Eau-Bouillie, c’est un de ces sites uniques de l’île. Situé à mi-chemin entre Nouvelle Découverte et Les Mariannes, ce puits naturel est niché dans un écrin de nature luxuriante et calme. Bien que laissé à l’abandon, le lieu conserve son charme.
En venant des Mariannes en direction de Nouvelle Découverte, nous transitons par une rue forestière aussi rafraîchissante que paisible. Après cette rue bordée d’arbres qui forment une voûte naturelle, nous atteignons Eau-Bouillie qui tient son nom d’un petit bassin alimenté par une nappe phréatique. Ce qui fait la particularité de ce petit puits qui déborde de temps en temps. “Nous avons l’impression, à certains moments, que l’eau est en train de bouillir avec les bulles qui se forment à la surface.” D’ou le nom d’Eau Bouillie “qui a détrôné celui de Salazie au cours des années”, avance Sonah Goory, un habitant de la région.
Un cadre unique
Après les grosses pluies de ces derniers jours, le puits n’est plus asséché et nous pouvons apercevoir dans l’eau cristalline des marches qui ont été aménagées. “Auparavant, à chaque grosse pluie, nous pouvions voir les bulles remonter. Mais désormais, le phénomène est un peu plus rare. Delo la ankor sourse, me pa osi vit”, confie ce dernier. Aux alentours, nous pouvons aussi distinguer une pépinière. Ici, seuls le bruit de l’eau, le coassement des grenouilles et le bruissement des feuilles semblent troubler la quiétude de cet endroit prisé par les visiteurs, surtout les week-ends.
À proximité, des clôtures sont visibles, mais elles ne sont plus en bon état “par manque d’entretien”, confie Jeewooth Keshwar, 66 ans, habitant de Nouvelle Découverte. Il ajoute : “Auparavant, les enfants comme les adultes venaient se baigner ici et faire des plongeons. Les week-ends nous y venions pour profiter du cadre et pique-niquer”. Aujourd’hui, ce qui le désole c’est que cet espace est laissé à l’abandon. En effet, aux abords du puits, des canettes de bière, des sacs en plastique, des savates et autres détritus interpellent. “Certains visiteurs ne respectent plus rien. Ils font leur pique-nique et jettent leurs déchets dans le puits. Nous ne pouvons plus nous y baigner”.
Ancienne source d’eau potable
Naguère, ce puits d’eau douce était aussi prisé comme une source d’eau potable où l’on y venait puiser de l’eau . Sonah Goory raconte qu’à l’époque Eau-Bouillie était connu comme Salazie. “L’endroit était habité, mais avec la construction du réservoir de la Nicolière dans les années 1920, les habitants ont été délocalisés et une partie sont venus s’installer à Nouvelle Découverte”. Aux abords d’Eau Bouillie, nous rencontrons Ajay, un habitant d’un village avoisinant. Ce dernier qui travaille dans le coin tient à souligner que le problème de transport est persistant depuis des années. “Il faut aussi être très prudent car des gens pas très recommandables sont souvent sur place”, ajoute-t-il.