Le Junior Minister au Tourisme, Sydney Pierre, a affirmé qu’« il faudrait ramener la motivation au sein de l’industrie touristique » et que cela passera par « une révision des conditions de travail » qui comprennent outre la rémunération, « la mise en place d’un plan de carrière pour les jeunes ». Déclaration faite à Le-Mauricien à l’issue de la cérémonie de remise de certificats aux élèves de l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval qui ont suivi, vendredi, une Masterclass du chef australien, Brendan Pang, né de parents mauriciens. Un partenariat entre le haut-commissariat australien, l’École hôtelière et l’équipe du Bocuse d’Or de Maurice.
Sydney Pierre avance que la présence de la main-d’œuvre locale dans l’industrie touristique « est un réel problème qui est lié à la démographie du pays », soit avec une population vieillissante mais aussi les conditions de travail. Pour lui, il faudrait y ramener la motivation et il est d’avis que la motivation n’est pas seulement liée au salaire. « Il y a d’autres conditions qui y sont rattachées comme la mise en place d’un plan de carrière. »
Sydney Pierre a constaté que dans le temps, « les jeunes étaient passionnés pour se joindre à l’industrie avec tout ce qu’elle avait à offrir ». En voyant, la progression de ceux qui commençaient au bas de l’échelle pour arriver au plus haut niveau, « ils étaient prêts à faire des sacrifices et il faudrait revoir tout cela ». Selon lui, le jour où ce sera de nouveau une réalité, l’industrie aura une attractivité optimale. « Nous allons continuer à investir dans ce sens », a-t-il martelé.
Sydney Pierre a affirmé que « la formation est au centre de nos préoccupations ». Et d’élaborer : « Si nous n’avons pas les ressources pour servir les touristes, nous n’allons pas gagner cette bataille pour la simple raison qu’on n’a pas de différenciation avec l’implantation de la main-d’œuvre étrangère dans l’industrie. Nos concurrents, qu’ils soient Les Seychelles, les Maldives ou même le Zanzibar, ont le même produit. Il n’y a plus ce sourire mauricien qui faisait venir les Repeaters dont le nombre a baissé ces dernières années. Ceux qui viennent, ils le font pour voir les plages alors que notre produit principal, c’est la gentillesse et l’hospitalité légendaire des Mauriciens. C’est pour cela que la formation et le mode de recrutement restent notre priorité. » Il a annoncé ainsi que le ministère de tutelle travaillera avec l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval ainsi qu’avec les hôtels et leurs centres de formation respectifs pour a formation des jeunes.
Pour sa part, la haute commissaire d’Australie à Maurice, Kate Chamley, a établi un parallèle entre l’Australie et Maurice, affirmant que « le tourisme est une industrie importante pour les deux pays » et voyant le potentiel mauricien, elle pense que « great things can be done together ». Et de souligner : « We are always looking for ways to collaborate with Mauritius to build bilateral relationship and keep it vibrant. »
Ainsi, elle a indiqué qu’« en apprenant que le chef Brendan Pang venait à Maurice pour la célébration des 90 ans de sa grand-mère, la haute commission australienne l’a approché pour lui proposer de mener cette masterclass ». Elle a affirmé : « He is a much acclaimed chef in Australia for his famous dumplings and a former social worker and he graciously accepted to hold the masterclass. »
L’événement a été très bien accueilli par les élèves et la direction de l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval. Son directeur, Karmaraj Nosib, a déclaré : « It is a remarkable opportunity for our trainees. » Selon lui, « ils ont non seulement appris à faire des “wonton” et des “dumplings” du chef Brendan, mais ils ont aussi été inspirés de son expérience ». Et ont compris que leurs rêves peuvent être concrétisés. « Brendan’s example empowered our trainees to believe in themselves and in the limitless potential they have to achieve greatness. »
Emmanuelle Coquet-Madoo, directrice pour la promotion du Bocuse d’Or Maurice, fait ressortir que : « the masterclass is a remarkable bridge between tradition and innovation, blending the culinary richness of two nations. Brendan Pang’s journey beautifully underscores the importance of heritage in shaping contemporary cuisine, inspiring nour students to embrace their roots while exploring the world of flavours. »
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Brendan Pang (Chef australien) : « Les jeunes sont intéressés par l’entrepreneuriat »
Le chef australien Brendan Pang, né de parents mauriciens, à Perth, en Australie où il a ensuite grandi, a animé un masterclass sur la préparation des wontons et des dumplings avec les élèves de l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval, vendredi. « Ces derniers se sont montrés curieux et intéressés par la classe mais également par mon expérience. Ils avaient beaucoup de questions concernant la mise en place de leurs propres entreprises. »
Pour Brendan Pang qui est revenu au pays après 19 ans, travailler avec des jeunes qui « sont en passe de commencer une carrière dans l’industrie touristique est quelque chose de très fort ». Et d’ajouter : « Nous venons d’une île avec des influences culturelles diverses et l’Australie offre également une culture unique. J’ai eu l’occasion de leur montrer comment faire des wontons et des dumplings avec parfois une saveur internationale. Cela leur permettra de voir jusqu’où ils peuvent aller. Les wontons que je leur ai montrés sont différents des boulettes. J’ai aussi fait des paow. The students were great. They were keen to learn. They had many questions about being an entrepreneur and running their own business. They want to do something for themselves. »
Passionné de cuisine, en 2018, il a participé à Masterchef Australie et cela a apporté une nouvelle tournure à sa carrière. Il est le fondateur de Bumplings. Il a créé une communauté autour d’Asian Street Food, et gère une boutique à Fremantle. Il est également auteur de livres de cuisine et souhaite amener les saveurs de la cuisine sino-mauricienne à la vie à travers une soixantaine de recettes.