Roti Aka fait partie des incontournables du street food local. En quinze d’existence, le business continue à prospérer grâce à une fidèle clientèle. Shivajee Samynaden, le patron, revient sur les épisodes ayant écrit l’histoire de ce roti qui porte le nom de sa mère, connue comme Aka.
Alors que tous pensent que le fameux roti est à la base du succès de Roti Aka, Shivajee Samynaden, 47 ans, rétablit la vérité. “C’est plutôt les caris de ma mère qui attiraient la clientèle. Une préparation faite maison offrant un goût particulier. Mo bizin fran ek avwe ki roti mo mama pa ti extra. Seki mo belser ti pe fer ti top.”
En 2013, Shivajee Samynaden travaille comme pressier, et a un deuxième boulot pour arrondir ses fins de mois. Cet habitant de Cassis, que tout le monde connaît sous le nom de Paras, vend des bols de halim. Après son licenciement de l’imprimerie, il poursuit son chemin dans l’univers du street food. Un proche parent lui permet d’installer une petite vitrine sous une boutique pour vendre des gato frir. La file d’attente des clients se rallongeant jour après jour, une belle-sœur décide de lui proposer des roti à vendre. “J’ai demandé à ma mère, que tout le monde appelait Aka, de préparer des accompagnements.”
C’est à Cassis, devant le restaurant Bala, que le trio commence à construire sa réputation. Shivajee décide de louer un emplacement vis-à-vis de la boutique. “Fer biznes an fami pa touzour reisi. Nou finn gagn lager ek mo finn retrouv mwa ek mo mama enn kote ek mo belser inn al so kote.” Il a fallu plusieurs essais pour que le duo mère/fils trouve les justes mesures pour élaborer ses roti. “Notre roti est une version améliorée d’un farata. Mais comme Farata Aka ne sonnait pas aussi bien que Roti Aka, j’ai choisi le nom roti.”
Volonté d’innover.
Lors de notre entretien, nous constatons que le patron est constamment sollicité pour valider le résultat après cuisson. “Je mise beaucoup sur la qualité. Enn roti Aka, si li pa konsistan li pa bon. Kot nou li inposib ou trouv a traver enn roti telman li epe. Ar enn mem ou lestoma kale. Ce n’est pas parce que je gère un business que je pense profit. J’ai fait le choix de garder le même principe qu’à mes débuts et qui m’ont amené de fidèles clients. Sinon, j’aurais déjà mis la clé sous la porte.”
Après avoir ouvert des locaux à Les Salines, au Jardin de la Compagnie, à Ste-Croix, Roti Aka s’est installé à Vallijee. Il est opérationnel 7 jours sur 7, de 7h30 à 19h30, et jusqu’à 15h30 les dimanches. Tout est fait sur place par une équipe de 29 personnes. Les cuissons des roti, dholl puri et autres fritures sont effectuées à la minute. Les caris sont préparés à plusieurs reprises au cours de la journée.
Même si plusieurs n’ont pas hésité à utiliser le nom “Roti Aka”, Shivajee Samynaden n’a pas baissé les bras. “Zot pou kapav kopie boukou me zot pa pou reisi gagn nou gou. Sans les difficultés que j’ai rencontrées, je n’aurais pas eu cette mentalité de battant et cette volonté d’innover.” Roti Aka s’affiche même sur les réseaux sociaux et permet aux clients de payer par carte bancaire.
Shivajee Samynaden s’est lancé dans la préparation de roti et de dholl puri à base de blé complet, avec une cuisson utilisant très peu d’huile. “Ce n’est pas parce que nous faisons du street food que nous ne pouvons pas avoir des ingrédients bons pour la santé. Je compte investir dans cette direction, en ayant toujours comme inspiration les préparations faites à la maison par ma mère. Tout le mérite lui revient.”