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RAKONT MWA – Il y a 20 ans: Quand Nicolas Ritter brisait le silence

Cela avait été une étape décisive dans la lutte contre le VIH/SIDA et contre les préjugés à Maurice. En 2001, Nicolas Ritter brisait le silence et devenait le premier mauricien à parler publiquement de sa séropositivité. De là, les choses devaient évoluer rapidement de manière positive face à des mentalités rétrogrades.

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“On ne se lève pas un matin en se disant, tiens je vais faire de la lutte contre le SIDA ma priorité! Elle le devient à travers divers chemins. Le mien est d’abord passé par la découverte de ma séropositivité à la suite de mon premier dépistage.” Ce disclosure, Nicolas Ritter le fait le 24 novembre 2001 au WaterPark alors que PILS fête ses cinq années d’existence. Durant cette période, le militant s’était fait connaître pour son engagement dans cette lutte tabou et sensible où les droits humains étaient bafoués à cause de l’ignorance, les préjugés et le silence. “Mettre un visage sur la maladie et dire qu’il n’y a aucune honte à porter le virus et briser les fantasmes que certains ont toujours. Je veux aussi montrer que même si on est porteur du virus on peut s’engager, travailler, vivre, chanter, danser et être soi-même”, dit-il dans son discours ce soir-là.

Quelques temps plus tôt, il était à côté du VPM de l’époque quand ce dernier, Paul Bérenger, avait lancé le HIV & AIDS National Strategic Plan 2001 – 2005. La création d’un National Aids Council avait été annoncée et s’était engagé à mettre en place les structures afin que le traitement des personnes vivant avec le VIH/Sida devienne bientôt une réalité.

PILS venait de remporter une de ses premières grands batailles. La mesure prise en 2002 de sauva la vie à plusieurs patients et contribuea directement à améliorer leur qualité de vie. Depuis octobre 1987, quand le premier cas de VIH/Sida avait été enregistré à Maurice, les patients mauriciens n’avaient pas grand espoir à moins qu’ils parviennent à se faire soigner à La Réunion ou ailleurs.

Sans la pression de la société civile, le gouvernement aurait été lent dans sa décision. Il est très révélateur de noter qu’en 1997 Deerpalsingh, ministre de la Santé, avait déclaré : “Le traitement de tous les maux exige des ressources que nous n’avons pas. Savez-vous que le traitement d’un séropositif/sidéen peut coûter jusqu’à Rs 200 000(…) L’important c’est de suivre une hygiène de vie de ne pas se laisser entraîner dans la débauche et de savoir se comporter.”

Trois ans auparavant, en 1994, au centre de Virologie de l’hôpital de Candos, le Dr Pyndhia avait confirmé à Nicolas Ritter qu’il vivait avec le VIH. Ayant la double nationalité, Nicolas Ritter se rendit à la Réunion où le Dr Catherine Gaud s’occupa de lui et il y recut un traitement à l’AZT. Là-bas, il fut touché par le regard d’Adrien qui à la veille de sa mort portait encore une lumière dans ses yeux. Ce jeune homme qui s’en allait avait monté l’association Réunion Immuno-Déprimés, Vivre et Écouter (RIVE) qui deviendra le fer le lance de la lutte dans l’Océan Indien. PILS en fut directement inspiré.

Après s’être engagé à La Réunion Nicolas Ritter avait souhaité rentrer. Quand il en parla à son père, Jacques Ritter, celui-ci imposa une condition inattendue à son fils. Qu’il rentre pour y créer une association. En juillet 1996 PILS fut créée. La lutte ne faisait que commencer…

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