25 ans : Paradise Burning rallumé

Après cinq ans de pause, Jimmy et Brian Veerapin ont choisi le 21 février, date marquant le décès de Kaya, pour sortir une nouvelle collection de t-shirts Paradize Burning. Tout comme à leurs débuts, il y a 25 ans de cela, ses natifs de Plaisance annoncent des slogans forts. C’est d’ailleurs, grâce à leur audace que les frères Veerapin ont bâti leur renommée au niveau local ainsi qu’auprès la diaspora.

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21 février 99, Rebel et Zippo sont les trois nouvelles collections de t-shirt unisexe qui marquent le retour de Paradize Burning après cinq ans d’arrêt. Outre d’être encouragée par les nombreuses demandes de leurs fans, la paire Veerapin ressent le besoin de garder la flamme allumée car leur mission est loin d’être finie : “Impossible de rester insensible aux problèmes que font face les Mauriciens. Nou pei bisin nou”, souligne Jimmy Veerapin.

Il y a 25 ans, d’un premier magasin ouvert à Goodland, d’autres n’avaient pas tardé à ouvrir pour répondre aux nombreuses demandes. Pendant 25 ans les collections Conscious & Music Wear de Paradize Burning ont marqué non seulement les esprits, mais elles ont surtout défié les stéréotypes des brands locaux : “Nos créations ont été accessibles et portées par toutes les communautés, de tous âges, de tous milieux, à Maurice et aussi à l’étranger.” D’une part, leur particularité a été de tout écrire en kreol, et surtout d’aborder sur fond noir, blanc, rouge, bleu, jaune et vert des thèmes sensibles tels que la dépénalisation du cannabis, répression, brutalité policière, révolution,  environnement, SIDA,…

25 ans de cela, ce fut ce même état d’esprit qui déclencha la mise sur pied de Paradize Burning : “Nou ti ban zeness ki ti pe asiz lor sime ek gayn bann dialog lor ki manier pei la ti dan beze.” Et c’est ainsi qu’est née l’idée de faire passer des messages à travers des t-shirts : “Cela représentait pour nous les réseaux sociaux d’aujourd’hui” poursuit Brian Veerapin. D’autant plus que les deux frangins avaient déjà une notion en graphic design et dans le textile : “Les autres savaient chanter, danser ou jouer d’un instrument, mais nous nous avions d’autres atouts pour nous exprimer.”

En effet, avant même la création de Paradize Burning, les deux natifs de Plaisance côtoyaient d’autres jeunes du ghetto dont la bande à Bruno Raya. Jimmy Veerapin fut celui à qui les OSB donnèrent la création des pamphlets  : “C’est avec eux que j’ai commencé mes premières créations graphiques.” Le zanfan site travaillait dans une compagnie de graphique: “Je ne faisais pas partie des privilégiées ayant accès aux ordinateurs. On me confiait que les tâches dans le laboratoire et la chambre noire.” Malgré tout, il parvint à contourner les injustices, népotismes et autres favoritismes pour parfaire ses connaissances en effectuant quelques boulots de chez lui avec très peu de moyens.

Jimmy Veerapin et Brian, formés par son frère, furent des précurseurs dans la création graphique.“Nou kapav dir ki nou fin amen enn nouvo teknolozi. Les pochettes de tous les anciens artistes avant OSB étaient réalisées dans une imprimerie. Mais nous, nous avions osé faire des montages plus avancés avec des photos et des textes.”

C’est sur cela qu’ont été construites les premières de fondations de Paradize Burning avant de laisser leur signature sur de nombreux projets graphiques à l’instar des pochettes de Kaya, Zot Sa, et autres artistes : “Tout est parti de rien, mais nous avions cette volonté de montrer ki zanfan ghetto ena potansiel.¨ Sortir leurs vêtements n’était qu’une suite logique pour Paradize Burning après avoir été un management & solution en musique. D’ailleurs, ils avaient déjà lancé quelques perches en produisant et en vendant des affiches à même la rue, puis en réalisant des posters et calendriers  à l’effigie de Bob Marley.

À 39 ans et 45 ans respectivement, Brian et Jimmy Veerapin ne sont pas peu fiers de leur parcours, car même si leur notoriété a subi des coups-bas et piratages, la flamme de Paradize Burning ne s’est jamais éteinte. Certains best-sellers ne manqueront pas de refaire leur apparition dans les trois points de vente à savoir Dhany Music (Port-Louis), Rajah Music (Flacq) et Alive (Plaine-Verte). Ce retour “après avoir reculé pour mieux sauter” précise Brian Veerapin s’effectuera avec quelques modifications. L’ainé sera en charge de la direction artistique, tandis que lui, s’occupera de la production, distribution ainsi que de la vente en ligne.

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