Par choix ou à cause des circonstances de la vie elles grandissent leurs enfants seules. Pour ces mères célibataires, pas de pause, ni de répit possible. Elles gèrent tout, elles sont sur tous les fronts et de toutes les batailles. Dans le cadre de la fête des mères, Scope donne la parole à quelques mamans qui racontent leur combat quotidien pour garder la tête hors de l’eau tout en dénonçant ce regard accusateur de la société porté sur la mère isolée.
Victime de violence domestique, la chanteuse et candidate aux dernières élections, Jasmine Toulouse s’est posée de nombreuses questions avant de décider de s’occuper seule de sa fille Mélody. : “Est-ce que je serai en mesure de m’en sortir avec ma fille ? Est-ce que je pourrais subvenir à ses besoins en plus de payer les dettes que j’avais ?”. Des questions qu’Anne–Sophie Catherine s’est aussi posée au moment de sa séparation avec le père de Lyam. Elle avait 19 ans lorsqu’elle était tombée enceinte. En plus des complexes, elle a dû faire face à des critiques qui l’ont poussée à vivre recluse pendant un certain temps. “Ce n’est pas toujours facile de jouer le rôle du papa et de la maman en même temps. Mais au final j’y arrive car j’ai appris à me faire confiance et à être forte.”
Pour sa part, la djette Sabriyah Jamalkhan, aussi connue comme She Devil, est mère célibataire de deux enfants, Faudel, 21 ans et Yasmeenah 10 ans. Huit ans depuis qu’elle gère seule ses enfants, sa maison et ses activités professionnelles. “Je dois dire que maintenant je suis stable. Au début ce n’était pas le cas surtout que ma fille souffre de la trisomie 21. Il me fallait trouver des boulots adaptés à ses horaires quand elle part à l’école.”
Mère courage
Wenda Pépin de Bel-Air considère aujourd’hui la séparation avec le père de son fils comme un soulagement : “ Ca ne marchait plus et ce n’était pas une situation saine pour un enfant.” C’est exactement ce que pense Jasmine Toulouse : « Faire ce pas nécessite un grand courage. Surtout parce que la société tend à juger une mère qui vit seule avec son enfants.” Pour sa part, avec le temps, Anne-Sophie Catherine a compris que sa vie et celle de son fils étaient plus importantes que les regards et critiques. Ce qui l’a encouragée à se reprendre en main. C’est alors qu’elle a commencé à faire du mannequinat : “C’était pour moi une façon de m’assumer et de montrer que si je le voulais je pouvais réussir ma vie tout en étant une mère-célibataire”.
Si chacune ont un parcours et une vie différents, Wenda Pépin, tout comme Jasmine Toulouse, Anne-Sophie Catherine et Sabriyah Jamalkhan ont eu la chance de pouvoir compter sur le soutien de leurs familles autant financièrement que moralement. Ce qui facilite leur vie. D’ailleurs, Sabriyah Jamalkhan indique que “Tout est une question d’organisation. Je gère seule maison, enfants boulots et factures et je n’ai aucun regret. Je considère ma vie comme étant tout à fait normale. Ni plus ni moins comparés aux autres”.
Au fil du temps, Anne-Sophie indique avoir organisé son quotidien de façon à pouvoir s’octroyer du temps car “être mère et père à la fois ne veut pas dire ne plus penser à soi aussi. J’ai retrouvé l’amour, je ne l’ai pas cherchz, il est venu et m’a accepter comme je suis. Je sais que certaines pensent qu’elles ne pourront plus refaire leur vie ou trouver quelqu’un qui acceptera leur enfant. Mais ce n’est pas une fatalité.” Jasmine Toulouse a aussi réussi à refaire vie auprès du boxeur Cédric Olivier : “J’ai été en mesure de passer sur mes séquelles. J’ai pris mon temps avant de présenter un autre homme à ma fille. Il me fallait être sûre de moi. Aujourd’hui, il est devenu mon époux”. De rajouter qu’en tant que mère célibataire on a tendance à être deux fois plus protectrice envers son enfant. “C’est important pour moi de lui montrer le bon exemple.” Pour l’instant, Sabriyah Jamalkhan préfère se consacrer entièrement à ses enfants et à leurs besoins. “J’ai des amis et ma passion de la musique qui comblent le reste”.
D’ailleurs aux autres mères dans la même situation, Anne-Sophie Catherine tient à les rassurer “Il ne faut surtout pas avoir peur ni honte. Bien au contraire, nous sommes des battantes.” Jasmine Toulouse conclut qu’une une mère célibataire est comme une héroïne pour ses enfants.