Tout va à vau-l’eau !

De mal en pis ! Tout va à vau-l’eau ! On patauge dans la gadoue ! Et avec les pluies incessantes de cette semaine, ce ne sont pas les habitants de Vacoas qui diront le contraire. Demandez aux riverains de la région, où passera le super-projet de Pravind Jugnauth, le métro. Après le massacre des camphriers de l’avenue Sivananda, plus bas, il y a quelques jours, ce sont les arbres magnifiques qui longeaient la fin du parcours de ce que tous les Mauriciens connaissent comme « La route du sucre » qui sont tombés sous les coups impitoyables des machines. Massacres à la chaîne et à la tronçonneuse ! Tobe Hooper serait aux anges… À côté des fades Resort to love et Serenity, qui ont coûté des fortunes, et qui auront permis aux petits copains de s’en mettre plein les poches, mais qui ne récoltent que des miettes au box-office, un spot sur le carnage de la nature ne récolterait pas que des millions de “Likes” !

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Outre de défigurer Vacoas et de paralyser la circulation, imposant des minutes d’attente interminables ainsi que des “coustics” inimaginables aux usagers de ces routes, et même aux as du volant, le métro a également, sur son passage, totalement détruit l’habitat d’une foule d’animaux, d’oiseaux et autres bestioles. Plusieurs habitants ont ainsi eu la très désagréable surprise de voir évoluer dans leurs jardins de nouveaux « locataires », dont des familles entières de… rats !

Et parce que les travaux sont prioritaires et que tout le reste peut attendre, depuis le début du massacre annoncé, les autorités – comme la RDA et la municipalité – ne veillent nullement à l’assainissement des branches qui dérangent les habitants, ou des ordures que d’autres habitants sans scrupule viennent déposer au pied des murs des autres… Et l’on découvre là vieux frigos, télés défoncées, anciens meubles, micro-ondes cassés, et on en passe. Appelez autant que vous le voulez ces services et faites autant de plaintes que vous voulez, ils ne débarqueront jamais ! Par contre, ratez de quelques jours le paiement de la taxe immobilière, et passez à la caisse, avec amendes et intérêts accumulés.

L’autoroute M1 est également sujette ces jours-ci à des travaux. D’aucuns auront remarqué que les espaces verts séparant les voies montantes et descendantes sont actuellement… bazardées à coups de JCB, pioches, pelles et autres gros outils de destruction. Pravind Jugnauth semble avoir une vision très spécifique : bétonner autant que possible la nature luxuriante de nos 1 865 kilomètres carrés. Espérons seulement que quand les trombes d’eau de pluies torrentielles, par exemple, dévaleront ces parties de l’autoroute, on ne verra pas naviguer des voitures comme si on était à Venise, et surtout que l’on ne comptera pas les noyés !

Et dire que ce gouvernement aurait pu miser sur une politique verte et rendre notre île certainement plus paradisiaque en optimisant sur un développement “eco-friendly”, avec des constructions qui feraient davantage la part belle à la nature, aux matériaux plus esthétiques que le ciment… Est-ce que tout cela n’aurait pas été un capital plus attirant dans un monde déjà très bouleversé par le Covid, où le tourisme classique réclame une sérieuse remise à jour ? Tourisme qui, doit-on le rappeler, demeure plus que jamais notre pilier économique…

L’éducation est un autre secteur qui semble en panne de vision. Depuis maintenant plus de trois semaines que les classes ont repris, en mode “staggered”, avec ce que cela implique comme débalancements et ajustements tant pour les élèves/étudiants que les profs et les parents, les couacs n’en finissent pas. Mais ce qui interpelle, surtout, depuis cette rentrée pas comme les autres, ce sont les enseignants qui sont testés positifs au Covid-19. Cela alors que le gouvernement martèle son super-slogan, “Sel solysion… vaksinasyion”, et qu’il en vient même à quasiment imposer le vaccin sur le personnel enseignant (ainsi que dans d’autres secteurs). Et malgré tout, on se retrouve avec des profs porteurs de ce fichu virus, au grand dam des parents, qui multiplient les précautions !

De plus en plus, hélas, la perception que plus personne ne contrôle plus rien dans notre pays s’accentue. A moins que les chefs cuisiniers du PMO soient passés en mode « pilotage automatique »…

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