Cette année, Dilwale Dulhania Le Jayenge fête son 25ème anniversaire. Adoré par des millions de spectateurs, cinéphiles et fans à travers le monde, cette comédie romantique du cinéma indien a rapidement accédé au statut d’œuvre culte. Eshan Chaddy, Saffiyah Edoo et Ram racontent leur rencontre avec ce film qui avait aussi touché les coeurs des Mauriciens.
C’était, il y a 25 ans. Le 20 octobre 1995, Dilwale Dulhania Le Jayenge sortait en salles ici, comme en Inde et dans d’autres pays. Cette comédie romantique signée Aditya Chopra, dont la traduction française est « L’amant emmènera la mariée », raconte l’histoire d’amour entre Simran (Kajol) et Raj (Shah Rukh Khan). Ils se rencontrent lors d’un voyage d’été en Europe et, après maintes disputes, finissent par succomber l’un pour l’autre. Toutefois, cette romance ne peut exister puisque Simran est promise à un Indien, suite à un mariage arrangé. Raj décide de la suivre en Inde afin d’empêcher la cérémonie d’avoir lieu et d’épouser sa bien-aimée… Un pitch convaincant, imposant pour la première fois le couple magique Shahrukh Khan-Kajol, qu’on retrouvera plus tard dans Karan Arjun, Kuch Kuch Hota Hai, Kabhi Khushi Kabhie Gham, My Name Is Khan ou encore Dilwale.
LE résultat ne se fit pas attendre. Le film d’Aditya Chopra et surtout la bande originale remportèrent un immense succès public et critique. Ce succès se traduit par sa longévité d’exploitation : il est toujours à l’affiche plus de vingt ans après sa sortie. D’ailleurs, Dilwale Dulhania Le Jayenge a entamé sa vingt-quatrième année non-stop au Maratha Mandir, à Mumbai, en 2019. C’est dans ce célèbre cinéma que le Mauricien, Eshan Chady, ancien directeur de Ciné Network, qui était de passage en Inde à cette époque à regarder le film. « J’étais à Mumbai, c’était peut-être en 1998 ou 1999. Comme j’avais beaucoup entendu parler de cette salle de cinéma, je voulais absolument voir DDLJ. Je me souviens encore de cette longue queue, c’était vraiment difficile d’avoir un ticket. Mais grâce à mes contacts, j’ai pu réaliser mon rêve. Même plus de deux ans après sa sortie, la salle était toujours remplie. On pouvait entendre des applaudissement après presque chaque dialogue. Certains jetaient de l’agent alors que d’autres sifflaient. C’était une sensation extraordinaire, un moment inoubliable pour moi. DDL est l’un des meilleurs films de SRK et Kajol. Amrish Puri est également formidable.».
Depuis, DDLJ fait partie des grandes œuvres du cinéma. Autrement dit, c’est un “classique”. Tout fan de cinéma, peu importe le genre, se doit de l’avoir vu. Afin de célébrer ce 25ème anniversaire comme il se doit, une statue en bronze de Shah Rukh Khan et Kajol sera dévoilée à Leicester Square, à Londres en 2021. Ici, à Maurice, on a fait appel à la nostalgie pour séduire le public ! Et pour cause : DDLJ était de retour en salles. Cette love story unique était à l’affiche pendant deux semaines, soit du 30 octobre à 12 novembre, à MCiné Flacq et Trianon. De leur côté, les fans ont célébré à leur manière ce chef-d’œuvre marquant de l’histoire du cinéma.
Qu’on se le dise, un quart de siècle après sa sortie, des scènes de DDLJ sont toujours imprimées dans leurs rétines. On pense forcément à la fameuse séquence du train, au fameux cowbell, ou encore aux héros dans les champs de moutarde. Ce n’est pas Saffiyah Edoo qui prétendra le contraire ! Cette habitante de Port Louis, âgée de 38 ans, bloggeuse connue des Mauriciens, est une fan absolue de cette production de Yash Raj Films (YRF) depuis son adolescence. « Comme je suis un romantique dans l’âme, DDLJ a toujours eu une place spéciale dans mon cœur. Je possède même une miniature cowbell, » avoue-t-elle. Et de poursuivre : « J’avais 13 ans quand le film est sorti. La première fois que j’ai regardé le film, c’était en vidéo cassette. L’histoire est assez simple, mais elle touche plusieurs aspects de notre société. J’ai aussi et surtout adoré cette relation mère-fille. Pour moi personnellement, il y a beaucoup de leçons à tirer de ce film. Si vous me demandez combien de fois j’ai vu le film, je vous dirai : infini ! Au fur et à mesure que vous visionnez le film, vous l’appréciez différemment. » Ce n’est que bien plus tard que Saffiyah vit son film préféré au Phoenix Palace en compagnie de son père. Sans oublier, en 1997, une séance spéciale du film au cinéma ABC. Une surprise que lui avait faite son oncle, Farooq, gérant de cette salle à l’époque. « Ce film restera, pour toujours, mon premier amour cinématographique hindi. Et les chansons du film sont « as good as old song ».» conclut cette mère de trois enfants.
Si DDLJ est resté pendant 62 semaines en tête du box-office indien, record inégalé jusqu’à présent, il a remporté, plus ou moins, le même succès à Maurice. Selon Ram, employé de cinéma Anand, DDLJ était un véritable craze chez les jeunes à cette époque. A vrai dire, entre pleurs et rires, tous les ingrédients d’une bonne comédie romantique moderne sont présents dans ce film qui dure trois heure. Ce passionné de cinéma, qui a côtoyé les salles de projection dès l’enfance, confie. « A l’âge de 15 ans, j’accompagnais mon père qui travaillais dans la salles de projection. Le jour de la sortie du film en 1995, il y avait une longue queue jusque dans la rue. Les gens étaient là depuis tôt le matin jusqu’à tard pour acheter les billets de cinéma. C’était vraiment incroyable ! » Il ajoute : « A cette époque la salle Anand était bien plus grande et pouvait accommoder jusqu’à 1100 personnes alors que la prix du ticket était Rs 50. La salle était remplie, housefull, pendant 1 mois. Certains n’hésitaient même pas à s’asseoir au balcon ou parterre pour regarder le film. »
Il faut dire, 25 ans plus tard, Dilwale Dulhania Le Jayenge, qui rafla de nombreux prix aux Filmfare Awards 1996, dont celui du Meilleur film, de la Meilleure actrice, Meilleur acteuret du Meilleur réalisateur entre autres, attire toujours les spectateurs et les critiques.