(Dossier) A l’île Maurice : Rastaman Live Up!

Ce dossier a été publié par Scope Magazine en avril 2018.

La mort de Kaya en 1999 a agi comme catalyseur à une nouvelle ère des rastas. Les regards ont certes évolué, mais la discrimination est toujours ressentie par les membres de cette communauté qui reste encore méconnue.

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Ces dernières décennies cependant, le rastafarisme a évolué à Maurice et s’est structuré en un mode de vie adapté à la réalité mauricienne, en s’appuyant sur les bases venues d’ailleurs. Les rastas de Maurice ont leurs propres rites, leurs manières de faire. Se présentant comme des Mauriciens avant tout, ils revendiquent leur part de soleil, lassés de rester dans l’ombre, parce que pas libres de s’exposer au grand jour.

Car si le regard de la population a grandement évolué, le système et ses sbires voient toujours d’un mauvais oeil les hommes en dreads.

Tandis que les rastas sont loin d’être les seuls à consommer du gandia, l’usage de cette plante dans les rites de la communauté ne cesse de leur attirer des ennuis. « Kan zot get rasta, kouma dir zot trouv pie mas », disaient les plus anciens à Scope, il y a 20 ans, dans le cadre d’un dossier que nous avions consacré à cette communauté et qui avait pour titre Movement of Jah People.

Il faut dire que les choses n’ont pas beaucoup évolué depuis, malgré le fait que les représentants des rastas ont fait plusieurs revendications auprès des autorités pour une meilleure compréhension, au nom de la liberté. Celle-là même que garantit la Constitution a tous les citoyens.

Le gandia étant illégal pour tous, les arrestations, les fouilles, les détentions et les condamnations au sein de la communauté sont nombreuses sur ce simple point.

Vient alors un sentiment d’oppression et de persécution, alors que ne rasta ne demande qu’à vivre en toute sérénité et dans le respect de soi et d’autrui.

Mouvement ou religion, la question est interprétée de différentes manières. A ne pas confondre avec ceux qui ne suivent en rien les fondements de cette culture, n’affichant des dread que pour suivre la mode.

« Don’t ha fi dread to be rasta, this is not a dreadlocks thing », chante Morgan Heritage à ce sujet.

Pour mieux comprendre où en sont les choses de nos jours, nous avons voyagé de Chamarel à Sable-Noir, en passant par Petite-Rivière et Rose-Belle, pour parler des héritiers de Kingston.

Tous n’on qu’un souhait : que leur culture soit acceptée dans son ensemble, comme toutes les autres.

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