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Olivier Boissard : Du muscle et du sucre

A 26 ans, Olivier Boissard maîtrise la recette du succès. Mannequin élu Mr Eco International Mauritius 2018 il s’est lancé dans la confection de macarons avec EMmacaron. Une start-up que lui et son frère, Emmanuel, ont fondé depuis quelques mois. Du catwalk à la cuisine, le jeune homme s’est reconverti et offre aujourd’hui son image pour la pâtisserie!

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Dans la cuisine des frères Boissard ; des gourmandises sucrée fourrées d’authenticité aux saveurs bien de chez nous saupoudrer d’une bonne dose d’amour et de savoir faire. Depuis quelques mois, les deux ateliers d’EMmacaron situés à Pamplemousses et Trou d’ Eau Douce, se sont transformés en de véritables laboratoires pour l’élaboration de saveurs atypiques de macarons. Rien n’est laissé au hasard. Les Boissard tiennent particulièrement à ce que le nom qu’ils donnent à leur macarons soient orignaux. Pour les aiguiller en ce sens, le Dikisioner Morisien est mis à contribution pour cerner la signification de certains mots enu kreol. Le babble saveur Jack Daniels devient bat lalang. Le fourré de cheesecake est un loopie. Le plus prisé de la carte menu est Agouah. “Confectionné avec des fruits rouges, l’agouah est l’entremetteur qui vous donne envie de gouter à toutes les autres variétés”, assure le mannequin. D’autres saveurs sont aussi proposées : papayes (papaya), coco (tickle) et oréo (molo molo). Olivier et Emmanuel ont surtout à cœur de proposer un macaron bien de chez nous, avec les produits du terroir. “Avec EMmacaron, vous ne mangerez pas un French ou un German macaron, mais bien un Mauritian macaron”.

Plusieurs cordes à son arc

Olivier Boissard est de ceux qui pensent que “rien n’est impossible du moment que l’envie est là”. Il reprend la phrase culte de l’humoriste français Rémi Gaillard pour dire : “C’est en faisant n’importe quoi que l’on devient n’importe qui.” Bien que son nouvel amour soit les macarons, le jeune homme flirte avec le catwalk depuis l’âge de 14 ans. Au cours des années, il s’est engagé dans divers projets, prêtant son physique aux photographes, aux créateurs de mode, aux campagnes publicitaires. Il a même fondé une agence de mannequinat, l’AGB. Le modelling a notamment été un tremplin qui lui a permis d’acquérir la confiance nécessaire pour affronter les regards et assumer sa personnalité. Fan de Mr. Bean il s’inspire depuis toujours de ce personnage. “J’ai vu toutes les séries et films le concernant. Et c’est en l’ayant en tête, que j’ai fait mes premiers pas dans l’acting”.

La popularité d’Olivier Boissard monte d’un cran en 2016 quand il tourne dans le clip Heaven avec Inna, chanteuse roumaine. La vidéo a été visualisée plus de 167 millions de fois sur youtube. Nous le retrouvons également dans le clip Laglwar de The Prophecy. Olivier Boissard est en effet un jeune homme très polyvalent. Il a travaillé un an et demi au Club Med. Recruté comme assistant dans le département des Ressources Humaines, il finit par rejoindre l’équipe des GO (Gentil Organisateurs). “Etre enfermé entre quatre murs et suivre une structure en place n’était pas pour moi, j’étais comme un lion en cage”. De rajouter qu’il préfère suivre son propre chemin, “faire des découvertes, des erreurs, braver des obstacles. Je suis ressorti du Club Med grandit et cela m’a permis de faire autre chose dans ma vie”.

Olivier Boissard est aujourd’hui beaucoup plus méticuleux dans le choix des projets où il s’engage. Préférant prêter son image à des causes qui lui tiennent à cœur comme l’écologie. D’ou sa participation, en 2018, au concours Mr Eco International Mauritius. Une plateforme qui lui a permis d’apporter sa pierre a la cause environnementale. “Je ne vends pas du rêve. C’est à travers des actions simples que nous pouvons contribuer à rendre notre société et notre environnement meilleurs”. Comme de nombreux jeunes, un sentiment de révolte l’anime par rapport aux récents événements. Adepte de plongée, voir notre lagon du sud-est aussi défiguré et souillé l’interpelle. “Ce qui est certains, c’est que ce n’est pas un combat que nous pouvons mener seul. C’est une cause commune. Il faut plus que jamais que le peuple reste solidaire et ne se détourne pas de notre réel objectif”.

Du mannequinat aux fourneaux

Les frères Boissard expliquent avoir une relation fusionnelle. Quand l’un est quelque part, l’autre n’est jamais très loin. Olivier et Emmanuel, 28 ans, partagent les mêmes passetemps comme la plongée, la pêche, la randonnée. Deux personnalités différentes mais “qui se complètent sur beaucoup de choses”. Emmanuel explique être “le mineur qui va chercher l’or, et Olivier le bijoutier”. Souhaitant vivre pleinement sa passion pour le mannequinat et l’acting, Olivier Boissard s’envole pour la Belgique fin 2019 pour suivre une formation cinématographique. En l’absence de son frère, Emmanuel n’avait rien à faire et se met à faire un peu de pâtisserie. “Nous avons la chance d’avoir dans la famille un cousin chef cuisinier et un autre qui est chef pâtissier. J’ai eu l’occasion de m’initier à la pâtisserie et à la cuisine aux cotés de ces derniers dans le passé”, raconte Emmanuel Boissard. Prenant appui sur ses acquis de bases, “j’ai touché un peu a tout jusqu’au jour où j’arrive sur les macarons”. Après quelques essais et rajustement, il est en mesure de proposer à son entourage sa production « homemade » mais personnalisée de saveurs mauriciennes.

Parallèlement en Belgique, les plans d’Olivier sont bousculés par le début de la pandémie Covid-19. Après une escale par la France, il rentre au pays deux semaines avant le confinement. A son retour, il goûte enfin au macaron saveur coco dont son frère lui avait tellement parlé. A la première bouchée, les papilles du jeune homme sont effectivement “tik tike” par ce petit gâteau arrondi, croquant et moelleux. Il rejoint naturellement Emmanuel dans l’aventure.

C’est ainsi qu’on passe du mannequinat aux fourneaux. Plus accoutumé aux podiums et photoshoot, il n’avait jamais cuisiné des menus aussi élaborés auparavant. D’autant plus que la fabrication de macaron demande énormément de précision et de patience. A force d’observer son frère, qu’il appelle affectueusement Manu, Olivier apprivoise en deux semaines la confection du macaron. “Et ma première fournée d’agouah fut un succès. Nous avons tous un don qu’on doit savoir exploiter. Du moment que l’on veut faire quelque chose, il faut simplement le faire avec amour et envie et tout le reste suivra”.
‘Etre fou mais réaliste’

Avec leurs talents, les frères Boissard donnent un nouveau souffle à EMmacaron. Une marque finement pensée: ”EMmacaron nous inspire, nous parle et nous fait réfléchir tous les jours à des choses différentes. L’idée à la base c’est d’être fou, mais en restant réaliste”.

Le succès fut rapidement au rendez-vous pour les frères Boissard. De bouche à oreille, ils élargissent leur clientèle, d’abord auprès des connaissances et des collègues, puis à travers leur page Facebook qui compte quelques 4000 followers. Des boites sont placées dans certaines pâtisseries et les frères travaillent principalement sur commande et assurent la livraison. Les deux sont aux fourneaux et dans les campagnes de promotions à travers l’île. Emmanuel, employé dans le secteur bancaire, est plus à l’aise avec la partie administrative. Alors que le marketing est beaucoup plus du ressort d’Olivier.
Fourmillant d’idées, ce dernier est à la base de toutes les publicités sur la page, que ce soit des montages photos ou des vidéos. “Le macaron me fait vivre beaucoup de choses tout en restant dans mon univers modelling. Aujourd’hui, je réponds rarement aux sollicitations pour des contrats et des publicités comme je préfère mettre mon image principalement au service d’EMmacaron”.

EMmacaron reste avant tout une affaire de famille. Encadrés par leur cousin chef cuisinier ils travaillent déjà sur les prochaines nouveautés qu’ils lanceront graduellement. Manioc, sirop de cannes, tomates… Dans cinq ans, la paire se voit toujours dans les macarons et espère être en mesure d’avoir leur propre points de vente d’ici-la.

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