Une cinquantaine de jeunes venus de différents centres de jeunesse de Maurice ont répondu à l’appel du ministère de la Jeunesse et des Sports jeudi pour l’activité estivale cyclo-vacances. Trois jours de découverte de la région sud-est et est du pays en commençant par le centre, à Helvétia. La motivation : le plaisir de pédaler en groupe. C’est le champion du tour de l’île Yannick Lincoln qui a donné le coup d’envoi de cette balade et il a accompagné les participants durant la première étape qui a pris fin au SSR Medical School de Belle-Rive.
Qui dit vacances, dit grand air. C’est la principale raison qui a motivé les jeunes qui ont choisi de faire le parcours proposé par le ministre de la Jeunesse et des Sports Devanand Ritoo. Rendez-vous était donné dans les Allées d’Helvétia à 11 heures.
Auparavant, les participants se sont rassemblés au centre de Jeunesse de la localité pour récupérer leur vélo qu’ils avaient laissé aux soins des animateurs de leur centre respectif, deux jours plus tôt, pour y coller leur fiche d’identification. Réunion matinale avec le Principal Youth Officer du ministère de tutelle Shakeel Maiharaub avant de se rendre sur les lieux de rendez-vous : « Oubliez cigarette et alcool pendant ces trois jours. Ne vous pressez pas en route. Prenez votre temps pour apprécier la balade. Faites attention aux chutes… » Shakeel Maiharaub les défend de quitter le groupe pour aller à la boutique à n’importe quel moment. Il leur conseille de ne pas s’éloigner de la route si jamais ils se perdent. « De nombreuses stations ont été mises en place, restez là où vous êtes, on vous retrouvera », affirme le Principal Youth Officer. Les jeunes sont ensuite invités à se rendre dans Les Allées d’Helvétia où le départ sera donné après une demi-heure d’animation.
« J’aime le vélo, cela m’aide à augmenter mon endurance », fait ressortir Akash Ramsaye, 17 ans. Cet habitant de Surinam, élève à la SSS de St-Aubin, est un habitué du vélo. Il fait régulièrement le trajet Surinam / Rivière-des-Galets ou St-Aubin, « mais pas de très longs parcours », observe l’adolescent. « Mo content mont bisiklett », affirme de son côté Ashish Bundhooa, 16 ans. « C’est fun ! », renchérit Laurent Villars, qui travaille dans un hôtel du littoral nord. Tous sont prêts à partir. Ils sont encadrés de la police, des officiers du ministère de tutelle et des cyclistes professionnels.
« Trwa zur zot pu pedale-la ! Abe lot kout zot kapav fer letour l’île », lance Yannick Lincoln en leur demandant de faire attention surtout dans les descentes, et sur la route de Côte-d’or, qui est très boueuse. D’autant qu’ils n’ont pas de casque, relève-t-il. « Si zot ena enn ti problem, lev lame », poursuit-t-il.
C’est sous un ciel couvert que le champion du tour de l’île a levé le drapeau du ministère de tutelle pour donner le coup d’envoi. Très vite, il a commencé à pleuvoir. Les participants ont emprunté la route de Côte-d’Or, sont passés par les Plaines de l’Hermitage à Cinq-Arpents, Hermitage pour arriver au SSR Medical School en petit groupe. Première halte !
Ils sont tous mouillés, leur T-Shirt recouvert de tâches de boue. Seule, Nicodena Roussety, 19 ans est encore toute sèche et propre. Timide, car la seule fille à participer à la balade, elle a finalement choisi de ne pas courir. Giovanni St Paul et le cycliste Sébastien Espiègle, tous deux encadreurs constatent que par le passé, plus de filles participaient aux activités cyclo-vacances. « Elle prendra le vélo », souligne M. Maiharaub, qui l’encourage à le faire, même s’il n’y a pas d’autres filles. Habitante de Grande-Rivière-Sud-Est, Nicodena Roussety a l’habitude de faire du vélo avec ses copines mais comme pour la plupart de ses amis, c’est la première fois qu’ils font un aussi long parcours.
« Mo pa kontan pedale kan lapli tonbé », affirme Olivier Geoffray Sheikmeerah, 17 ans, après cette première étape qu’il a trouvé relativement courte par contre. « Ti trop facile », dit-il. Pour d’autres, ça l’était moins ; surtout sur les montées. Heureusement qu’il y a eu la petite pluie salvatrice. « Sinon ti pou fini tom sek sa », lance Daren Aubeeluck habitant de Riche-Mare. « Pa ti pou kapav si ti ena soley », renchérit Emmanuel Matombé, avant de rejoindre le groupe qui entame la deuxième étape.
L’itinéraire pendant ces deux jours était comme suit : Côte-d’Or, Belle-Rive, Midlands, Bananes, Cluny, Riche-en-Eau, Ville-Noire, Mahébourg Waterfront ; Mahébourg, Vieux-Grand-Port, Bambous-Virieux, Quatre-Soeurs, Trou-d’Eau-Douce, Quatre-Cocos. Aujourd’hui, ils participent à une activité interactive avec les personnes âgées de la localité avant de rentrer chez eux.
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Yannick Lincoln : « L’initiative est louable »
Le champion du tour de l’île cycliste, Yannick Lincoln affirme soutenir ce genre d’initiative qu’il trouve fort louable même s’il est à cheval sur le port de casque. « Si un élève vient sans son casque au club, je le renvoie », affirme-t-il. Notre interlocuteur opère une école de cyclisme et donne des cours à des jeunes de 12-15 ans les samedis matins. Selon lui, la santé passe par le sport. Il ajoute : « La pratique du vélo a beaucoup de vertus dont le dépassement de soi et le sérieux. » Il estime aussi que cette activité, qui s’échelonne sur trois jours, permet aux jeunes de se faire plaisir.
À une question du Mauricien sur la participation des femmes à ce sport, notre interlocuteur concède qu’il y a effectivement moins de filles. « Les filles ont tendance à être réticentes. » Il attribue cela à l’image que véhicule depuis des années le tour de France et ajoute « que c’est un sport d’homme ». Il constate cependant que cela change en citant la coureuse Aurélie Halbwachs.
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Jordan Lebon pour le dépannage
Les participants aux cyclo-vacances étaient encadrés des cyclistes de leur âge. Parmi, Jordan Lebon, âgé de 16 ans. Ce jeune homme, en formation en plomberie au Mauritius Institute of Training and Development, a pour tâche d’apporter son soutien mécanique en cas de problème. « Si ena enn pann, bicyclette kasé, la senn ou la rou, mo ranze », affirme-t-il, en indiquant qu’ils sont quatre dans le groupe à avoir la même mission. Jordan Lebon fait partie d’un club de cycliste à Pamplemousses depuis deux ans. Il a commencé, à la même période, à réparer les vélos. Giovanni St-Paul, également encadreur, constate qu’outre des problèmes mécaniques, qui peuvent retarder le groupe en route, la fatigue en est une deuxième cause. « Souvent, l’excitation et l’émotion du départ les poussent à aller très vite. Et au bout de quelques minutes, ils sont fatigués. »
VACANCES: Pédaler pour le plaisir
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