Pour les entreprises qui proposent des excursions dans la nature, la Covid-19 a été une vraie épreuve. Ces semaines d’inactivité les ont placées dans une situation financière précaire alors que rien n’indique jusqu’ici comment se fera la reprise. Elles attendent de reprendre leurs activités tout en permettant aux Mauriciens de s’évader dans la nature.
Si tout se passe bien, les prestataires qui proposent des excursions dans la nature devraient être autorisés à reprendre leurs activités à partir du 15 juin. Randonnées, canyoning, trails, bird watching et escalade, entre autres, devraient être de nouveau proposés. Une bouffée d’oxygène après quelques 70 jours d’inactivité. Le problème pour ces prestataires sera de palier à l’absence des touristes qui constituent le gros de leurs clientèles. Krish Hardowar de Vertical World, entreprise engagée dans l’organisation de randonnées et de canyoning, de team building et en secourisme, entre autres explique qu’il devra désormais compter principalement sur la clientèle locale. “Nous offriront nos activités aux Mauriciens à des prix attractifs. Nous proposerons des prix spécial famille également”, avance le co-directeur de Yanature, spécialisée en excursions en tout genre.
Nouveau sites.
Cette reprise sera l’occasion de revoir les formules en proposant aux clients d’explorer des sites qui sont peu ou pas exploités. “Nous montons actuellement une ‘adventure package’ qui sera conçue pour casser le stress provoqué par le confinement. Nous proposerons aux Mauriciens des sites qu’ils n’ont pas l’habitude de voir comme le sommet du Pieter Both et même la rangée de Moka, des montagnes rarement exploitées. Des endroits qui donnent une perspective différente de Maurice”, confie Krish Hardowar.
Yanature en fera de même en misant notamment sur des domaines privés qui ne sont pas accessibles au public en temps normal. Cette société compte aussi organiser plus fréquemment des activités à thème pour attirer la clientèle locale. “Nous feront des randonnées à thème autour du bien-être notamment. Ça pourra se traduire par des randonées-yoga, de la sophrologie ou encore la permaculture.” Le groupe a déjà établi un calendrier jusqu’à la fin de 2020. “Nous attendons le feu vert des autorités pour redémarrer.”
Pour ces sociétés, cette pandémie sera également l’occasion de revoir leur ‘business model’. “C’est un moment en or pour réfléchir sur comment être soutenable. C’est le moment de mettre en place de nouveaux systèmes, de ‘jump higher’. Si nous arrive à réaliser cela dans les 3 à 4 mois qui suivront, ça va être un tremplin”, dit Krish Hardowar.
Situation difficile.
Il faut dire que ce secteur a été considérablement touché par la Covid-19. “La situation a été très difficile ces derniers mois”, dit Nicolas Quéland. “Nous avons eu des difficultés pour assurer les salaires. Nous avions des réserves pour 3 mois, mais nous avions également d’autres charges dont les assurances, le loyer et l’électricité. Je ne sais pas comment je vais assurer le salaire de mes employés pour les mois qui viennent”, confie Krish Hardowar.
Nos interlocuteurs demeurent optimistes pour l’avenir. “Les clients nous écrivent déjà pour avoir des informations sur nos activités. Il y a un goût pour le retour vers la nature après plusieurs semaines de confinement. Nous sommes très positifs”, confie Nicolas Quéland. “Nous sommes sereins de pouvoir remonter la pente”, renchérit Krish Hardowar.
Distanciation sociale.
En ce qu’il s’agit de la distanciation sociale, qui sera une des conditions pour la reprise des activités, chacun y va de son avis. Yanature entend favoriser les randonnées en petit nombre. “Dans notre activité, il n’y a pas besoin de contact rapproché. Nous allons prioriser les petits groupes, notamment les groupes familiaux.” Quant à Krish Hardowar, il émet un peu plus de réserves à ce sujet. “Sur papier c’est joli, mais dans la pratique c’est autre chose. Comment vas-tu empêcher les gens de se rapprocher en randonnée ? Dans le canyoning, tu ne pourras pas porter un masque pour aller dans l’eau. Il faudra jongler avec tout çà, redéfinir un plan pour la sécurité de nos clients.”