Au secours ! Docteur Folamour revient…

JEAN PIERRE LENOIR

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En 1964, en pleine guerre froide entre Russes et Américains, le génial réalisateur Stanley Kubrick offrait au public un film à la mesure de la paranoïa généralisée qui s’était emparée de l’opinion publique internationale. Il met en scène la décision insensée du général américain, Jack Ripper qui, convaincu que les Russes ont décidé d’empoisonner l’eau potable des États-Unis, lance une offensive nucléaire aérienne sur l’URSS, déclenchant ainsi l’apocalypse.

Le temps a passé, le mur de Berlin est tombé et l’URSS communiste est redevenue la Russie qu’elle avait toujours été avant la révolution bolchevique de 1917.

Est-on, soixante-cinq ans après, revenu au même cadre paranoïaque qui s’était emparé du monde ?

Il faut croire que oui si l’on en juge par les toutes récentes déclarations du président Macron sur les intentions belliqueuses du Kremlin à l’égard du monde dit libre (expression utilisée pour la première fois par Winston Churchill dans le Missouri aux États-Unis pour qualifier le bloc d’Europe de l’Ouest par opposition au bloc de l’Est, qui s’était allié à l’URSS communiste).

Beaucoup d’eau est passée sous le pont de notre histoire récente pour nous amener finalement au conflit entre la Russie et l’Ukraine. Trois ans plus tard, après un million de morts on est heureusement en train d’arriver cahin-caha à une paix des braves comme il y en a eu des milliers dans l’histoire guerrière de notre monde.

Tout aurait été un peu mieux dans le moins mauvais des mondes si une intense paranoïa ne s’était emparée de quelques dirigeants ouest-européens avec, à leur tête, Emmanuel Macron en Don Quichotte de service et de circonstance.

Après avoir été faire, sans succès probants, des papouilles à Donald Trump dans le bureau ovale, le président français a pu mesurer à quel point la parole de la France n’avait plus aucun effet sur les décideurs américains. Hélas pour elle, ce n’est pas précisément la France qui n’a plus de poids dans le concert international mais la nébuleuse européenne à laquelle elle appartient. L’Europe de Bruxelles n’est plus qu’un théâtre d’ombres de 27 pays membres ne sachant plus qui elle est et où elle va. Cette Europe, née en 1952 sous la houlette de quelques dirigeants français, allemand et italien, n’est plus qu’une ombre dont on sait aujourd’hui que les Américains avaient favorisé l’émergence pour mieux l’avoir à leurs bottes. Elle paie aujourd’hui le prix de cette soumission telle Blanche Neige, qui s’était endormie pour longtemps avant qu’un prince vienne la réveiller.

Aujourd’hui l’Europe vient d’être réveillée non pas par un baiser mais un coup de pied bien placé d’un Prince plus ou moins Charmant qui s’appelle Donald Trump. Fini le parapluie américain à bon marché et le commerce mondialiste à l’ancienne…

Pour essayer de se frayer un chemin identitaire et souverain dans le cruel concert des nations, le président français vient de partir bille en tête en croisade contre le méchant Poutine à l’heure même où celui-ci tente de se mettre d’accord avec son homologue américain pour essayer d’arrêter la guerre. On fait donner le ban et l’arrière-ban diplomatique européen pour expliquer que demain les chars russes pourraient défiler sur les Champs Elysées car, selon ces mêmes stratèges les Russes pourraient ne pas s’arrêter à l’Ukraine….

Comprenne qui pourra car aujourd’hui cette même armée russe, même si elle a gagné la guerre, est incapable de gagner du terrain. On la voit mal partir demain à la conquête d’autres pays limitrophes et à arriver à défiler à Paris, comme le prétendent certains Cassandre en herbe qui jouent à faire peur. Quand on regarde la conférence de presse du président français l’autre soir à la télévision, avec savamment installé en arrière-plan les dizaines de milliers de chars russes, on se demande qui veut faire peur à qui, et pourquoi.

De plus, dans certains milieux militaires moins soumis aux pouvoirs politiques en place dans l’Union européenne, on souligne avec justesse qu’il prendra vingt ans aux Russes avant de rebâtir une armée capable d’affronter les forces de l’OTAN.

Mais cela on refuse de le reconnaître…

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