu’il y avait à faire pour moi à Maurice. »
L’univers avait d’autres ambitions pour elle. Rentrée à Maurice, elle se laissa aller à pas grands choses. La rencontre avec un de ses anciens enseignants au supermarché lui offrit une voie inattendue. Elle fut recrutée pour travailler dans la bibliothèque de son lycée. Sa réputation de bookworm étant un argument pour dire qu’elle ferait parfaitement l’affaire. A son poste elle conseilla les élèves sur les livres et aussi sur le cinéma, autre domaine qui la passionne. S’ajoutèrent à cela des campagnes de sensibilisation sur l’alcool, le VIH/Sida, et d’autres initiatives visant l’épanouissement et l’encadrement des jeunes. Elle s’était trouvé une vocation.
Le monde aurait pu lui être parfait. Mais le confort et la routine ne pouvaient l’enfermer pendant longtemps. Il lui fallait d’autres défis. Elle démissionna pour rejoindre le monde du graphic design, connut une étape dans celui de la mode, s’engagea dans l’événementiel au sein de Green Dot, boîte d’Eve Jeannot, une des pionnières des grosses soirées avec des DJ internationaux à Maurice, etc.
Gardienne de la terre.
Une fois qu’il était en France son père lui demanda ce qu’il devrait ramener pour elle. Sameera Vayid savait qu’il fallait être précis sur les produits à acheter et quant au lieu où les trouver puisque son père n’aurait pas eu le temps de s’y consacrer davantage. De Maurice elle eut l’idée de faire appel à la conciergerie de l’hôtel où loger son père et y fit parvenir sa liste détaillée. L’efficacité du service l’avait séduite et lui avait donné des idées. D’où le lancement de Demiurge. Là encore, elle n’y connaissait rien puisqu’elle n’avait jamais travaillé dans le service ou le tourisme. Pourtant elle commença par s’occuper des villas de son voisinage tout en offrant un service complet à leurs occupants lorsqu’ils étaient de passage à Maurice. « J’ai dû tout apprendre. Savoir entretenir une villa, faire de la plomberie, de l’électrique, du bricolage, savoir comment programmer les séjours des clients. Je me suis appliquée parce que je savais que tout devait être simplement parfait. » Depuis, sa réputation lui a permis d’étendre son réseau localement et internationalement.
Régulièrement ses journées débutent face à la mer, les pieds dans le sable, les yeux fixés vers l’horizon. La baie de Tamarin est son paradis. Mais le beau tableau est régulièrement entaché par les détritus laissés derrière par des piqueniqueurs stupides et insouciants. Dans un premier temps elle râlait beaucoup et se faisait entendre par des coups de gueule sur les réseaux sociaux où elle est active. Mais, comme souvent elle a fini par choisir de faire partie de la solution en aidant au ramassage des déchets espérant que son exemple ferait passer le message. La protection de l’environnement lui est comme un devoir sacré. Quand elle s’est mise à l’écoute de l’univers il lui a fait comprendre qu’elle est l’un des « gardiens de la Terre. »