Puisque nous sommes obligés de porter un masque, pourquoi pas se protéger en restant stylé ? Un concept intégré par des stylistes, designers et fashionistas de tous bords qui se sont lancés, ces dernières semaines, dans la fabrication de masques dans un souci de se réinventer mais aussi pour proposer aux Mauriciens un produit différent. Béatrice Bijoux-Bellepeau, Mario Guillot, Jean-Renat Anamah sont de ceux qui ont transformé le masque en accessoire de mode.
Les masques s’adaptent à tous les goûts. Tantôt sobres, tantôt chics, ils sont tendances, drôles et s’ajustent aux différents looks. Et pourquoi pas des masques en denim ? « Ça a été prouvé que le denim est l’une des matières les plus efficaces et appropriées pour faire des masques », confie Mario Guillot, designer de IV Play qui a lancé en décembre dernier la marque For Denim’s Sake. C’est sous cette griffe qu’il commercialise depuis peu des masques en denim stylés mais aussi humoristiques, vendus en ligne à travers le site gurify.store. Béatrice Bijoux-Bellepeau, la directrice et créatrices des magasins Busy B propose pour sa part une collection de masques très tendance.En trois modèles, ces masques barrières sont fabriqués en différentes matières : coton ou poly coton à maillage serré qui ne laissent pas filtrer la lumière. Béatrice Bijoux-Bellepeau précise qu’elle ne prétend pas faire des masques médicaux et sanitaires.
Sympa, coloré et fun
Sa première collection se décline en plusieurs coloris, avec des imprimés fleuris, à raies et d’autres unis et sobres pour s’accorder à toutes les tenues. « Beaucoup ont le moral à zéro ces derniers temps, je me suis dit pourquoi ne pas envisager la reprise avec un accessoire sympa, coloré et fun pour mettre un peu de joie dans notre quotidien.» L’entrepreneuse est convaincue que « le masque dépassera l’aspect du geste barrière pour devenir un accessoire mode au même titre qu’un sac à main ou des lunettes. » À souligner que Béatrice Bijoux-Bellepeau a lancé cette collection « avec les moyens du bord durant ce confinement. » Avec les usines et magasins fermés, « nous avons réorienté notre production, pour continuer à survivre, en nous adapter à la demande tout en apportant notre savoir-faire dans le domaine .»
Cette période de confinement était aussi une occasion parfaite pour le danseur et styliste Jean Renat Anamah d’essayer autre chose. Le chorégraphe a choisi de fabriquer des masques qu’il qualifie de « dynamiques, graphiques, colorés et tendances. Plus par solidarité et amitié, car les masques ne sont pas commercialisés. » De son dernier spectacle Frontiers, il lui restait des chutes de tissus à double face, des motifs graphiques, des matières pour le filtre (utilisés pour des doublures raffinées). L’occasion rêvée de se lancer dans une nouvelle aventure. « Avant le confinement, en rentrant à la maison ma sœur m’a expliqué que d’ici quelques jours, nous ne pourrons probablement plus sortir sans masques. Elle m’a présenté un modèle, qui m’a horripilé .» Amateur de belles choses Jean Renat Anamah décide alors de coudre ses propres créations. D’ailleurs, durant toute sa carrière artistique, le chorégraphe a réalisé lui-même une bonne partie de ses costumes de scènes.
Le bon filon
Mario Guillot a aussi une vision mode aussi stylé que divertissant en ce qui concerne les masques. « Au début du confinement, nous étions un peu comme dans un No Man’s Land. On ne se souciait pas forcément de son look car le plus important c’était de se protéger.» Sachant que sur le long terme, le port du masque serait nécessaire, voire obligatoire, le designer développe quelques idées avec des modèles de qualité qui ont une coupe, un look et qui projettent une bonne image. Des prototypes sont présentés au public qui adhère instantanément au concept. Des textes humoristiques ajoute à la singularité de ces masques stylés en denim («Bla bla bla », « LOL », « Pa Koste », « Fouffff !!!!», etc. ). « À la base, un masque est triste. Mais nous pouvons au moins essayer de sortir du masque médical bleu et blanc, pour projeter une image positive et le rendre fun à porter ». Autant dire que l’entrepreneur a trouvé le bon filon car les « commandes s’enchaînent auprès d’une clientèle mauricienne et étrangère mais aussi auprès d’entreprises spécialisées dans différents secteurs d’activité en quête de masques actualisés, adaptés à leur image ». À souligner que les masques sont vendus en pack de trois. Pour chaque pack vendu, Rs 50 est reversé à l’association Aide Nou Prochain.
Ruth Lindor – Bas les masques sur une fashionista
Etudiante en Graphic Design, Ruth Lindor, 22 ans tient une boutique en ligne sous le nom de EL’S Bijoux, ou la fashionista vend des bijoux et accessoires de mode. « J’adore créer et me démarquer. Je me suis lancée dans la fabrication de masques. » L’objectif de la jeune femme est également d’essayer « d’égayer et apporter des couleurs dans la vie des gens ». En bonus, elle assortit aussi des bandeaux aux masques. Cette adepte de recyclage est surtout motivée par la satisfaction de donner une deuxième vie aux morceaux de tissus. Les masques sont vendus à Rs 50 l’unité.