Le 19 février dernier, un étudiant de l’Université de Maurice (UoM) est décédé après avoir été pris d’un malaise sur le campus. Ses parents estiment qu’il y a eu négligence du personnel de l’université, qui n’aurait pas pris son cas au sérieux. D’autant qu’il était à la faculté de médecine, où les chargés de cours sont des médecins. Ils n’excluent pas une action légale.
Les parents ont retenu les services de Me Sunil Bheeroo dans cette affaire. Dans la mise en demeure envoyée au vice-chancelier de l’UoM, le Pr Sanjeev Kumar Sobhee, en date du 18 avril, l’homme de loi explique que le jeune homme était en première année à la faculté de médecine. Le 19 février dernier, il était sur le campus pour ses cours mais en début d’après-midi, il a commencé à se sentir mal.
Comme il avait un contrôle à 14h, il est resté sur le campus et s’est rendu en classe. Il aurait informé le chargé de cours qu’il ne se sentait pas bien et qu’il était possible qu’il ne puisse pas donner le meilleur de lui-même dans le contrôle. Ce dernier lui aurait répondu : « Non, pa rant dan klas, al dan First Aid. Sa bann zes-la mo finn deza tande enn ta dan lepase. »
L’étudiant se serait alors rendu au bureau des premiers soins, où on lui aurait remis du paracétamol. Ensuite, il se serait assis sur les marches et aurait envoyé un message à un ami, lui disant qu’il allait revenir en classe dès qu’il se remettrait de ses « terribles maux de tête ». Malheureusement, son état s’est détérioré et il aurait demandé de l’aide en vue d’être transporté à l’hôpital.
Selon la mise en demeure, il s’est évanoui alors qu’il se trouvait dans la voiture, en route pour l’hôpital de Candos. En arrivant à l’hôpital, le personnel médical a constaté qu’il était resté inconscient pendant longtemps et qu’il avait manqué d’oxygène. Il a sombré dans le coma et est décédé pendant la nuit.
La famille estime qu’il y a eu négligence de la part de l’université, ayant entraîné le décès du jeune homme. « This appalling chain of events reveals a blatant dereliction of duty and gross negligence on the part of the University’s personnel – both the lecturer and the First Aid Unit – who were responsible for ensuring his health and safety while he was on campus and under the care of your institution », indique la mise en demeure.
Les parents estiment que si l’université avait réagi promptement en prodiguant les premiers soins à leur fils, celui-ci aurait pu être sauvé. « The inaction and indifference displayed amount to reckless endangerment, professional misconduct and a grievous breach of the University’s duty of care owed to its students », mentionne encore Me Bheeroo.
Une réunion « urgente » est réclamée avec la direction de l’université afin de clarifier cette situation. En cas de non-satisfaction, les parents se réservent le droit d’engager des poursuites contre l’UoM.
Cette affaire, qui fait du bruit depuis quelque temps sur le campus, met la pression sur la faculté de médecine, déjà au cœur d’autres critiques ces derniers temps. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Kaviraj Sukon, a également été mis au courant de cette affaire.
Kaviraj Sukon, ministre de l’Enseignement supérieur : « J’ai demandé l’ouverture d’une enquête »
« Je présente mes sympathies à la famille. Ce n’est pas évident de perdre un enfant. En plus, il étudiait à l’université. Je prie pour la famille. J’ai demandé au Pro-vice-Chancellor de mener une enquête sur cette affaire afin que nous sachions ce qui s’est passé exactement et que de telles choses ne se reproduisent plus. Le plus important est de savoir si ce drame aurait pu être évité. Je suis disposé à rencontrer les membres de la famille, pour les réconforter et les rassurer surtout. Un cas est un cas de trop. Je vais m’assurer personnellement que l’enquête se fasse dans les meilleures conditions et que nous obtenions les résultats au plus vite. »