TIRS CROISES — Élections municipales : Quels changements en perspective ?

Les citadins des cinq villes seront appelés aux urnes le 4 mai prochain. Après 10 ans, l’exercice démocratique sera enfin rétabli. Pouvons-nous nous attendre à des changements de fond ou les sempiternels problèmes resteront-ils entiers si ce n’est des changements de tête au sein des conseils municipaux ?

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Avocat et co-fondateur du Ralliement des Citoyens pour la Patrie (RCP), Parvèz Dookhy considère que Maurice est une démocratie « très parcellaire » avec seulement certains aspects de la démocratie comme les élections législatives. Quant au reste, « tout est manquant : indépendance et impartialité de la télévision d’État, encadrement du financement des partis et des dépenses électorales, organisation des élections locales, pouvoir des collectivités locales ou la décentralisation ». Il regrette que tout soit encore trop centralisé : « les mairies ont trop peu de pouvoirs et responsabilités. La notion de Self-Government est un leurre. » Il prône une uniformité entre les villes, les régions rurales et Rodrigues.

Faizal Jeeroburkhan, observateur politique, estime de son côté que ces élections permettront aux municipalités de se réorganiser pour mieux promouvoir le bien-être social, économique, environnemental et culturel des citadins. Pour mieux répondre aux besoins des citadins, « les municipalités doivent trouver d’autres sources de financement comme la réintroduction de la taxe municipale. Elles doivent aussi revoir leurs relations avec le pouvoir central et leur mode de fonctionnement pour une gestion plus saine, efficace et transparente ».

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Il invite les électeurs à voter avec discernement et intelligence pour remettre les municipalités sur les rails. Lui aussi se montre en faveur de la refonte du cadre législatif et la transformation de plusieurs villages en villes. « Les citadins doivent s’impliquer activement en participant aux urnes et ensuite agir comme chiens de garde pour une gestion saine, efficace et transparente », dit-il.

Pour sa part, Haniff Peerun, syndicaliste ayant été en charge d’un centre de vote à plusieurs reprises, revient sur le fait que les conseillers doivent avoir des contacts permanents avec les citadins. « Il faut des plates-formes où des citadins puissent rencontrer les conseillers pour pouvoir exprimer la manière dont ils auraient souhaité que leur ville soit administrée ». Il souhaite que soient rétablis tous les droits que les conseillers et les mairies avaient dans le passé quand les villes jouissaient d’une autonomie. Pour lui, les projets de réhabilitation des routes ou encore l’éclairage des routes sont dépassés. « Il faut se pencher sur le bien-être des citadins, certes, mais aussi de tous ceux qui passent par la ville, qui y travaillent. Il faut revoir le système de transport dans les villes, les aires de stationnement », affirme Haniff Peerun.

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PARVEZ DOOKHY (RCP) : « La notion de Self-Government est un leurre »

10 ans après, le droit démocratique des quelque 400 000+ électeurs est rétabli avec le retour des élections municipales le 4 mai prochain. Au-delà de l’exercice démocratique, quels sont les enjeux de ces municipales ? Que pourront déterminer ces élections sur le plan politique ?

Maurice est une démocratie très parcellaire, c’est-à-dire il y a seulement certains aspects de la démocratie comme l’organisation des élections législatives. Pour le reste, tout est manquant pour qu’on soit réellement une démocratie : indépendance et impartialité de la télévision d’État, fin de son monopole, encadrement du financement des partis et des dépenses électorales, organisation des élections locales, pouvoir des collectivités locales ou la décentralisation etc.
Sur toutes ces questions, nous n’avons pas avancé depuis notre indépendance. Je dirais même qu’on a reculé. Par conséquent, les élections municipales représentent, par définition, des enjeux moindres. Il y a un tel déséquilibre entre le pouvoir central et le pouvoir local. D’où un certain désintéressement tant des partis que des électeurs.

Si les élections municipales sont importantes pour la démocratie, pouvons-nous compter sur les mairies pour des changements de fond dans les villes ? Les mairies ont-elles suffisamment d’autonomie financière et administrative pour répondre aux besoins des citadins ?

Tout est encore trop centralisé. En réalité, les mairies ont trop peu de pouvoirs et responsabilités. Regardons, les grands projets. Il faut absolument l’accord et le soutien de l’État pour le faire.
La mairie ne peut rien ou presque par elle-même. Par exemple, la rénovation de l’Hôtel de Ville de Curepipe. C’est l’État qui le fait et non la mairie elle-même. Idem du Plaza et du Théâtre de Port-Louis, par exemple. Ce qui fait que les mairies n’ont aucune autonomie financière et par conséquent administrative. Rien ne peut être réalisé sans l’accord et le soutien du ministre de tutelle et probablement du Premier ministre aussi. La notion de Self-Government est un leurre.

Quel devrait être le rôle des mairies pour vous ? Quelles réformes attendez-vous en ce sens ?

Il faudrait préciser que les élections municipales ont lieu dans les cinq villes uniquement et que donc pas sur tout le territoire national. Nous n’avons pas une uniformité en termes d’administration locale mais une trilogie : les villes, les campagnes et Rodrigues. Nous aurions dû avoir une uniformité.
Je préconise de prendre les divisions en district, qui existent déjà, et Rodrigues et Agaléga, et d’en faire des méga-villes : donc Port-Louis, Flacq, Moka, Grand-Port, Savanne, Black River, Pamplemousses, Plaines-Wilhems, Rivière-du-Rempart, Rodrigues et Agaléga, d’une part, et d’autre part, d’avoir un maire avec un mandat de cinq ans et non comme c’est pratiqué actuellement un maire tournant, en réalité intérimaire. Tout cela est fait pour empêcher une véritable décentralisation des pouvoirs.
Un maire doit avoir un mandat suffisamment long et un bilan à défendre. Avec le système tournant que nous avons, il n’y a ni bilan ni responsabilité du maire. Tout est dilué. Il faut enfin, alors, octroyer plus de pouvoirs aux collectivités locales. Aujourd’hui en réalité, les mairies ne sont que des exécutants du pouvoir central, du gouvernement. Elles ne peuvent mettre en place aucune politique sérieuse mais exécutent ce que le gouvernement aura décidé.

Que pensez-vous du Same Day Counting pour ces élections ?
Le dépouillement immédiat est une bonne chose et il faut le saluer. Nous verrons comment il fonctionne dans la pratique et c’est un test pour les élections législatives. C’est aussi une question de confiance et de capacité de l’État, en l’occurrence de la Commission électorale.

Vos attentes au niveau des candidats et des programmes ?

Je crois que jusqu’ici il n’y a aucun débat sérieux, du reste comme pour les élections législatives. Il y aura certes un pseudo débat. Les uns et les autres vont évoquer la propreté de la ville. Je pense à Curepipe en particulier. Mais pour le Mauricien, l’élection c’est comme soutenir une équipe de football et non pas une adhésion à l’idéologie, un soutien au savoir-faire et la détermination des candidats.
Je constate qu’il y a peu de candidats inscrits aux élections municipales. Si mes calculs sont bons il y a à peu près seulement trois fois plus de candidats que de postes à pourvoir. Deux partis, à savoir, le MSM et le PMSD, ont boycotté les élections municipales. En passant, cela démontre à quel point ils sont des entreprises politico-familiales. Comme les dirigeants issus de ces dynasties n’y participent pas, il n’y a donc nul besoin pour leur activistes et militants de le faire ou aussi permettre à leurs activistes et militants d’avoir une légitimité par l’élection alors qu’eux-mêmes ont été battus à l’exception d’Adrien Duval, repêché comme Best-Loser.

En conclusion ?
Notre système d’administration locale s’inspire du modèle britannique. La Grande-Bretagne est caractérisée par de vastes territoires de campagne, de zones agricoles. Il nous faut être moderne. Nous sommes en 2025. Nous sommes une république.
Dans l’idée de la République, il y a le corollaire d’égalité des citoyens, en droit et devant l’État, l’Administration. Nous ne pouvons pas avoir des catégories de citoyens selon leur lieu de résidence. Le citoyen doit avoir les mêmes droits, l’accès aux mêmes services publics. D’où l’idée des méga-villes, en reprenant la division de notre territoire en districts. Les méga-villes pourraient avoir de pouvoirs accrus en matière culturelle, dans l’accès au savoir, l’aménagement des quartiers, la protection de l’environnement et l’écologie, le sport etc.
Il faudrait une méga-ville à Rodrigues et à Agaléga. Il nous faut une vision, de la volonté. Pour l’instant nous ne faisons que des accommodements. Faut-il donner encore pleins pouvoirs au régime en place, comme cela a été le vœu de l’électeur au niveau national lors des dernières élections législatives ou faut-il tenter de rééquilibrer les pouvoirs en votant pour les nouveaux partis ? Il faudrait surveiller l’abstention qui est une expression de l’électeur et non seulement un désintéressement. Il faut l’analyser et le comprendre.

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FAIZAL JEEROBURKHAN (Observateur politique) : « Voter avec discernement et intelligence»

10 ans après, le droit démocratique de plus de 400 000 électeurs est rétabli avec le retour des élections municipales le 4 mai prochain. Au-delà de l’exercice démocratique, quels sont les enjeux de ces municipales ?

La démocratie régionale a continuellement été bafouée durant ces dix dernières années. Le rétablissement de cette joute électorale permettra enfin aux municipalités de jouer pleinement leur rôle d’après la Constitution. Ces élections permettront aux municipalités de se réorganiser pour mieux promouvoir le bien-être social, économique, environnemental et culturel des citadins dans les cinq villes du pays.
Ces dernières seront mieux équipées pour répondre aux attentes et au bien-être des citadins. Sur le plan politique, elles permettront aux citadins d’exprimer librement leurs revendications, leurs doléances et de venir de l’avant avec des propositions pour la formulation et la gestion des projets urbains. Ces élections aideront aussi à rétablir la confiance et à redonner une lueur d’espoir aux citadins.

Si les élections municipales sont importantes pour la démocratie, pouvons-nous compter sur les mairies pour des changements de fond dans les villes ? Ont-elles suffisamment d’autonomie financière et administrative pour répondre aux besoins des citadins ?
La performance des mairies dans les villes dépendra de leur style de gouvernance, du budget mis à leur disposition, de leur autonomie financière et administrative et de leur capacité à se réinventer et à se mettre à l’écoute des citadins. Le budget des municipalités doit nécessairement prendre en compte les salaires des fonctionnaires (85% du dernier budget), les services municipaux et les développements d’infrastructures et sociaux.
Pour mieux répondre au besoin des citadins, les municipalités doivent trouver d’autres sources de financement comme la réintroduction de la taxe municipale, la production d’électricité à partir d’énergie solaire, la production du biogaz et du compost à partir des déchets, les parkings payants et les foires commerciales entre autres.
Elles doivent aussi revoir leurs relations avec le pouvoir central et leur mode de fonctionnement pour une gestion plus saine, efficace et transparente. Elles doivent garantir une application plus efficace des lois municipales et une meilleure surveillance de la qualité des services aux citadins.

Quel devrait être le rôle des mairies pour vous ? Quelles réformes attendez-vous en ce sens ?
Les mairies jouent un rôle central dans la gestion des collectivités locales. Elles influencent la qualité de vie des citadins à travers une panoplie de services municipaux basiques dont des causeries, des débats, des tests médicaux gratuits, des cours de yoga et d’aérobic, des activités pour les seniors et des personnes en situation de handicap, des jardins communautaires et l’accès gratuit à Internet.
Elles devraient prendre en charge l’éducation et le bien-être des tout-petits : organisation des crèches et garderies surtout pour les parents qui travaillent. Les mairies organisent des compétitions sportives et des jeux de société. Elles encouragent le développement culturel à travers des ateliers de théâtre, de musique, de peinture et de danse. Elles favorisent la promotion de la lecture, la couture aussi bien que les sorties en plein air tout en assurant la préservation de la biodiversité et du patrimoine culturel et historique.
Les mairies répondent aux besoins économiques des citadins et à la création d’emplois en soutenant les artisans, les microentreprises, les PME et les coopératives. Finalement, ayant sous sa responsabilité l’aménagement du territoire, elles contribuent à planifier, embellir et préserver l’environnement urbain.

Que pensez-vous du Same Day Counting pour ces élections ?

Le Same Day Counting ne peut que consolider la démocratie en augmentant la transparence et en réduisant les possibilités de fraudes électorales. Les bulletins de vote restent sur place, réduisant ainsi les risques liés à leur transport et à leur sécurisation.
La présence simultanée des membres des bureaux de vote, des représentants des partis politiques et des observateurs nationaux et internationaux permet d’éviter d’éventuelles contestations sur la validité des résultats.
De plus, le dépouillement rapide contribue à limiter les suspicions et renforcer la crédibilité du scrutin réduisant les tensions post-électorales. Il permet une acceptation plus sereine des résultats par les électeurs et les candidats. Cependant, le dépouillement immédiat nécessite des ressources humaines accrues, une logistique renforcée et une meilleure gestion des effectifs pour assurer la rigueur et l’exactitude du mécanisme électoral. Cela résulte nécessairement en une augmentation considérable des coûts du dépouillement. C’est le prix à payer pour cette certitude de transparence.

Vos attentes au niveau des candidats et des programmes ?
Ces élections s’avèrent cruciales pour les collectivités locales et pour le pays après trois renvois successifs. Les résultats des urnes détermineront la qualité des candidats et des programmes.
C’est important que les électeurs fassent le bon choix en votant avec discernement et intelligence pour remettre les municipalités sur les rails. Ils doivent voter pour des candidats intègres, sincères, compétents et ouverts au dialogue, qui vont travailler avec acharnement pour rehausser la qualité de vie des citadins.
Ils doivent opter pour des candidats de proximité avec une vision stratégique à court/long terme et qui ont une connaissance basique des enjeux socio-économiques et environnementaux de la ville ; des candidats qui ont vraiment à cœur le développement équitable et durable avec des programmes concrets, réalistes et innovants qui répondent aux priorités locales : infrastructures, sécurité, éducation, loisir, mobilité urbaine, gestion des déchets, développement économique et sociale etc.

En conclusion ?

Dépourvues de leur indépendance et leur autonomie, les municipalités se sont cantonnées à leurs rôles administratifs et légaux en tant que simple prestataire de services communautaires et à l’application des lois municipales. Les élections municipales doivent changer la donne et permettre aux citadins de prendre en main la gestion des municipalités à l’abri de la politique partisane toxique en consolidant autonomie financière et politique face au gouvernement du jour.
Les citadins doivent s’impliquer activement d’abord en participant aux urnes et ensuite en agissant comme chien de garde pour une gestion saine, efficace, transparente et innovante des ressources humaines et financières. La participation accrue des jeunes et des femmes sans compromettre la compétence et l’engagement doivent figurer parmi les priorités urbaines.
Finalement, il faut une refonte du cadre législatif et la transformation de plusieurs villages en villes, afin de s’adapter aux réalités socio-économiques du pays.

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HANIFF PEERUN (Syndicaliste) : « Des contacts permanents avec les citadins »

10 ans après, le droit démocratique des quelque 400 000+ électeurs est rétabli avec le retour des élections municipales le 4 mai prochain. Au-delà de l’exercice démocratique, quels sont les enjeux de ces municipales ?

Les droits des citadins ont été bafoués pendant longtemps et ils n’avaient de fait pas leur mot à dire dans l’administration des municipalités. L’ancien régime a renvoyé à plusieurs reprises les élections sous des prétextes farfelus. Avec le nouveau régime, les citadins ont un choix à faire.

Si les élections municipales sont importantes pour la démocratie, pouvons-nous compter sur les mairies pour des changements de fond dans les villes ? Les mairies ont-elles suffisamment d’autonomie financière et administrative pour répondre aux besoins des citadins ?

C’est une des mesures sur laquelle le nouveau gouvernement doit se pencher. Il faut rétablir tous les droits que les conseillers et les mairies avaient dans le passé quand les villes étaient dirigées par le MMM et jouissaient d’une autonomie. Par la suite, le MSM est venu confisquer ce droit.
Je pense en outre qu’il faut retourner aux conseillers municipaux leur pouvoir d’antan car les citadins placent leur confiance sur certaines personnes qui vont diriger la municipalité de leur ville. Les mairies doivent disposer de finances nécessaires pour l’administration des villes.
Il faut d’autre part que les conseillers soient des personnes compétentes qui ont un savoir-faire dans l’administration. Nous ne pouvons prendre n’importe qui pour être conseiller. Une personne peut être fidèle à un parti mais si elle n’a pas de connaissance en ce qu’il s’agit de l’administration régionale, cela ne va pas aider. Il faut privilégier la compétence à l’allégeance à un parti.

Quel devrait être le rôle des mairies pour vous ? Quelles réformes attendez-vous en ce sens ?

Les conseillers doivent exercer de pouvoirs. La mairie doit être autonome et vivre avec son temps et s’adapter aux nouvelles technologies. Les conseillers doivent avoir des contacts permanents avec les citadins. Il faut des plates-formes où des citadins puissent rencontrer les conseillers pour pouvoir exprimer la manière dont ils auraient souhaité que leur ville soit administrée.
Les citadins doivent faire pression sur les conseillers pour qu’il y ait des développements dans la ville. Par exemple, les projets de réhabilitation des routes ou encore l’éclairage des routes, tout cela, c’est dépassé. Il faut développer davantage le côté artistique de même que les offres de loisirs pour les citadins.
Il faut se pencher sur le bien-être des citadins, certes, mais aussi de tous ceux qui passent par la ville, qui y travaillent. Beaucoup n’habitent pas la ville mais y viennent quotidiennement. Il faut revoir le système de transport dans les villes, les aires de stationnement. Beaucoup de commerces ne donnent pas de facilités de stationnement.

Vos attentes pour la capitale ?

La capitale est étouffée et polluée, elle doit respirer de nouveau. La majeure partie des activités importantes se trouvent à Port-Louis (Cour de justice, notaires, avoués, hôtel du gouvernement et autres grandes firmes). Il est temps de régionaliser les activités économiques. Nous diminuerons ainsi la pollution et désengorgerons la ville. Port-Louis est la capitale du pays, elle doit être vivante. Il faut faire revivre ces endroits à travers des activités culturelles pour attirer les touristes aussi.

Que pensez-vous du Same Day Counting pour ces élections ?

Nous avons eu une première expérience avec les élections villageoises où il n’y avait pas tellement de problèmes si ce n’est que cela avait pris fin très tard. Certains fonctionnaires n’ont pas assez d’expérience pour assumer la responsabilité de Senior Presiding Officer dans un centre de vote. Ce qui fait que l’exercice s’est terminé très tard.
Beaucoup de fonctionnaires ont refusé de travailler aux dernières élections. Je pense qu’il faut des fonctionnaires d’expérience, quitte à ce qu’elles soient à la retraite. Autre problème : lorsque nous prenons un fonctionnaire qui est de fonction la journée, il faudrait peut-être un deuxième groupe qui prend le relais ou alors laisser aux fonctionnaires choisir s’ils veulent continuer le soir ou pas.
Si les partis politiques sont d’accord et font confiance au Same Day Counting, nous ne pouvons aller contre. Il y a des problèmes techniques qu’il faut résoudre avant les élections. La Commission électorale devrait faire un sondage parmi les partis politiques et parmi les fonctionnaires appelés à travailler ce jour-là pour savoir s’ils peuvent enchaîner avec le travail le soir. Il faut un consensus dans l’intérêt des partis politiques et dans l’intérêt des fonctionnaires.
En tant que fonctionnaire ayant été en charge à plusieurs reprises d’un centre de vote, je peux dire que la démocratie n’a pas de prix. Il faut que les partis politiques soient confiants..

Vos attentes au niveau des programmes ?

Il faut des consultations entre les citadins et les partis politiques. Ces derniers ne peuvent se contenter de participer aux élections municipales en choisissant leurs candidats. Il faut consulter les citadins.
L’enjeu n’est pas le même que pour les élections générales. Il faut rencontrer les forces vives et demander aux citadins de chaque quartier quelles sont leurs attentes, comment ils voient le développement de leur ville.
Comme je l’ai dit, il faut revoir le système de transport, le développement culturel etc. Il y a aussi les écoles, est-ce que tout fonctionne comme il le faut ou alors un quart des élèves proviennent de villages et certains habitant à proximité n’y ont pas de place ? Il y a beaucoup de choses à revoir.

En conclusion ?
Je souhaite que tout se passe bien. Le seul regret : c’est que les partis au pouvoir aux dernières élections ne participent pas. Ils ont gouverné le pays pendant plus de 10 ans et aujourd’hui ne participent pas activement. Dans une perspective démocratique, les citadins auraient dû avoir le choix entre plusieurs partis. Pour les municipales, beaucoup ne votent pas pour des partis mais des candidats d’après leurs compétences.

 

 

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