Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a déclaré que la Banque de Maurice (BoM), « flouts» et ignore sa propre loi. Elle est obligée, a-t-il dit, de publier tous les mois un Balance Sheet. Il s’est demandé s’il y a quelque part une « disposition pour sanctionner le gouverneur et ses membres du board parce qu’ils ne respectent pas leur propre loi ».
« Depuis avril 2022, nous n’avons plus de Balance Sheet de la Banque Maurice. Therefore contravening its own section 32 », dit en poursuivant : « Cela est grave car le FMI dit qu’il faut améliorer la loi sur la bonne gouvernance. C’est la Banque de Maurice qui contrôle ces banques-là ». À ce stade, le Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, devait rappeler au leader de l’opposition qu’il est en train d’attaquer la politique de la BoM.
Xavier-Luc Duval devait souligner que : « c’est une semaine triste pour le pays ». Il a cité la recommandation du FMI au sujet des liens entre la BoM et la Mauritius Investment Corporation Limited. « Le ministre, j’espère, nous répondra dans quelques semaines quand le rapport de la BOM sera qualifié par les auditeurs. Lorsqu’un auditeur regarde un rapport, il doit dire si celui-ci donne un True and Fair View de la situation. C’est-à-dire, si le rapport dit la vérité s’agissant de l’état financier. »
« Dans quelque temps, nous aurons un rapport de la BOM. Je pense au fameux KPMG qui était l’auditeur de la BAI. Je sais que cela gêne le ministre ». Le Speaker de l’Assemblée nationale devait intervenir une nouvelle fois pour dire que son discours ne colle pas avec le Finance Bill. Le leader de l’opposition devait poursuivre en disant que « c’est un jour triste pour le pays et Moody’s dit très clairement que c’est par la faute du gouvernement, la faute des institutions, la politique gouvernementale qui nous fait rétrograder de Baa2 à Baa3 .»
Le ministre des Finances devait alors protester. « Je viens de raise a point of order et j’ai cité le Standing Order et je suis désolé mais le leader de l’opposition continue à parler de downgrade et il vient de terminer avec cette phrase. Je lui demanderai gentiment de retirer cette phrase car cela n’a rien à voir avec le Finance Bill et les amendements qu’on a proposés dans la Bank of Mauritius Act », déclare-t-il.
Et le leader de l’opposition devait rétorquer : « Montrez-moi où c’est écrit que je dois retirer. Kot marke sa. ». Le Speaker devait mettre un terme à l’intervention de l’orateur et suspendre la séance pour. Auparavant, le leader de l’opposition a souligné que le FMI voulait il y a quelques semaines des amendements majeurs. Ils avaient même réclamé une New Bank of Mauritius Act. « Ce qu’ils veulent, Monsieur le Président est que la Banque de Maurice, jouit d’une vraie indépendance. Y a-t-il un amendement concernant l’indépendance de la BOM comme préconisé par le FMI ? Est-ce qu’il y a un amendement pour que la BOM ne puisse pas encore fois refaire ce tour de financer le gouvernement à travers des réserves qui n’existent pas. C’est cela que le FMI vous a demandé de faire », dit-il.
Parlant de la Bank of Mauritius Act, le leader de l’opposition devait déclarer : « pa dir pa ti dir. Ici même, au sein de cette Assemblée, il avait souligné lors de la mention de censure que la Mauritius Bankers Association avait indiqué que sur cette trajectoire, Maurice pourra perdre son statut de Baa2. L’association avait tiré l’attention du ministre dans son mémoire avant la présentation du budget. Le point avait été soulevé à maintes reprises par le député Paul Bérenger .»
Le ministre des Finances est alors intervenu pour dire que ce dernier « is making comments of general nature » qui n’ont rien à voir avec le Finance Bill. Il s’est référé au Standing Order 41 pour étayer ses dires. « Je vois que le ministre des Finances a bien préparé son Point of Order. J’espère qu’il ne s’est pas trompé de Point of Order cette fois-ci. Il a bien préparé parce que cela va lui faire mal », souligne le leader de l’opposition,
Au début de son discours, le leader de l’opposition s’est demandé pourquoi le gouvernement s’empresse de terminer les travaux de l’Assemblée nationale en parlant d’empressement indécent. Il avait aussi commenté la pénurie de devises étrangères alors que « l’on encourage des gens à acheter de grosses cylindrées Duty Free ».