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Danse de rues : dans l’arène des Dance Battles

La vidéo tournée à Batterie Cassée et l’arrestation de cinq danseurs ont ramené les Street Dance Battles sous les feux. Issus de la culture hip hop, ces duels sont populaires dans plusieurs régions depuis des décennies. Ici, on se bat en dansant.

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C’est une tradition découlant de la culture hip hop qui oppose des adversaires sur la rue. Pas de coups, mais des mouvements, des acrobaties, des mimes dans une chorégraphie improvisée destinée à se moquer de l’adversaire qui rétorque de la même manière. Le duel fait appel à de la souplesse, à du caractère, à un sens de l’improvisation et une bonne connaissance des danses de rue. La lutte se fait généralement en présence du public qui est la fois spectateur et juge. Comme cela a été vu sur la vidéo de la fameuse Street Dance Battle de Batterie Cassée.

Pour les protagonistes, la danse de rue fait partie de leur culture. “Li dan nou mem sa”, lance Richie Rabotte. “Kouma nou tann lamizik nou oblize bouze nou”, renchérit Joseph Luciano Leopold. La foule qui s’était réunie à Batterie Cassée montre la popularité de cette tradition moderne, des dizaines d’années après son avènement. À Maurice le phénomène était devenu très populaire dans les années 2000. Alliance Suprême, Hip Hop Dancer, Street Brothers faisaient rêver à l’époque. D’autres ont pris la relève à l’instar de Kenjee Kennedy qui continue d’organiser des évènements baptisés Wake up Sessions.

“Quand t’es dans une Battle, tu imposes ton style, tu montres de quoi tu es capable. Quand tu es acclamé par la foule, tu ressens quelque chose d’unique” , dit Kenjee Kennedy. Pendant les Battles, les émotions sont assez grisantes disent les danseurs. “Enn mari plezir sa”, dit Briyen Charlette. “Ça nous aide à nous défouler, à casser notre stress”, soutient Joseph Luciano Leopold.

À une époque, la danse de rue était omniprésente dans de nombreux quartiers. Des Battles étaient régulières en pleine rue . Si elles sont beaucoup plus rares aujourd’hui, paradoxalement, le nombre de danseurs a augmenté dit Kenjee Kennedy. En partie grâce aux Wake up Sessions, tenues 2 à 3 fois l’an. La culture des Dance Battles est restée vivante à Maurice et à pu attirer d’autres adhérents. Le phénomène s’est aussi transposé sur les réseaux sociaux, notamment à travers la plate-forme Tik Tok où les danseurs montrent leurs talents.

La Dance Battle a sa propre fédération depuis l’année dernière, la Mauritius Dancesport Federation. Un grand pas en avant pour une culture qui a beaucoup souffert de préjugés tout au long de son existence. Une école a même vu le jour ce mois-ci tenue par Jamie Nobin, coach national de break. Selon Kenjee Kennedy, des discussions sont en cours pour que la discipline soit inscrite aux Jeux des Îles de l’Océan Indien à l’initiative de Madagascar alors qu’il a proposé qu’elle devienne une discipline aux prochains Jeux du Commonwealth.

Partie avec le hip hop, la disciple a énormément évolué. Le Break Dance, qui était incontournable avec ses acrobaties, s’essouffle un peu. Elle trouve aujourd’hui de moins en moins d’adhérents. “Ils doivent être environ 25 seulement aujourd’hui à Maurice”, indique Kenjee Kennedy. D’autres figures nommées popping et locking sont aujourd’hui assimilées à la New Style. C’est l’afrodance qui prend de l’essor. “Nous avons un millier de danseurs qui souhaitent participer dans cette catégorie pour certains événements.” Depuis quelques années, de plus en plus de femmes se jettent aussi dans l’arène.

La vidéo de la Dance Battle de Batterie Cassé a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Les participants jouissent désormais d’une certaine notoriété et ont reçu plusieurs invitations. “Nous sommes sollicités dans plusieurs endroits. Nous leur avons répondu que nous viendrons dès que les conditions sanitaires le permettront”, explique Briyen Charlette. Kenjee Kennedy est aussi sur le pied de guerre : “Mes amis et moi retourneront dans les quartiers dès qu’il n’y aura plus de restrictions .”

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