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Kenny Leonore de KLP Studio : de claviériste à producteur

Clavériste mauricien ayant eu un beau parcours en Asie, Kenny Leonore a commencé à se pencher sur de gros projets à Maurice, en tant que producteur. Alors que cinq de ses compositions ont été choisies parmi les soundtracks du Beijing Winter Olympic, il travaille en ce moment avec les Thomas Brothers. Producteur de Les Trésors cachés de Jean-Claude Gaspard en 2020, derrière le premier album du jeune artiste Olivier Sirop, il a reposé ses valises à Maurice pour ouvrir son troisième studio de production. A.R-M.

C’est à Mapou, au Quartier des Serres du Domaine de Labourdonnais que Kenny Leonore ouvre les portes de son troisième studio de production aux artistes débutants ou confirmés. “J’aime travailler et réaliser des projets avec tous ceux qui croient et interprètent la musique comme moi”. Après plus de dix ans à voyager et exercer la profession de claviériste/pianiste, cet habitant de Terre-Rouge a souhaité revenir à Maurice en 2020 pour partager ses connaissances avec les autres.

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Jouant la carte de la discrétion, Kenny Leonore confie qu’il préfère laisser les résultats parler d’eux-mêmes : “Si nous avons du talent pour quelque chose, et que nous le faisons bien, les gens finiront par entendre parler de nous. Rien ne sert de se vanter si on n’est pas capable d’accomplir des choses concrètement”.

A 33 ans, ce producteur de musique ne manque pas de références. Parmi les dernières en date : cinq soundtracks composés et produits par lui pour le Beijing Olympic Winter Games ou encore la signature d’un partenariat avec Universal Music Africa pour distribuer ses musiques. Très prochainement, il lancera le nouvel album de Philippe Thomas & Brothers ainsi que d’autres nouveaux artistes. Sans compter, il fut le premier à avoir proposé à Maurice un album sur une clé USB. C’était en 2020 avec Les Trésors cachés de Jean-Claude Gaspard, une collection de 50 chansons datant de 1970 à 1980 de cette légende du séga. Après avoir produit ce dernier, Kenny Leonore a signé et produit le premier album (USB et CD) d’Olivier Sirop  S.O.L – Save our love et bien d’autres.

C’est à 3 ans que Kenny Leonore raconte avoir sorti des ordures une boîte avec la photo d’un clavier. Sa mère, voyant son intérêt, lui acheta alors son premier instrument. Comme sa grand-mère écoutait beaucoup la radio, le petit commença à imiter les mélodies avant de rejoindre plus tard la chorale des enfants de St Croix puis celle de St François Xavier menée par les frères Roland et Noël Jean qui l’ont encouragé à persévérer dans le clavier.

Un concours de circonstances, à l’âge de 12 ans, lui fit prendre conscience de sa passion pour la musique : “Un samedi soir une chanteuse et amie de sa grand-mère a fait appel à moi. Elle devait jouer pour un mariage à l’hôtel Villa Caroline mais son pianiste lui avait fait faux-bond au dernier moment. J’ai enfilé mon costume de confirmation pour la dépanner. Dès que j’ai balancé les premières notes, j’ai pris compris que c’était la profession que je voulais exercer.” Cette soirée fut suivie par de nombreuses autres. Sur les conseils de sa mère, il prit des cours de musique auprès de son oncle Ruben Roméo, et décrocha plusieurs distinctions de la Royal School of Music.

Cumulant école, hôtel, ou encore concerts, Kenny Leonore parvint à progresser au clavier et au piano. À 18 ans, après avoir aidé une amie élève du Collège de Lorette de Port-Louis à monter le spectacle Mary Ward, il s’est vu offrir un poste d’enseignant de musique.

Il y resta pendant trois ans jusqu’à ce qu’un ami bassiste (Julio Empeigne) lui parle d’un contrat en Malaisie : “C’était un groupe qui sortait de Trinidad & Tobago qui recherchait des musiciens pour se produire dans l’hôtel 5 étoiles The Grand Millennium à Kuala Lumpur. J’avais certes un travail et un salaire fixe, mais au fond de moi, je savais que je ne voulais pas rester dans cet univers de professorat. Par précaution, j’ai demandé un congé sans solde de six mois pour tenter l’expérience.” Il revint effectivement à son poste avant d’être vite rattrapé par le manque de scènes avec d’autres musiciens étrangers : “Ca restait perpétuellement dans ma tête. Je voulais voyager. Je voulais réussir à acquérir un maximum de connaissances et d’expériences pour être en mesure d’interpréter cette musique que j’avais au fond de mon coeur. Je voulais devenir la meilleure version de moi-même.”

Il mit fin à sa carrière d’enseignant pour continuer sa route dans le circuit hôtelier et en 2010, une autre proposition se présenta à lui. En l’espace de deux jours, Kenny Leonore s’est retrouvé en Chine, sauf, poursuit-il: “”J’avais eu affaire à un arnaqueur et les choses ne se sont pas passées comme prévu. Je me suis alors dit qu’il me fallait trouver un moyen de m’en sortir.”

Très vite, il enchaina avec des petits contrats dans des pianos-bars. D’hôtels en hôtels, son réseau de contacts s’est agrandi, et le Mauricien commença à jouer et faire des tournées avec des popstars chinois. En 2013, le pianiste devient même le musical director de CJW (Cigar Jazz Wine), un des plus grands clubs en Asie qui fait venir des artistes depuis Vegas : “J’ai côtoyé plusieurs grands chanteurs américains, et ces rencontres ont ouvert d’autres portes pour moi. Mais, j’avais toujours dans le coeur ce besoin de maintenir mon rêve initial, soit d’inspirer d’autres à être le meilleur d’eux-même.”

Dès lors, il effectua ses premiers enregistrements et arrangements musicaux car, confie-t-il “Quand on fait des performances sur scène, ça ne dure que quelques heures et il ne reste pas de trace par la suite. Je voulais donc garder une trace de cette musique que je jouais.“ En 2015, après son mariage avec Juvy, il reçut une offre pour travailler au Sofitel du Vietnam, puis l’année suivante, ce sera au tour de China World Sub Hotel de faire appel à lui comme musical director.

Même s’il avait atteint le maximum dans son domaine, Kenny Leonore n’était pas satisfait. “Ce n’était toujours pas ce dont je rêvais réellement.” Il prit donc la décision de tout arrêter, de louer un appartement et de se lancer dans ses premiers enregistrements. De claviériste/pianiste, Kenny Leonore s’est transformé en producteur de musique. D’abord avec compostions pour des films chinois, et jusqu’à décrocher un contrat avec CCTV de Beijing pour réaliser leurs soundtracks.

Après son premier home-studio en Chine, il bougea aux Philippines pour ouvrir un deuxième avant de reposer ses valises à Maurice en 2020 « pou fer kitsoz pou mo pie.” Pour se différencier, il s’est orienté vers de la music consultation : “ En temps normal, quand les artistes vont dans un studio c’est pour enregistrer leur musique et puis c’est fini. Moi j’offre un service de A à Z. Je prends du brut et je développe le projet du début à la fin.” Outre de jouer pour le plaisir une fois par mois au Lux Belle-Mare, Kenny Leonore produit sa propre musique, du healing & therapy music, tout en composant des soundtracks, des jingles et autres mélodies pour les films et jeux. « Ma vision à long terme est de franchiser ma compagnie et d’ouvrir davantage de studio dans d’autres pays”.

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