Tour du monde à la voile : Escale à Maurice ce lundi des voiliers de Globe40

– Manfred Ramspacher, la cheville ouvrière : « Ce sera un enjeu humain sportif extraordinaire »

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P.-D.G. de Sirius Events: « Nous espérons toucher le public mauricien et partager avec eux toutes les histoires entourant cette aventure »

Sirius Events, avec à sa tête Manfred Ramspacher, a mis en place le premier événement voile en équipage en France dans les années 2000 avec jusqu’à 40 équipes et 1 000 concurrents par édition. Président du Tour de France à la voile, il annonce pour 2022 le Globe 40, le tour du monde en voilier, soit une première dans l’histoire de la voile. Le départ a été donné dans la marina de Tanger, le 26 juin.

Le temps fort reste sans conteste l’escale de ces voiliers ce lundi 22 août dans les eaux mauriciennes. L’annonce a été faite à Bank One, à l’Astrolabe au Port-Louis Waterfront.

Selon les dernières informations, l’arrivée du premier bateau est prévue ce lundi 22 août ; celle de la régate VIP le 9 septembre et le départ pour Auckland, le 11 septembre. Le premier bateau accostera au Caudan Marina avec un tour du monde à la voile open sur Maurice. Cette compétition se veut aussi une aventure et un voyage d’agrément. Cet événement international compte 75% de participants internationaux de 12 nationalités différentes.

Pour Manfred Ramspacher, le parcours, inédit à l’échelle de la planète, permet de découvrir le monde grâce à une nouvelle approche de la course au large. Ce tour du monde était prévu depuis 2021, mais a dû être repoussé à cause des contraintes liées de la pandémie de Covid-19. Ainsi Globe 40 se veut un tour du monde en double en Class 40, un voilier monocoque de 40 pieds. Le coup d’envoi de ce tour du monde qui comprend huit étapes a été donné en juin à Tanger.

« Maurice fait partie prenante de la deuxième destination de ce tour du monde de la voile, après le Cap-Vert. Les voiliers seront dans les eaux durant trois semaines », confirme-t-il.

À bord, il y aura un élément féminin en la personne de Mélodie Schaffer, skippeuse canadienne. Les autres concurrents sont de diverses nationalités. « Nous espérons toucher le public mauricien et partager avec eux toutes les histoires entourant cette aventure. C’est un enjeu humain sportif extraordinaire. On a aussi eu de bons retours sur ce tour du monde des voiliers, car le projet en lui-même est intéressant en termes de parcours et de coûts », souligne Manfred Ramspacher, P.-D.G. de Sirius Events, une société fondée par lui, ancien officier de marine et ancien P.-D.G. pendant huit années du Tour de France à la voile.

Favoriser une émulation saine

Pour le coordinateur de cet ambitieux projet, il fallait casser les codes. Cinq bateaux seront de la course avec à la clé un beau trophée. L’itinéraire, s’étalant sur 30 000 milles, a été établi dans cet ordre : Tanger (Maroc) – Cap Vert – Maurice – Auckland (Nouvelle-Zélande) – Tahiti – Ushuaia (Argentine) – Recife (Brésil) – île de la Grenade (Caraïbes) – Lorient (France). Et Manfred Rampascher d’évoquer dans le sillage la Portimao Global Race tenue en 2008-2009, et la Global Ocean Race en 2011-2012, sans oublier la Normandy Channel Race, qui le met chaque année au contact de la Class 40.

« 400 participants en dix années, 200 skippers de 17 nationalités différentes. Il n’y a pas que les férus des courses de Class 40 mais aussi des gens qui croient dans ce sport. D’autant plus que le parcours est sécurisé et adapté au Class 40 avec cet amalgame d’étapes à la fois longues et courtes », dit-il.

Ce projet a, semble-t-il, trouvé pas mal d’échos et a vu la participation de plus d’une centaine de skippers dont une bonne partie d’entre eux ayant un intérêt marqué pour ce tour de voile. « Pour beaucoup de participants, cela a été le rêve d’une vie d’aller en Polynésie, Ushuaia et autres… C’est une vraie course avec toute son intensité sportive pour des passionnés de mer. »

Selon Manfred Ramspacher, beaucoup de ces participants n’ont pas encore été sur une terre ferme, étant en mer pendant plus de 30 jours. Derrière cette course, il évoque aussi cette notion de goût de l’absolu, d’expérience à la fois humaine et spirituelle, les différentes étapes qui procurent la sensation du vrai sens du voyage. Manfred Ramspacher a su, à sa manière, favoriser une émulation saine.

Ce qui plaît au détour, c’est avant tout cette idée de mélange d’aventure avec des épreuves sportives. Ils en sont à ce jour à la deuxième étape de leur périple sur un parcours de 400 milles le long des côtes sud-africaines avant de remonter dans l’océan indien au sud de Madagascar vers Maurice.

Le départ de la troisième étape sera donné de Maurice sur un parcours de 6 200 milles avec Rodrigues à tribord, avant qu’ils ne mettent cap sur l’Australie. La quatrième étape les mènera vers la Polynésie française, les îles australes, Bora Bora avant de rejoindre les côtes de Papeete. La cinquième étape sera l’Amérique du Sud pour passer le mythique Cap Horn, avant de rejoindre via le canal de Beagle, Ushuaia, la ville argentine. La septième étape comporte l’île de la Grenade et la huitième les conduira vers l’Atlantique. Soit au total une odyssée de 30 000 milles, 140 jours de mer, suivis de 120 jours d’escales. Ce tour du monde se joue en double pour plus de sécurité.

« Tous les jours, nous demandons aux équipages de nous envoyer un compte rendu de leur parcours et aujourd’hui, on voit beaucoup d’anecdotes liées à ce côté humain, leurs joies, leurs difficultés. Il y a surtout le fait que beaucoup n’ont pas vu la terre ferme durant 30 jours. La possibilité de faire ce tour du monde de manière structurée et sécurisée, c’est cela notre cible marketing et la manière de nous différencier », dira Manfred Ramspacher. Si tout se passe bien, l’autre rendez-vous sera fixé à 2025.

A bord du WHISKEY JACK

Mélodie Schaffer: « Ça va être une expérience incroyable »


Mélodie, Gary, pouvez-vous nous parler de votre parcours de marin ?
Mélodie : “J’ai grandi en faisant de la voile en groupe. J’ai pris beaucoup de leçons quand j’étais jeune. J’ai fait partie de l’équipe provinciale et j’ai participé à des courses nationales au Canada. Et je courais sérieusement en Laser et pour les 14 pieds International des années 70. Et puis Gary et moi nous sommes rencontrés à l’université. Nous avons couru ensemble en 14 pieds International.
J’ai continué à naviguer, mais j’avais une famille et une carrière. Et il y a peut-être quatre ans, j’ai participé à ma première course au large. J’ai fait la RORC Caribbean 600 Race et j’y suis allée l’année suivante et je suis rentrée à la maison et j’ai dit à ma famille que j’avais oublié qui j’étais. J’avais oublié à quel point j’aimais la voile et c’était un nouveau défi que je devais relever.
J’ai donc repris depuis lors, au cours des trois dernières années. J’ai juste accéléré les choses en m’investissant autant que possible tout en travaillant avec ma famille. J’ai trois enfants à la maison. Ils viennent tous d’être diplômés. Alors maintenant, je peux aller vivre ces expériences que je veux vivre et je peux me pousser et me mettre au défi.”
Gary : “J’ai appris la voile dès l’âge de 10 ans. D’abord à manoeuvrer les dériveurs. J’ai été le représentant de notre province dans les régates nationales de l’âge de 13 à peut-être 19 ans. J’ai couru en lasers pendant 20 ans. J’ai déménagé au Texas et j’ai commencé à faire de la course au large en 1988 et j’ai beaucoup couru au Texas.
J’ai commencé à naviguer au large à partir de 25 ans environ, en faisant plusieurs traversées de l’Atlantique. Et puis je me suis réellement mis à la course au large il y a environ cinq ans. J’ai fait la course Volvo 60 d’Antigua aux Bermudes. Et j’ai fait quelques courses autour de la côte ouest du Canada. Des courses au large autour de l’île de Vancouver, etc. Nous avons beaucoup couru dans les Caraïbes avec différents bateaux dont j’ai en quelque sorte assuré la conduite. Pas vraiment très compétitif, mais dans les courses de gros bateaux.
J’ai donc une longue expérience de la voile, mais par rapport à certaines personnes ici qui ont des grosses expériences du large, je suis très amateur. J’ai rejoint cette campagne relativement récemment, en février, et j’ai commencé à travailler pour la première fois sur le Class40 en mars. Nous avons navigué d’Antigua jusqu’au Royaume-Uni pour y effectuer quelques travaux et amener le bateau pour la course.”
Quelle est votre motivation pour faire le Globe40 ?
Mélodie : “Ça va être une expérience incroyable. J’ai acheté ce bateau l’été dernier, je suis donc nouveau dans la flotte et j’ai déjà participé à de nombreuses courses. Je pense que ce sera extraordinaire et puis faire le tour du monde… Je veux dire, c’est certainement un élément de la liste des choses à faire pour un marin de course au large de faire une course autour du monde.”
Gary : “C’est spectaculaire. C’est une course incroyable. Les bateaux sont spectaculaires. Ils sont amusants. Ils sont sûrs. Les destinations sont très belles. L’autre aspect est le message que transmet le Globe40, à savoir que c’est une aventure. C’est une course, mais c’est aussi une aventure. C’est une famille. Et j’ai trouvé que c’était une partie très convaincante de l’histoire”

 

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