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Confinement : une grand-mère et des jumeaux de 5 ans en grande difficulté

Gloria, 52 ans, a la charge de ses deux petits-enfants, des jumeaux de 5 ans. La petite famille du nord-ouest du pays se retrouve dans une situation très difficile avec le confinement avec seulement quelques provisions pour tenir et aucune rentrée d’argent. Sans aide, les prochains jours leur seront très durs.

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Alors que le pays est en lockdown, Gloria, une grand-mère de 52 ans, essaie tant bien que mal de prendre soins de ses petits-enfants, des jumeaux de 5 ans qui ont été abandonnés par leurs parents. Sans emploi fixe, elle ne touche aucune allocation et se retrouve à devoir solliciter de l’aide pour s’en sortir. Les provisions qu’elle a pu faire au moment du confinement ne lui permettront pas de tenir longtemps encore. «J’ai travaillé pendant moins d’un mois comme garde-malade chez une famille de l’endroit. Ce qui m’a permis de toucher Rs 1 500 au début du confinement. Avec cette somme j’ai pu acheter une boite de beurre, un sachet de riz, un sachet de farine, 3 boites de conserve, une bonbonne de gaz et le reste a servi à rembourser des dettes. Mo ti dwa la boutik.»

Brèdes songes et poisson salé.

Entre temps, Tony Ah Yu, l’initiateur des Restos du cœur, lui a remis quelques vives. «Ce que j’ai à la maison devrait me permettre de tenir quelques jours. Après quoi, je ne sais pas comment je me débrouillerai.» Elle ne veut surtout pas revivre le calvaire du dernier confinement où, n’ayant rien pour nourrir ses petits-enfants, elle avait parcouru une bonne dizaine de kilomètres à pieds en compagnie de ses petits-enfants pour aller chercher de l’aide auprès d’une connaissance. Les nuits blanches s’enchaînent au fur et à mesure que les jours passent et que les provisions s’amenuisent. « Le soir, je dors très mal. Je n’arrive pas à fermer les yeux. Je rumine toute la nuit, je pense à comment je ferai pour nourrir les petits quand je n’aurai plus de provisions.»

Quand nous lui avons parlé en fin de semaine dernière, elle nous confiait que son menu du jour allait se constituer de bredes songe que lui avait bienveillamment offert sa voisine et un morceau de poisson salé conservé au fond d’un placard. Elle nous disant voir de la tristesse dans le regard de ses deux petits-enfants. Une vision qui lui fend le cœur, mais elle s’efforce de ne pas craquer pour ne pas entamer d’avantage leur moral.

Enfants abandonnés.

Il faut dire que les deux garçonnets ont déjà vécu beaucoup d’épreuves. Abandonnés par leur mère alors qu’ils n’étaient âgés d’un an, ils ont perdu leur belle-mère dans un accident 2 ans plus tard alors que leur père a survécu mais a conservé des séquelles. Une année plus tard, ce dernier est allé vivre ailleurs les laissant avec leur grand-mère. De temps à autre, les enfants réclament leur papa. «Cela m’attriste, je leur dit qu’il est parti au travail et qu’il viendrait plus tard.»

Généralement, pour nourrir ses deux petits-enfants, Gloria enchaîne les petits boulots. Ensuite, des problèmes de santé l’ont obligée à rester à la maison. «Je ne pouvais plus marcher, j’ai dû arrêter. Leur père m’aide à payer le loyer et ma fille, qui a elle-même des difficultés, m’aide comme elle peut. Mais ce n’est pas assez. J’ai dû m’en remettre à des associations caritatives.» A ce sujet, elle confie ne pas avoir apprécié l’attitude de quelques personnes au sein d’une association qu’elle était allée voir. «Dès le départ, ils m’ont dit que j’étais toujours jeune et que je devais travailler sans me demander les raisons pour lesquelles je ne travaille pas. Je leur ai expliqué ma situation. Une autre fois, étant toujours dans le besoin j’y suis allée de nouveau à contre-cœur. Là encore, ils m’ont redit que je devais travailler. Si je ne n’avais pas besoin d’aide, je ne les aurais jamais sollicités. Ce n’est pas parce que je suis dans le besoin que je ne mérite pas de la considération.»

Elle avance également que les produits que l’association lui avait donnés avaient expiré. «Je ne souhaite pas dire du mal d’elles, j’apprécié que ces associations viennent en aide aux démunis, mais je pense que les personnes qui y travaillent ont le devoir de vérifier ne serait-ce que la date de péremption des vivres.» Elle tient à remercier Tony Ah Yu et les Restos du cœur qui lui sont venus en aide une nouvelle fois alors que l’autre association dont elle parlait lui avait fait vivre une mauvaise expérience.

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