Le spectacle de Bun Hay Mean, Le monde appartient à ceux qui le fabriquent, présenté vendredi, au Trianon Convention Centre, a tenu toutes ses promesses. Dans son style atypique et son humour décapant, Bun Hay Mean a provoqué des tsunamis de fou-rires tout au long alors que la comédienne anglaise Tyla Lauren a également bien fait rigoler lors de la première partie du spectacle.
Son surnom ‘Chinois marrant’ est loin d’être usurpé. Bun Hay Mean est un des humoristes français les plus doués de sa génération. Il en a donné la preuve au Trianon Convention Centre avec un show hilarant et intelligent. Avant même qu’il ne monte sur scène, il faisait rire l’audience depuis les vestiaires. S’excusant du long retard avec lequel allait démarrer le spectacle, l’humoriste ne manquait pas l’occasion de souligner sa surprise quant aux nombreuses voitures garées sur l’autoroute tout près de la salle.
Tchatche.
Très énergique dans sa gestuelle et très rapide dans sa diction, Bun Hay Mean prenait le public par la main, dès son arrivée sur la scène, pour ne jamais le lâcher. Chaque vanne, même les moins drôles, déclenchait des rires grâce surtout à la tchatche de l’humoriste et sa façon unique de les lancer avec une grosse dose d’ironie. L’audience buvait ses paroles, attendant avec impatience les chutes pour rigoler un bon coup. Elles faisaient mouche à chaque fois.
Comme il l’avait annoncé, Bun Hay Mean a fait de nombreux clins d’oeil à Maurice durant le spectacle en charriant notamment le promoteur du spectacle. “En plein Covid, il importe un Chinois; moi, je fais venir une Anglaise”. Il repartait de plus belle en demandant au promoteur de ne pas le payer en roupies tout en lui signifiant qu’il allait perdre sa caution selon laquelle le spectacle ne devait pas choquer les gens.
“On était à 20 secondes de s’appeler ‘Where is the toilet’.”
Comme le veut le style humoristique qu’est le stand-up, Bun Hay Mean a beaucoup parler de lui-même avec une grosse dose d’autodérision. Il plaisantait ainsi sur l’origine de son nom qui proviendrait de l’anglais “What does it mean?” alors que ses parents, qui ne parlaient pas l’anglais, avait fui la Chine pour le Cambodge avant de lancer, “on était à 20 secondes de s’appeler ‘Where is the toilet’.” Il se moquait de ses origines, de son sexe supposément petit selon le cliché et sa grande tignasse qui ferait “la moitié de mon poids.” À ce sujet il lançait un appel à ceux qui lui demandent souvent si ce sont ses vrais cheveux, leur rétorquant s’ils croyaient vraiment qu’il aurait choisi ce modèle de perruque.
Durant le spectacle, son instinct de sniper se révélait également notamment lorsqu’il lançait en toute improvisation à une demoiselle qui le filmait “dans Naruto, tu serais morte avant le générique”, déclenchant l’hilarité générale. Plus tard, il vannait un certain Owen dans le public notamment sur son âge avancé et sa calvitie tout en demeurant respectueux.
“Un petit peu”
Quant à la première partie, elle a permis aux public de découvrir Tyla Lauren et son humour surprenant. Elle aura su déclencher des fou-rires notamment avec son sketch sur les Anglais et Français qui disent “parler un petit peu” la langue de l’autre. “Excusez-moi, est-ce que vous parler anglais ?” demande un Anglais à un Français lors d’un passage en France. “Yes, a little”, lui répond-t-il. “Oh great! Where is the station ?”, demande l’Anglais. “Oh, the station, you go left, you go right, you go left again and after the first bridge, it’s the station”, répond le Français. “Thank you, your english is amazing”, le félicite l’Anglais. Mais quand les rôles sont inversés … “Excuse me, do you speak french”, demande le Français. “Un petit peu”, répond l’Anglais. Ce à quoi le Français lui demande, “Super, où est la gare, s’il vous plaît ?” L’Anglais répond, “humm, baguette.” Elle avait conquis l’audience qui rigolait à chacune de ses vannes.