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Elections : Battus pas vaincus

Ils ne seront pas dans l’hémicycle. Battus lors des dernières élections générales, plusieurs de ces candidats ne comptent pas mettre terme à leurs carrières politiques. Pour les néophytes tels qu’Oliver Thomas (indépendant), Dev Sunnasy (100% Citoyen), Jasmine Toulouse (MMM), Patrick Belcourt (Lalians Lespwar) aussi bien pour les habitués comme Adrien Duval (PMSD) et Anil Bachoo (PTR) la défaite les encourage à poursuivre la route.

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Il n’avait pas complètement rangé sa robe d’avocat durant ces cinq ans passés au Parlement. Du coup Me Adrien Duval a repris du service dans son cabinet. “Comme tout le monde, il faut bien que je gagne ma vie. C’est un métier que j’exerce avec la même passion et détermination que la politique car il me permet d’aider les autres”, explique l’ancien parlementaire battu au No 17. Jasmine Toulouse, de son côté, a retrouvé ses collègues de Caritas après plusieurs semaines de congé durant lesquelles elle s’était consacrée à la campagne électorale en tant que candidate du MMM. “J’avais plusieurs projets en cours avant de m’engager dans ces élections. Donc je suis ravie d’être de retour pour apporter les touches finales. Fode pa krwar ki mo ti pou abandonn bann la. Zot ti touzour dan mo leker ek dan mo latet” dit-elle.

Boosté et motivé.

Pour sa part, Oliver Thomas, candidat indépendant au No 20, n’a pas tardé à rebondir sur cette première expérience en politique. “Dès le lendemain des résultats j’étais déjà d’attaque à poursuivre le travail. Néanmoins, en tant qu’entrepreneur, il était aussi primordial que je sois aussi back to business pour démarcher les nouveaux clients et contrats après m’être consacré à la campagne”. De son côté, Dev Sunnasy est catégorique : “Je reste dans la politique active. Mo pena lintansion pou al dormi ek revinni dan katran”. Cependant pour s’être engagé depuis un an et demi dans la création et la structure de 100% Citoyen, cet entrepreneur en technologie avait arrêté de travailler et comptait uniquement sur “Un pocket money de mon épouse”. S’il a déjà les élections municipales et villageoise dans le viseur, le candidat et secrétaire générale de ce nouveau parti est conscient aussi qu’il doit recommencer à bosser. “Je réfléchis à comment créer deux nouvelles start-ups et bien entendu il a aussi d’autres projets que je compte sortir des tiroirs car ces élections ont été une sacrée expérience et je me sens super booster et motivé”.

C’est dans le même état esprit que Patrick Belcourt, candidat de Lalians Lespwar, entrevoit son avenir dans la politique. “Je me sens privilégié parce que tous les spécialistes m’avaient prédit 1500 voix et j’ai fait le double. Définitivement je ne peux pas avoir rallumé une flamme m’arrêter là. Aujourd’hui je ressens un sentiment d’accomplissement et de fierté pour les gens de ma circonscription et moi-même”. Il prendra quelques jours de repos tout en étant restant à l’écoute des citoyens avant d’étudier des propositions professionnelles qu’il a reçues. Patrick Belcourt avait démissionné de son poste de la MCB pour se porter candidat. Il explique : “Il faut savoir prendre du recul et de la hauteur pour repartir avec plus de force et de conviction. De plus les élections municipales arrivent et il faudra s’asseoir et réfléchir comment les aborder.”

Tirer des leçons

La politique n’est certes pas un terrain inconnu pour Adrien Duval “On va dire que j’y étais avant même ma naissance”. De ce fait, il sait parfaitement que son parcours sera parsemé de victoires mais aussi de défaites :“Il faut respecter l’électorat et de toute façon la décision finale ne nous appartient pas”.  Même s’il regarde déjà l’avenir, cette quatrième place – avec une différence de 150 voix – lui a fait prendre conscience de certaines choses. “Je dois être plus proche de l’électorat. On m’a reproché de ne pas l’avoir été. J’ai pris note de toutes les doléances. Cependant, rien n’est blanc ou noir dans la vie. Il faut se remettre dans le contexte que ces dernières années passées au Parlement. Cela me demandait énormément d’attention, de courage et d’implication d’être dans l’opposition. Ca m’a laissé moins de temps pour être sur le terrain. Aujourd’hui le plus important c’est d’être de retour dans ma circonscription.”

En tant que novice, Oliver Thomas savait que ces premières élections constitueraient un vrai défi : “Je m’étais préparé à ça, mais il y avait des choses que je ne connaissais pas. Il faut tremper dedans pour comprendre. C’est différent et très complexe, mais en aucune façon je ne regrette mon choix”. Cette défaite, même s’il s’attendait a avoir plus de 3890 voix, ne l’a pas surpris. S’il a refusé les propositions des grands partis, c’est qu’il avait bien ses raisons. “Dès le départ ma vision était sur 20 ans. Je n’ai aucun doute qu’un indépendant peut faire la différence sur l’échiquier politique, qu’un jeune peut s’intéresser son pays et a son droit de vote. Maintenant avec l’expérience vécue, je prends des notes pour poursuivre dans cette voie”.

Ce n’est pas Jasmine Toulouse qui dira le contraire. Une fois la déception surmontée, cette habitante de la circonscription No 14, préfère s’appuyer sur le nombre de voix obtenues. “Ce ne sont pas 12 ni 1 200 mais 12 000 personnes qui croient en moi. Pou zot, pou mo landrwa mo pa kapav zet zarm”. Pour avoir fait du social depuis près de 11 ans, elle connaît bien le terrain. “’L’envie d’aider les autres est plus fort que tout. Donc, il faut persévérer, accepter, et surtout montrer aux gens que je serai toujours là pour eux”.

L’avenir ne sera pas sombre

Maintenant que les habitants du No 20 le connaissent, Oliver Thomas est bien décidé à consolider cette position tout en développant plusieurs projets avec les personnes de la région. Dans quatre ans il espère se présenter avec son parti cette fois. En créant son ONG Smartcitizen en 2016, Dev Sunnasy avait déjà pris une certaine direction sans pour autant savoir que cela le mènerait aussi à faire de la politique. Puisque sa passion a évolué, et qu’il ressort très motivé de des élections et se voit pas ailleurs qu’auprès des citoyens de sa circonscription No 19. Désormais, puisque 100% Citoyen est connu : “Je pense entamer les autres phases de notre projet car nous sommes les seuls à avoir plus de 100 mesures pour la réorganisation de la société. Mon rôle et ma responsabilité seront de faire comprendre aux habitants de Beau-Bassin/Rose-Hill que c’est important de participer à la vie de leur ville. Pour y parvenir, je serai présent régulièrement sur le terrain à leur côté pour les écouter, les conseiller et travailler avec eux”.

Pour Jasmine Toulouse, la politique n’est pas qu’une simple activité supplémentaire. Elle fait partie intégrante de sa vie. Sa carrière d’artiste continue aussi. Consciente que certaines portes risquent de se fermer, elle ne s’arrête pas pour autant : “Mo pou kontinye zoue kar se osi mo gayn pin. Le temps dira si cette expérience pourra inspirer un morceau parce que j’ai vu beaucoup de choses.”

Parler pour les citoyens.

Quant à Patrick Belcourt, il se sent très à l’aise à être “Le porte-parole des citoyens qui en ont marre et qu’ils veulent passer à autre chose”. L’enjeu pour lui est d’engager sa circonscription dans un autre axe de développement et il sent sur la bonne voie : “Je crois fermement en ma capacite à faire de la politique active différemment”.

Déjà bien entouré d’une équipe, Adrien Duval demeure très positif concernant son avenir dans le No 17. Ainsi pour écrire de nouveau chapitre, il rappellera sa régionale pour réorganiser le travail sur le terrain. Une lutte “ Non seulement pour moi mais pour tous les autres membres de mon parti”. Regagner la confiance des habitants, et fidéliser ceux qui le suivent sera “Un combat de longue haleine que je me sens prêt à mener. Ce qui me démarque c’est mon patriotisme et le courage de faire des choses pour le pays. On a perdu une bataille mais pas la guerre et on ne pourra que revenir encore plus fort ».

Anil Bachoo : « Choqué, déçu mais je continue… »

Il est à sa dixième participation dans des élections générales. Ce n’est pas sa défaite au No 7 qu’il le poussera à mettre un terme à sa carrière politique. Surtout que cela fait 40 ans qu’Anil Bachoo évolue dans sur la sphère politique. N’empêche, il avoue avoir été “choqué et déçu”, et ne s’attendait pas à un tel résultat : “Li dekouragan parski sa fer sink an ki nou pe abat enn gro travay lor terrin. Nous avons eu une bonne campagne et j’étais certain du succès”. Il préfère entamer l’avenir en étant calme et sereine :“ Dan tou seki ou fer dan lavi ena bann o ek bann ba. J’ai fait mon devoir et je ne peux qu’accepter le choix des électeurs”. Anil Bachoo ne s’avère pas pour autant totalement vaincu “Il faut bien plus que ça pour me mettre à terre. Il y a trop questions en suspens qui concernent ces élections, trop d’anomalies et irrégularités qu’il faudra tirer au clair ». Ainsi avant de retrouver le terrain, le politicien veut d’abord avec les autres membres du PTR analyser les résultats en détail pour ensuite établir une nouvelle stratégie.

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