- L’ICAC confronte le patron de CPN Distributors Ltd à des échanges entre sa compagnie et le laboratoire indien Optimus Pharma, avec le prix du Molcovir à Rs 17.26 la dose
- L’homme d’affaires, qui a fait valoir son droit au silence lors de son interrogatoire Under Warning hier, n’aurait versé que Rs 11 M pour le paiement de 1 million de doses
Après une accalmie, alors que de graves allégations ont été formulées à l’encontre d’un Top Gun de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, en l’occurrence l’époux de l’avouée attitrée de Pravind Jugnauth, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) a relancé l’enquête avec des High Profile Questionings. Ainsi, le patron de la compagnie CPN Distributors Ltd de Montagne-Longue, bénéficiaire du contrat jackpot de Rs 80 millions du ministère de la Santé de Kailesh Jagutpal démasqué pour l’achat de 990 000 doses de Molcovir, Akash Chuttoo a été cuisiné hier par les officiers de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) sur les dessous de cette transaction controversée. Les détails abordés constitueraient un tournant dans cette Saga alors que d’autres protagonistes devraient se retrouver en posture compromettante.
Des recoupements d’information effectués par Le Mauricien des milieux informés indiquent que le dénommé Akash Chuttoo a été acculé par une série de Deleted Mails dont la Commission anti-corruption s’est retrouvée en possession après un exercice de Forensic informatique. Ces échanges – jugés Damning entre la compagnie de Montagne Longue et le laboratoire indien Optimus Pharma – confirment l’Overpricing prémédité et abusif pratiqué dans le dos des patients atteints du Covid-19. Face à l’étau qui visiblement se resserrait autour de lui, Akash Chuttoo aurait fait prévaloir son droit constitutionnel au silence durant son interrogatoire de plus de cinq heures hier dans les locaux de l’ICAC.
Akash Chuttoo a été pris par surprise devant le fait que l’ICAC avait pu recouvrer des Deleted Mails compromettants mais soigneusement effacés de sa boîte de courriels électroniques couvrant particulièrement des échanges avec le laboratoire indien Optimus Pharma au sujet d’un million de doses de Molcovir, la version générique du médicament Molnupiravir. Pour les besoins de cette enquête, l’ICAC avait sollicité la collaboration des autorités indiennes et aurait obtenu ces correspondances d’Optimus Pharma avec la coopération du Central Bureau of Investigation et aussi des Forensic Analyses.
Ces échanges démontreraient que le prix agréé entre CPN Distributors Ltd et le laboratoire est de $0.4, soit Rs 17.26 le capsule du Molcovir qui a été par la suite vendu au ministère de la Santé à Rs 79.92. L’ICAC l’aurait aussi mis devant un transfert de fonds d’ordre de Rs 11 millions versées à Optimus Pharma en vue de régler cette transaction. Akash Chuttoo aurait laissé entendre que la société indienne lui aurait accordé une ligne de crédit pour solder le reste de sa dette.
Mais dans l’ensemble, le patron de CPN Distributors Ltd aurait fait prévaloir son droit au silence face aux nombreuses interrogations embarrassantes des limiers de l’ICAC hier. Ces derniers ont d’ailleurs en simultané hier procédé aux interrogatoires toujours Under Warning de Shanoo Suroowan, le pharmacien de la compagnie d’Akash Chuttoo et aussi d’un autre préposé au cœur de ces transactions avec le ministère de la Santé.
L’homme d’affaires était accompagné de son homme de loi, Me Gavin Glover SC, hier et ce dernier a quitté les locaux de l’ICAC bien avant que son client soit autorisé à partir. L’interrogatoire d’Akash Chuttoo se poursuivra probablement la semaine prochaine, l’ICAC lui réservant d’autres éléments accablants dans ce Molnupiravir Saga.
Affaire à suivre d’autant plus que les Higher Administrative Quarters à la Santé devraient se trouver dans leurs petits souliers…