“Ce qui relie le mannequinat au design d’intérieur, c’est le beau”, lance-t-elle. “Dans le mannequinat, on se maquille, s’embellît alors que pour le design, on valorise un lieu, un meuble et autres”. Mannequin et entrepreneuse, ces deux univers distincts qui lui ont permis de briller et de grandir. “Je suis de nature très timide, mais j’ai dû prendre de l’assurance. En tant que modèle, à un moment donné on te met sur un podium en bikini pour défiler devant 200 personnes. De même, en tant que professionnelle, je suis obligée de communiquer et aller vers les autres. C’est le métier qui l’exige”.
Raquel Rault est aussi à l’aise en robe glamour et talons aiguilles sur le catwalk que sur un chantier. Le mannequinat est sa passion depuis une quinzaine d’années alors que le design d’intérieur est un métier qu’elle a apprivoisé en cours de route. “Je m’étais fixée pour objectif de fonder ma compagnie à mes 30 ans. Malgré les difficultés je suis fière d’avoir concrétisé mes rêves”.
Les journées de l’interior designer sont très “speed” et aucune ne se ressemble. D’autant qu’elle est mère de deux garçons, Kyle, 6 ans, et Gabriel, 1 an. Nous la retrouvons au Quartier des Serres, une nouvelle extension du Domaine de Labourdonnais. Le temps de récupérer son fils à l’école, elle enchaîne avec le suivi sur le chantier composant avec les coups de téléphone qui n’arrêtent pas. “Le challenge c’est que je dois tout gérer de A à Z”. Aujourd’hui, avec son agenda surbooké, elle reste mannequin mais se montre très sélective dans les projets où elle s’engage : “Il faut vraiment que cela en vaille la peine”.
Comme décoratrice, du moment où elle s’engage sur un projet, de la cotation au dessin sur son ordinateur, en passant par la recherche du tissu, des matériaux ou du mobilier chez les fournisseurs et encore les rendez-vous et le suivi des équipes sur les sites, la jeune femme trouve à peine le temps de se poser. En ce moment, elle gère quatre chantiers en parallèle dans différentes régions. Certes, c’est compliqué, mais être à son compte et indépendante n’a pas de prix.
Raquel Rault est consciente de la chance qu’elle a, dans un milieu aussi compétitif, d’avoir autant d’opportunités. Aujourd’hui, l’organisation est la chose la plus compliquée dans sa vie. “C’est très challenging mais comme je suis déterminée, je suis sure de pouvoir gérer car il n’y a que des solutions.”
Quand elle avait créé sa page Raquel Rault Interiors sur Instagram et avait présenté les travaux de rénovation qu’elle avait entreprise chez elle, la jeune femme était loin de se douter que cela ferait mouche. “J’ai commencé à être approchée pour des travaux de rénovation. Je me suis dit que c’était maintenant ou jamais”. Alors enceinte, elle s’est lancée dans l’arène pour proposer ses services en décoration d’intérieur, rénovation et « home staging ». Une dizaine de chantiers et huit mois plus tard, son agenda est rempli jusqu’à juillet. Le succès est au rendez-vous et “je me vois obligée de refuser des projets car j’ai trop de demandes.
Raquel Rault se décrit comme une “perfectionniste. Ça peut être un défaut comme une qualité. Dans mon métier, c’est un atout”. Elle essaie d’insuffler les mêmes valeurs à ses collaborateurs dans la réalisation de tout projet. L’interior designer se démarque avec sa vision éco-responsable. Elle mise sur le home staging, qui consiste à la base à valoriser un bien immobilier pour le vendre dans les meilleurs délais et au meilleur prix. Dans son cas, elle utilise une base existante pour créer des ambiances. Et ce, en mélangeant des éléments de récupération et du moderne. “Vous ne me verrez jamais rénover un site qu’avec du neuf ou du vintage. Pour une rénovation, j’essaie de recycler un maximum de choses, comme de vieilles poignées, de vieux meubles, du bois utilisé”.
Cet aspect de la transformation fascine la jeune professionnelle. Au début de chaque nouveau projet, “je me projette et trouve excitant de voir se concrétiser ma vision et de voir le vieux et l’ancien se métamorphoser”. Une singularité dans son approche au design d’intérieur qui n’a pas échapper à ses followers.
Dans ses stories, elle met beaucoup d’accent sur son style. “Cela motive aussi les clients car de plus en plus de personnes optent pour de l’Eco-friendly. De même, en optant pour le home staging, le budget est moindre et les clients sont contents de faire des économies.’’
Enfant, Raquel Rault adorait refaire la déco de sa chambre et réaménager sa maison. Au grand dam de ses parents ! Bien que ce métier l’ait toujours interpellée, elle a pourtant commencé sa carrière dans un univers très différent. Après ses études en Graphic Design au Charles Telfair Institute et Management des unités commerciales à la Chambre de commerce, la jeune femme commença à travailler pour une marque de cuisine à 21 ans où elle fut formée en tant que cuisiniste.
Pendant cinq ans, elle a dessiné des cuisines et fait de la rénovation. Puis, en quête de nouveaux défis professionnels, elle a intégré une boite spécialisée dans les relations publiques et la communication marketing. Avec un sens de l’initiative très aiguisé, elle crée et gère la page « Lifestyle and Brands ». Et cela, tout en prêtant son image pour les photoshoot et tournage de films pour la promotion des marques. Très à l’aise devant l’objectif et la caméra, elle avait été repérée à 15 ans par le directeur d’une agence.
Cependant, elle a toujours travaillé en freelance afin d’avoir beaucoup plus d’opportunités. Au cours des années, Raquel Rault en a fait du chemin dans cet univers, prêtant son image aussi bien à des marques de luxe que de grands groupes hôteliers et défilé sur les catwalks pour des designers de renom.