Britannia est un de ces villages où règnent la tranquillité et la quiétude. Ce village du sud a longtemps vécu au rythme de la production de sucre grâce à l’usine Britannia qui s’est muée en Omnicane. Beaucoup plus développé désormais, le village conserve toutefois son cachet d’antan alors que ses habitants respirent la joie de vivre.
Il sent bon la canne à sucre dans ce village situé entre Tyack et Rivière-du-Poste. Si l’ancienne usine Britannia – désormais Omicane – a énormément réduit ses activités, les plantations surplombent toujours le village. La pesée se fait toujours dans la cour du camp sucrier avant que les cannes à sucre ne soient broyées ailleurs. Cette immense cour propose d’ailleurs aux passants un spectacle unique. La cheminée en pierre, le grand bassin à ses pieds ramènent vers une autre époque. L’allée principale avec ses palmistes des deux côtés vaut également le détour.
“Il y fait bon vivre”
Avec les deux arrêts d’autobus qui sont vis-à-vis le pourtour du camp sucrier est un peu le centre du village. La route principale est très fréquentée. Camions, bus, voitures traversent le village en permanence. Mais au coeur du village, l’atmosphère est autre. On s’entend presque respirer tellement il est calme. À ce sujet toutes les personnes que nous avons abordé en chemin ont loué le calme qui y règne. “Pas de bagarre, pas de tapage”, nous dit Marcelin Raffin. “Il fait bon vivre”, dit pour sa part Gladyse Eugénie. “Enn bon landwra pou viv”, renchérit Siven Arnachellum.
Si le camp sucrier a forgé l’histoire du village, il demeure indissociable de son présent. Nombreux sont les habitants qui ont travaillé pour l’usine ou qui ont été élevés par des parents qui y travaillaient. Après leur VRS, nombreux sont-ils à être demeurés dans le village sur les terres qui leur ont été léguées. Ils partagent aujourd’hui leur village avec ceux qui ont migré vers d’autres villages pour venir y habiter. “C’est une grande communauté, c’est une deuxième famille pour moi, à chaque fois qu’il y a un souci, on est là pour s’entre-aider”, relate Shelly Catherine.
Cachet d’antan.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Britannia n’est pas aussi petit et ne se limite pas aux abords de la sucrerie. Nous enfonçant dans le village en direction des montagnes, on découvre énormément de maisons. On visite des quartiers tels que Camp Berthaud ou St Avold. Ce dernier abrite une nursery du Sugar Investment Trust où l’on trouve plus de 150 espèces de plantes différentes.
On se rend vite compte que le développement est bel et bien présent à bien des égards. Boutiques, quincaillerie, commerces de légumes offrent aux habitants ce dont ils ont besoin. Le village est également muni de bonnes facilités à l’instar du village hall et d’une école primaire. Côté loisir, un terrain de football, un terrain de basket-ball et des jardins d’enfants sont à la disposition des habitants. Britannia abrite également des lieux de cultes à l’instar du kovil qui borde la route principale ou le mandiram plus à l’intérieur du village.
La construction de nombreuses nouvelles maisons et de petits commerces, n’a cependant pas déformé le village puisqu’il a su conserver son cachet d’antan à travers ces bâtisses en pierre, toujours visibles, où résidaient jadis les travailleurs de l’usine.