Victime de pédophilie à Maurice : une jeune femme obtient des dommages moraux

Une jeune femme établie à Montréal, au Canada, âgée de 25 ans, a obtenu des dommages moraux de Rs 6 millions pour des sévices sexuels subis à Maurice en 2007, alors qu’elle était âgée de seulement 9 ans. Son père et sa mère ont pour leur part obtenu Rs 1 million et Rs 500 000 respectivement. Ainsi en a décidé la juge Karuna Gunesh-Balaghee dans un jugement rendu jeudi.
La plaignante, née en 1998, fréquentait une école maternelle de la rue Queen Mary, à Floréal. Elle avait ensuite été admise dans une école primaire, et alors qu’elle était âgée de 9 ans, le directeur de l’école maternelle devait demander à ses parents, avec qui il s’était lié d’amitié, de la laisser venir passer ses vacances gratuitement dans son école maternelle. Mais à plusieurs reprises, le directeur a fait subir des attouchements à la fillette, avec qui il a également eu des rapports sexuels, que ce soit dans sa voiture ou à son école, voire même lorsqu’il venait lui rendre visite chez elle.
En 2013, la famille s’est établie au Canada. La petite fille, traumatisée, devait garder ce lourd secret pour elle. C’est ainsi que, pendant de longues années, elle a souffert de Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD), incluant des flash-back et des troubles du sommeil, avec pour résultat que ses études ont grandement souffert. Elle est actuellement suivie par un psychologue dans une institution spécialisée au Canada.
Ce n’est qu’en mars 2015, alors qu’elle était âgée de 17 ans, et encouragée par une travailleuse sociale, qu’elle devait informer ses parents de ce qui s’était passé avec le directeur de l’école maternelle. La famille devait immédiatement venir à Maurice pour obtenir justice. En décembre 2015, la jeune fille avait ainsi déposé plainte au poste de police de Floréal, et le directeur de l’école maternelle avait été arrêté.
Logeant aussi une plainte civile en Cour suprême, la jeune femme avait réclamé Rs 50 millions, tandis que son père et sa mère avaient, eux, réclamé Rs 10 millions chacun pour dommages moraux. Cependant, pour le directeur de l’école maternelle, il s’agissait d’une histoire montée de toutes pièces. Toutefois, en Cour, la victime avait apparu très crédible alors qu’elle relatait en détail tous les sévices qu’elle avait subis, tandis que le défendeur s’était contenté de nier la version de la jeune fille et était resté évasif dans ses réponses.
La juge Gunesh-Balaghee a privilégié la version des faits de la victime à celle du directeur de l’école maternelle, et a octroyé à la plaignante des dommages moraux sous l’article 1382 du code civil. Elle a donc obtenu Rs 6 millions. Sa mère, elle, aura des dédommagements de Rs 1 million et son père, de Rs 500 000. Le défendeur aura aussi à assumer les frais de l’affaire.

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