250 candidats au SC, 65 au HSC et 80 au NCE attendent d’être rassurés pour aborder les examens avec un minimum de sécurité
Neetesh Sewpal (manager et recteur) : « Aucune communication officielle des autorités »
Aucune indication au sujet du centre accueillant les candidats de Curepipe College pour les prochains examens de fin de cycle
Présenté comme un des Clusters conséquents de la deuxième vague de Covid-19, le Curepipe College au cœur de la zone rouge se trouve en situation d’extrême détresse. Actuellement en quarantaine, le manager et recteur du Curepipe College, Neetesh Sewpal, n’a aucune idée dans quelles conditions ses élèves subiront les examens du National Certificate of Education (NCE), du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC). Il affirme que les autorités ne communiquent pas avec lui, en dépit du fait qu’il a envoyé une lettre en ce sens depuis dimanche dernier. Ce qui fait qu’il ne sait pas quoi répondre aux parents, inquiets, qui l’appellent chaque jour. Il ne sait même pas quel centre sera utilisé pour les examens pour les étudiants du collège en dépit des déclarations de la vice-Première ministre et ministre de l’Education, Leela Devi Dookun-Muchoomun. Il déplore cette situation et rappelle qu’il s’agit quand même de ses élèves et que la moindre des choses aurait été de le tenir au courant des décisions au lieu de les apprendre dans la presse.
Actuellement, tout le staff du collège, composé de 125 personnes, et une classe entière de Grade 1, sont en quarantaine, dont un cas positif. Depuis que la nouvelle a éclaté, Neetesh Sewpal dit avoir multiplié les démarches, notamment auprès du ministère de l’Éducation, pour gérer la situation. « Depuis dimanche, j’ai envoyé une lettre au ministère et à la PSEA. J’ai demandé de l’aide pour décontaminer le collège. J’ai proposé des solutions pour nos enfants, mais 72 heures après, on ne m’a toujours pas répondu. C’est à travers la conférence de presse de la ministre que nos élèves ont appris qu’ils devront passer l’examen dans un autre centre, » déclare-t-il avec amertume.
Un manque de communication et de considération qui agace le manager et recteur du Curepipe College, qui rappelle qu’il s’agit avant tout de ses élèves. « Je sais que les autorités prennent des décisions et on ne peut les contester, mais la moindre des choses aurait été de me consulter, voire de me tenir au courant. Surtout que depuis le début de cette affaire, j’ai entièrement collaboré. J’ai travaillé nuit et jour pour donner toutes les coordonnées des parents et du staff pour qu’on puisse faire le contact tracing et maintenant, je n’ai aucune communication,» regrette-t-il.
Il rappelle également que ces candidats du Curepipe College sont avant tout ses élèves. « Ce ne sont pas des Private candidates. Ils sont chez nous, il y a des parents qui appellent chaque jour pour avoir des éclaircissements, mais je ne sais quoi leur dire. Il y a même des Timetables qui sont encore au collège et qu’il faudra remettre aux élèves car les examens démarrent la semaine prochaine. Là également, je n’ai aucune idée comment on va procéder » poursuit-il.
Neetesh Sewpal cite également le cas de ce candidat actuellement en quarantaine et qui n’a pu faire ses préparatoires pour les examens d’Art & Design. « Il n’a pas de matériel et il ne sait comment faire pour ses préparatoires qui, rappelons-le, sont également notées. Là également, nous n’avons aucune indication comment cela va se passer. Le MES va-t-il prendre des dispositions pour cela ? Nous n’en savons rien et le papier est prévu pour le 29 mars, » confie-t-il.
Le Curepipe College compte 250 candidats au SC, 65 au HSC et 80 au NCE. Ils attendent encore de savoir vers quels centres d’examens ils seront dirigés. Pour l’heure, c’est le flou total. « Le ministère a pris la décision de les diriger vers un autre centre, mais a-t-on pris en considération les contraintes que cela pourrait représenter ? Surtout pour les plus jeunes qui passent le NCE. C’est la première fois qu’ils vont prendre part à un tel examen et risquent d’être déstabilisés. Chez nous, ils avaient leurs repères et étaient à l’aise, » ajoute-t-il.
Commentant l’état d’esprit de ses élèves, Neetesh Sewpal affirme qu’ils sont tous inquiets. Il aurait souhaité qu’il y ait plus de communication de la part des autorités afin qu’il puisse à son tour les rassurer et mettre un terme à cet état de détresse extrême.
L’Union des recteurs plaide pour le dialogue
Dans son Position Paper sur la tenue des examens en cette période de pandémie, l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools s’appesantit sur la nécessité d’une bonne communication entre les autorités et les chefs d’établissement afin que cet exercice se déroule dans les meilleures conditions.
« Isolated in its ivory tower and not engaging in a participatory approach with the right partners and professionals with experience can lead but to a rash decision. The consequence of which will be dramatic and to the detriment of our students », met en garde ce syndicat.
À plusieurs reprises dans ce document, le syndicat rappelle l’importance de communiquer en cette période de crise et adresse ainsi un appel en ce sens à la fois au ministère de l’Éducation et au MES. « The process of communication to reach consensus with stakeholders is significant for alignment of actions. It is the humble suggestion of this Union that the Ministry secures the feedback of all stakeholders in the matter before crafting the way forward in this matter. »
L’Union des recteurs a également fait une trentaine de propositions pour la tenue de ces examens in « safe environment ». La sécurité et la santé des candidats ainsi que du personnel des centres d’examens, d’une part, et l’importance d’un dialogue entre tous les partenaires, de l’autre, sont les clés pour traverser cette étape difficile, dit-il.
Preetam Mohitram, le président, se dit satisfait que la majorité des propositions du syndicat aient été retenues par le ministère, mais souhaite une bonne coordination. « Nous maintenons que la communication entre tous les stakeholders est primordiale car la mise en pratique des mesures annoncées par la ministre de l’Éducation passe par un nécessaire travail de collaboration. Si nous voulons éviter les pépins dans le déroulement de ces prochains examens, il faut maintenant mettre en place une stratégie de communication incluant les chefs d’établissement du privé et du public. »