Les enseignements acquis dans les sports de combat lui ont permis d’avancer et de se surpasser. Confinement oblige, la kickboxeuse de 22 ans a été freinée dans son élan. Elle ne perd toutefois pas de mordant et vise toujours les sommets.
Unique fille d’une fratrie de quatre, Anaëlle Coret est la seule à avoir suivi les pas de son père Rosario Coret, boxeur ayant connu ses années de gloire. Depuis son enfance, la propension de la jeune femme à se frotter aux sports de combat se dessinait clairement quand elle le suivait à ses entraînements et combats. “Dès mes sept ans, je savais ce que je voulais faire dans la vie. La boxe était devenue une de mes priorités, raconte-t-elle. A l’époque, très peu d’enfants et surtout de filles partageaient la même passion que la mienne. C’était un univers presque exclusivement masculin”.
Coup de cœur.
Le déclic, “c’est ce match où j’ai vu mon père s’incliner face à son adversaire”. A ce moment, la kickboxeuse se souvient d’avoir été envahie par un besoin de dépassement. “Un véritable coup de cœur entre moi et la boxe”, décrit-elle. Pour Rosario Coret, c’est une double fierté que ce soit sa fille qui ait suivi ses pas. Il la soutient le plus possible à chaque étape. Père et fille ont d’ailleurs connu le même entraîneur. Anaëlle Coret a, en effet, évolué sous la férule de Clifford Hosseny dans sa préparation au niveau régional. Désormais avec Judex Jeannot, entraîneur national, la jeune femme se prépare pour les mondiaux 2021, qui devraient se tenir en Russie. Son objectif est de terminer sur la première marche du podium.
La crise sanitaire l’a toutefois ralentie dans sa lancée. Plusieurs événements sportifs d’envergure ont été annulés au niveau national et international. Parmi, la coupe du monde de kick-boxing, qui devait se tenir en Hongrie fin mai. Pendant le confinement, la sportive essaie de profiter au maximum de sa famille ou encore de son toutou Paco. Or, “le ring me manque et je commence à trouver le temps long”. L’habitante de Forest-Side se maintient toutefois à niveau, mais avoue que c’est dur de ne plus pourvoir s’entraîner en salle collectivement “sous la houlette d’un entraîneur, avec un programme bien établi, ou chaque jour est une mise à l’épreuve”.
Dépassement de soi.
Cet esprit de combativité, elle l’a toujours nourri. Au collège, Anaëlle Coret se démarquait à travers ses performances sportives, notamment en athlétisme. “Ma plus belle course s’est tenue durant ma dernière année au secondaire. Lors d’un 400m, j’avais au moins 25 mètres d’avance sur les autres concurrentes”, se souvient-elle. La hargne de se hisser au sommet et de porter haut les couleurs de son pays ne l’a jamais quittée.
Toutefois, Anaëlle Coret a aussi des craintes pour son avenir. Car rien n’est acquis en kick-boxing. Sa troisième place aux Mondiaux Juniors en Hongrie, en 2019, elle l’a toujours en travers de la gorge. “On n’est jamais à l’abri de la défaite. En tant que boxeuse, il y a différents types de défaites, que ce soit à l’entrainement ou sur un ring. Mais être consciente qu’on avait le potentiel de mieux faire et que la victoire nous échappe par manque de concentration, c’est l’une de mes grandes frayeurs”.
La boxe a permis à la jeune femme de voyager, faire de belles rencontres et, surtout, d’apprendre à se dépasser sur le ring comme dans la vie. Après le secondaire, elle marque une pause pour poursuivre des études en Leisure & Entertainment à l’école Hôtelière sir Gaëtan Duval. Une filière tournée vers l’animation, où la timide jeune femme se voit obligée de faire face à ses démons. “C’était assez compliqué pour moi de vaincre cette timidité. Je me souviens de ma voix tremblante quand je prenais la parole. Au fil des mois, je ne voyais pas de progrès”. Puis un jour, dans le cadre d’un examen final, elle se porte volontaire pour officier comme maître de cérémonie lors d’un événement. “J’ai été en mesure de dépasser cette frayeur et devenir maître de moi-même pour parler devant le public”. Une leçon inculquée par la boxe. “Aussi, pendant cette pause, tout me ramenait à ce sport”, confie-t-elle. En 2019, Anaëlle Coret renfile ses gants et effectue par la même occasion son baptême de feu dans la cour des grands, passant de la catégorie juniors à celle de seniors.
La jeune championne est aussi fan d’activités nautiques comme la bouée tractée, le kayak et la plongée. Gourmet et gourmande, elle adore les plats aux pains et la pâtisserie, et ce, même s’il est important de faire attention à son poids. Elle est très proche de sa mère, avec qui elle entretient une relation spéciale. En attendant la reprise, Anaëlle Coret entend surtout profiter des moments avec sa famille pour se ressourcer.
Bio Express
– Médaillée de bronze au Hungarian Kickboxing World Cup 2016
– Médaillée d’or au Championnat d’Afrique Arnold Classic 2016
-Vice-championne du Monde au Wako World Kickboxing Championship Junior 2016
– Championne de Maurice au Gala Maurice Réunion-Afrique du Sud 2017
– Championne de Maurice au VS Turquie en Lowkick 2019
– Médaillée de Bronze au Wako Kickboxing Championship 2019
– Championne de Maurice au Kickboxing en Lowkick 2018
– Championne de Maurice 2018 K1
– Championne de Maurice 2019 Low Kick
– Championne de Maurice 2019 Full Contact