La « démission » de Madame Gurib-Fakim de son poste de présidente est, à mes yeux, un
évènement sans l’être. Il s’agit certes d’un évènement immédiat aux conséquences importantes mais il ne remet pas en question les structures du pouvoir sur lesquelles repose notre système. On lui trouvera vite un(e) remplaçant(e) qui ne fera que renforcer ces mêmes structures. L’enjeu est ailleurs, loin de la déferlante des egos, des tweets, des déclarations fracassantes, des acrobaties politiques des uns et des autres. Nous faisons face à des problèmes de fond. Le règne de la corruption, l’absence de méritocratie, la braderie des terres, le communalisme, les inégalités croissantes entre riches et pauvres, le coût de la vie qui explose ou encore la dominance des oligarchies politique et économique après plus de 50 ans d’indépendance. Et il est clair que le présent système, qui perpétue les privilèges d’une ‘élite’, est incapable de résoudre ces problèmes. Il s’agit sans doute d’aller au-delà du présent médiatique, qui nous dispense d’une réflexion approfondie, afin d’élaborer une alternative, construire une île Maurice autre où il fait bon vivre, faire de notre pays un lieu d’épanouissement et non un enfer déguisé en paradis.