Mohammad Dookun, recordman du 1500m  : Courir vers ses objectifs malgré les épreuves

Le recordman de Maurice du 1500m a été confronté très tôt aux épreuves de la vie. Aujourd’hui, les défis font partie du quotidien de Mohammad Dookun. Hors de la piste, le coureur de fond enchaîne différents métiers manuels pour arrondir ses fins de mois, peintre, ouvrier dans le bâtiment, fabricant de panneau de signalisation, boucher au marché de Curepipe. À  28 ans, le jeune homme a surtout trouvé le bon rythme pour avancer dans la vie et dans le sport.

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Au bout du parcours, le spécialiste de la course de demi-fond espère pouvoir laisser son empreinte. Le recordman de Maurice du 1500m n’a pas eu un parcours de tout repos. Il n’a pas connu son père : “Je voue une grande reconnaissance à ma mère et ma grand-mère qui m’ont élevé seules. Nous n’avions pas beaucoup de moyens. Elles se sont sacrifiées pour moi et soutenues à chaque étape ”. Mohammad Dookun a grandi dans la rue à Cite Labrasserie, Curepipe. “Les tentations étaient là, mais je ne me suis jamais laissé tenter et emprunter le mauvais chemin ”. Au contraire, il mit toutes les chances de son côté pour avancer.

Zanfan site

En jouant au foot avec les copains du quartier, il développe très tôt un amour pour le ballon rond. “J’ai pris appui sur ses bases et me suis orienté vers un autre sport ”. Bientôt 10 ans qu’il a débuté l’athlétisme. On retient dans le palmarès de Mohamad Dookun sa médaille d’or aux Jeux des Îles de l’océan Indien (JIOI) en 2019. En 2016, le coureur de demi-fond bat le record du 1 500 mètres aux Championnats d’Afrique d’athlétisme en Afrique du Sud. Ses autres références sont, entre autres, sa participation à la course masculine senior aux Championnats du monde de cross-country de l’IAAF en 2019 au Danemark, et encore les Jeux du Commonwealth en Australie en 2018. Aujourd’hui, ce “zanfan site ”, comme il se décrit fait la fierté de ses “deux mamans”, de ses proches, de son quartier et de tout Maurice.

Dévoué à son travail et son sport

Après ses études secondaires au Curepipe College, Mohamad Dookun rejoint l’université de Maurice et commence des cours en français et kreol. Cependant, il ne termina pas ses études tertiaires. “Je n’ai pas pu prendre part à mes examens, car j’avais été sélectionné aux Jeux de la Francophonie tenus à Abidjan en 2017. Ce qu’il faut savoir, c’est que c’est très rare qu’un demi-fondeur mauricien se qualifie à ses jeux ”. Par la suite, le cours de French and Creole Studies n’a plus été offert par l’université. Ce fut un coup dur pour le sportif. Bien que tout semble jouer contre lui, il ne se découraga pas et trouva d’autres débouchés ailleurs. “J’ai découvert que je me sentais mieux sur un chantier que dans un bâtiment entre quatre murs ”. Maçon, peintres, il travailla aussi de temps en temps comme boucher au marché de Curepipe avec un oncle. En ce moment, il est freelance au sein d’une compagnie qui fabrique des panneaux routiers. Il assure également le suivi sur les chantiers au niveau de la fouille, placement des pylônes, peintures, etc. Il se dit surtout aussi dévoué à son travail qu’à son sport.

Se maintenir au plus haut niveau 

En parallèle, étant donné qu’il forme partie du gratin international des athlètes de haut niveau, il se doit aussi de se maintenir à niveau. Ce qui représente des heures d’entraînements, des stages à l’étranger, une hygiène de vie stricte tout en s’assurant que son apport nutritionnel soit au point, d’avoir au moins huit heures de sommeil par nuit, deux séances de physio la semaine… Le coureur de fond se prépare avec assiduité à arpenter de nouveau les pistes l’année prochaine avec dans le viseur les Championnats d’Afrique à Maurice en 2022. Selon le coureur de fond, tout est dans la tête. Une fois les objectifs fixés, il faut avancer en les gardant en tête. “Pour un coureur de fond mauricien, avoir l’occasion de participer aux championnats d’Afrique est comme participer au championnat du monde ”.  Étant donné que les coureurs africains sont bien connus pour leur domination sur les distances moyennes et longues.

Marie depuis deux ans, il raconte que son épouse Christelle l’a attendu et soutenu pendant 10 ans. “ Je lui suis très reconnaissant pour tout ce qu’elle a fait pour moi. Nous avons quasiment vécu une relation à distance “. Il est aussi conscient que dans un futur proche, ce rythme de vie ne sera plus soutenable et qu’il sera obligé de freiner. Toutefois, pendant qu’il le peut encore, le champion de Maurice préfère se concentrer sur ses objectifs : les Championnats d’Afrique en 2022.

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