L’hommage rendu par Varsharanee Bissessur Doolooa, samedi dernier, au Caudan Arts Centre, a été une réussite sur toute la ligue. Elle a permis à un public de mélomanes de se replonger dans des titres qui ont bercé plusieurs générations et qui sont restés gravés dans les mémoires. La diva mauricienne a plongé une salle comble dans l’âge d’or du cinéma avec de belles mélodies distillées en deux heures avec des morceaux classiques, semi-classiques, du pop, des ghazals et aussi les titres incontournables des vedettes du moment, Arijit Sing et Shreya Ghoshal.
Ce concert, A Tribute to Bollywood Legends, organisé par Red Diamond Entertainement et produit par Deepak Doolooa, était un voyage à travers les classiques intemporels, des ghazals envoûtants, des mélodies soufies. Avec une présentation avant chaque chanson par Gulshan Sooklall, Varsharanee a interprété quelques morceaux de Lata Mangeshkar, la Nightingale of Bollywood dont la contribution musicale s’étend sur plus de cinq décennies. Lata était une source d’inspiration pour Varsharanee.
Selon Gulshan Sooklall, Varsharanee a grandi dans une famille de musiciens. À l’âge de 13 ans, elle participe à des concours de chants organisés par la MBC. Si en 1991, Lekin remporte cinq National Awards dont celle de meilleure chanteuse avec Yaara Seeli Seeli, la jeune Varsharanee pour sa première participation dans un concours de chants à la MBC remporte le premier prix avec Suniyo Ji Araj, interprété par Lata dans le même film. L’artiste a, par ailleurs, débuté son récital avec ses deux morceaux et avec Lag Ja Gale – Unplugged du film Woh Kaun Thi, un morceau fredonné par toutes les générations.
Varsharanee Doolooa a délivré une version intense de ce titre, sa voix puissante récoltant cris et applaudissements à la moindre envolée. Avec le pianiste Kenneth Babajie au sommet de son art et Vicky Munisamy avec ses riffs de guitares époustouflants, l’artiste a accueilli un tonnerre d’applaudissements. L’étendue exceptionnelle de sa voix riche et profonde se pose également sur Kya Hua Tera Vaada du film Hum Kisise Kum Nahi, interprété par l’inégalable Muhammad Rafi et composé par R.D. Burman. Sur scène, Varsharanee se dépense corps et âme.
Varsharanee Doolooa a enchaîné avec Wada Karo de Aa Gale Lag Ja qu’elle a interprété en duo avec Vinay Ramdoo. L’hommage à Kishore Da se poursuit avec Yeh Kahan Aa Gaye Hum de Silsila où l’alchimie entre Amitabh Bachchan et la sulfureuse Rekha faisait la une de la presse à sensation. Les belles paroles de cette chanson ont été reprises avec brio par Gulshan Sooklall. D’ailleurs, un morceau écrit par lui et composé par Varsharanee, Naari Tu Kadam Barha, hommage rendu à la femme mauricienne pour sa persévérance, son courage et sa contribution pour le progrès du pays, a été chaudement applaudi.
Il y a eu aussi des morceaux consacrés à Sonu Nigam, Kal Ho Naa Ho, Kabhi Alvida Naa Kehna et Abhi Mujh Mein Kahin d’Agneepath. L’héritage musical de la famille Bissessur est bien préservé. Les parents de l’artiste dont son père Suryadev et sa mère ont transmis cette passion à leur fille Varsharanee et c’était au tour de cette dernière de la transmettre à sa fille Vaidehi Doolooa, âgée de 17 ans, passionnée par la musique dans laquelle elle baigne depuis sa naissance. Elle n’a pas en peur des lumières des caméras et a interprété avec beaucoup d’émotion la chanson Woh Dil Jo Ruki Si de Barfi. Udit Narayan avec Jo Jeeta Wohi Sikandar, le roi du ghazal, Jagjit Sing avec Tum Itna Jo Muskura Rahe Ho et Hariharan avec Tu Hi Re. Varsharanee a conclu son récital en apothéose avec Meri Dholna de Bhool Bhulaiyaa, un morceau semi-classique.
Saluons aussi la belle prestation des musiciens dont Vicky Munisamy, Outam Laulshah Kenneth Babajie. Deepak Doolooa, le producteur, ne peut qu’être fier de son épouse, de sa fille et l’équipe de musiciens et de techniciens pour la réussite de cette belle soirée.