Ils sont parmi les premiers autorisés à reprendre leurs activités. Même s’ils ne sont pas à 100 % de leurs opérations habituelles, coiffeurs, employés de construction ou encore de nettoyage sont soulagés de reprendre du service. Une première journée chargée et surtout marquée par les nouvelles contraintes et précautions sanitaires imposées par le Covid-19. Il ne voulait pas casser le rythme de travail prématurément. Ce n’est donc qu’après le départ de son dernier client que Shah Shahnawaar Mosafeer, connu comme Sasha, dresse le bilan de cette reprise le vendredi 15 mai. « Je suis tout ému d’avoir retrouvé mes clients. C’était une longue journée, pratiquement sans répit. Mais ça fait du bien au cœur de retrouver l’ambiance du salon après deux mois d’arrêt. Je n’oublierai jamais cette journée. » Toutes les mesures de précautions ont été prises dans les salons de Curepipe, Trianon et Tamarin, une cinquantaine de clients étaient bel et bien au rendez-vous et à l’heure et ses employés ont tous répondu présents pour offrir le meilleur des prestations.
Vishal Boyonauth, Area Manager chez Services 2000 Ltd, entreprise spécialisée dans le nettoyage confie « Notre secteur d’activité n’a pas vraiment connu le confinement. Nous avions des contrats avec des supermarchés et des compagnies qui fonctionnaient toujours. Cependant, cette autorisation de reprendre nos activités nous permet aujourd’hui de pouvoir honorer plus de contrats surtout que les bureaux se préparent à opérer bientôt et nous ont contactés pour le nettoyage. » En effet, outre ses services habituels, 80 % des salariés ont du pain sur la planche car ils doivent répondre aux nombreuses demandes de désinfection totale.
Ils sont que 25 % des 600 employés de Kuros Constructions Solutions Ltd à retrouver le chemin des chantiers. La raison évoquée par Jessen Arnachellum, HR Manager de la compagnie est : »Sur les 15 chantiers en cours, tous ne peuvent pas reprendre. Pour cette première journée, nous voulions surtout procéder à la mise en place avec des séances d’explication et veiller à ce que les mesures sanitaires soient d’abord comprises. » Mais à partir de lundi, ila compagnie avait prévu de s’atteler aux projets prioritaires sans pour autant effectuer des gros travaux comme le coulage ou crépissage qui nécessite plusieurs salariées dans un même espace. Rassurer les clients Steeves Ramiah, coiffeur et propriétaire de Hair Club à Rose-Hill était tout excité de retrouver son univers précisant : « Je suis né pour être coiffeur. »
Mais cette reprise n’a pas été anodine puisqu’il n’avait jamais imaginé un jour devoir travailler en étant équipé d’un masque et d’une visière. N’empêche : « Nous sommes des artistes et rien ne pourra nous empêcher de créer. Le plus important c’est de pouvoir rassurer mes clients et surtout leur offrir un nouvel espace de sérénité malgré les contraintes avec lesquelles nous devons travailler. Disons que c’est un esprit clinique sans être dans une clinique ». Après une première journée consacrée uniquement à la formation de ses employés, il se préparait à accueillir ses premiers clients samedi. Son carnet de réservations, avec pas moins de 200 inscrits, le conforte dans l’idée que son salon retrouvera bientôt toutes ses couleurs. Steeves Ramiah souligne que les clients sont certes importants « Mais je dois d’abord penser à mes collaborateurs. Il était important pour moi de les rassurer et faire une formation car il y a toute une nouvelle logistique à mettre en place. Mon objectif c’est que mes salariés et mes clients se sentent bien et en sécurité ».
Travailler peu mais efficacement Du côté de Sasha Coiffure, le ton du débriefing en fin de journée est plus que positif : « Nous savons que les choses reprendront graduellement. Nous préfèrons travailler peu mais efficacement. Au vu des retours des clients aujourd’hui, aucun doute que le système se remettra en place en temps et lieu ». Pourtant, cette reprise n’a pas été business as usual non plus pour Kuros Construction Solutions LTD. Le personnel est conscient qu’il y a des protocoles à respecter que ce soit au bureau et sur le chantier. « Au niveau du management, nous mettons en place un système pour que les employés n’aient pas à utiliser les transports en commun. L’un des plus grands défis à l’heure de la reprise, c’est d’être en mesure de fournir les matériaux nécessaires sur les chantiers parce que les quincailleries et grosses boîtes où nous nous approvisionnons ont été longtemps fermés et n’ont pas forcément de stock », souligne Jessen Arnachellum.
Du côté de Services 2000 Ltd, un planning a été mise en place pour s’assurer que les employés ayant des obligations familiales ne sont guère pénalisés. Le but est aussi de veiller à ce que les employés ne rencontrent pas trop de problème dans les transports en commun. « Nous allons nous ajuster comme il faut » Le Area Manager tient aussi à préciser que toutes les mesures utiles pour protéger la santé et la sécurité des salariés en première ligne ont été prises, notamment qu’ils aient à disposition du gel hydro alcoolique, des gants mais aussi des masques.