Le leader du MMM, Paul Bérenger, lors d’une conférence de presse consacrée essentiellement à la pêche aux thons dans l’océan Indien, vendredi, a considéré que la situation « évolue vers la catastrophe en raison de la surpêche ». Il accuse l’Union européenne de piller l’océan Indien. Du 8 au 12 mai, Maurice accueillera une réunion, cruciale de la Commission des Thons de l’Océan Indien.
« On pêche trop de thon dans l’océan Indien. Nous nous acheminons vers une catastrophe », a-t-il dit. Il a affirmé que quelque 15 chalutiers espagnols, 10 chalutiers français et 13 chalutiers battant pavillon seychellois mais appartenant à des Européens et trois autres battant pavillon mauricien pratiquent la pêche à la senne, soit 200 à 300 tonnes de poissons d’un seul coup. « Ils sont en train d’épuiser tout le stock de poissons », a-t-il déploré en soulignant que les pays européens « utilisent des moyens techniques avancés dont des hélicoptères, des satellites ».
En plus de la surpêche, Paul Bérenger a dénoncé le fait que les opérateurs utilisent des Fish Aggregating Devices (FADS) qui, non seulement, sont « à l’origine d’un massacre mais causent la pollution ». Une centaine a été ramassée dans les eaux seychelloises, a-t-il déclaré. Il a fait ressortir que tout le monde, y compris Maurice et l’Union européenne, « est d’accord pour réduire le nombre de FADS ». Alors que l’Inde « est en faveur de l’interdiction d’utilisation des FADS jusqu’en 2024 ». Il a déploré également que l’Union européenne n’importe que les boîtes de thon produites « à partir des poissons qui sont pêchés par les bateaux européens ».
Paul Bérenger a abordé la décision visant à interdire des FADS durant 72 jours chaque année en haute mer et de diminuer le nombre de FADS. Les pays membres avaient 120 jours pour déposer une protestation officielle. Le problème est que la Commission des Thons de l’Océan Indien est trop faible dans la mesure où s’il y a une protestation de la part d’un pays, la mise en oeuvre peut être bloquée. « C’est le cas pour l’Union européenne qui a fait une protestation. De plus, le Kenya, qui devait présider cette réunion de Mombassa, s’est retiré sous la pression européenne au profit de l’Inde et de l’Indonésie. »
Paul Bérenger a dit constater « qu’aujourd’hui il y a deux camps sur cette question de FADS ». Dans un camp se trouvent « les pays riverains qui sont des pêcheurs artisanaux avec à la tête l’Inde qui sont en faveur d’un contrôle ». Dans l’autre camp, « les pays de l’Union européenne ». Il y a aussi des pays comme Maurice et La Réunion qui sont dans un groupe connu comme l’Association des pêcheurs artisanaux de l’océan Indien « qui soutiennent les Européens de façon indécente alors que la Grande-Bretagne a soutenu la position des pays riverains complètement ».
Paul Bérenger estime que dans le cas de Maurice et des Seychelles, « la situation est dramatique parce que l’emploi de plusieurs milliers de travailleurs est en jeu alors que les Européens sont en train de piller l’océan Indien ». Il a posé un certain nombre de questions, à savoir si Maurice a fait des propositions en vue de la prochaine réunion. « Par ailleurs, l’Union européenne a objecté à la décision de Mombassa mais a émis des propositions. À Maurice y a-t-il eu des consultations avec les parties prenantes, l’opposition et des ONG ? » se demande-t-il.
« J’espère qu’il y ait coordination entre Maurice et l’Inde ainsi qu’avec les Maldives, l’Indonésie, l’Australie, le Sri Lanka, la Malaisie sans oublier les Seychelles sur un sujet aussi important », a-t-il dit.
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« Dommage que PTr, MMM et PMSD ne soient pas ensemble le 1er mai »
Le leader du MMM, Paul Bérenger, a reconnu que le fait que les partis de l’opposition ne puissent organiser une manifestation commune le 1er mai « constitue une occasion ratée en grande partie à cause du MSM ».
« Le MSM a mis les bâtons dans les roues. Ils ont bloqué Port-Louis, Vacoas. Il y a quelques jours, ils ont affirmé que Port-Louis serait libre. Mais il est trop tard », a dit Paul Bérenger qui estime « qu’il est dommage que le PTr, le MMM et le PMSD ne soient pas ensemble pour le 1er mai » après la cérémonie le 12 mars à Port-Louis. « Je regrette qu’on ne puisse aller ensemble pour le 1er mai », ajoute-t-il.
Paul Bérenger a reconnu « que tout n’est pas encore réglé concernant l’alliance PTr-MMM-PMSD ». De plus, le document qui sera soumis au commissaire électoral « n’a pas encore été finalisé mais il le sera très vite », a-t-il fait comprendre.
Concernant les discussions en vue d’une alliance, Paul Bérenger a déclaré que puisque beaucoup de choses ont été publiées dans la presse ces jours-ci, il a tenu à apporter des précisions. Il a rappelé qu’en 2003, la Constitution a été amendée pour donner beaucoup plus de pouvoirs et de responsabilités au président de la république.
Le leader du MMM a enchaîné ainsi : « Il est malheureux que ces amendements importants soient déshonorés par le MSM et ses nominés politiques. Ces amendements font du président de la république le gardien de la Constitution et des libertés fondamentales, le garant de l’Etat de droit et de la séparation des pouvoirs. Ils font du président de la république le défenseur de l’unité dans la diversité. Il a le devoir moral aux termes de la Constitution et a des pouvoirs qu’ils exercent en termes d’exemples qu’il donne. Étant donné que beaucoup de choses ont été publiées, je demande aux militants de ne pas prendre en considération les informations selon lesquelles Paul Bérenger ira comme président de la République. Pa pran kont, pa trakase. Les nou fer nou travay. Nous n’avons pas conclu les discussions. Mais keep cool. Nous informerons les militants et les militantes en temps et lieu. »
En réponse à des questions, Paul Bérenger a affirmé que Navin Ramgoolam a eu une rencontre avec lui et avec Xavier Duval séparément jeudi et que les trois se rencontreront la semaine prochaine. Invité à commenter la réintégration d’Arvin Boolell, il a affirmé que le Speaker a violé la Constitution. Il n’a pas caché avoir un pincement au cœur du fait que le gouvernement aurait dû avoir un peu de décence de reconnaître qu’il a été suspendu parce qu’il y avait une violation de la loi. « Ils l’ont reconnu devant la cour. Est-ce qu’ils n’ont pas de décence pour demander la réintégration de Paul Bérenger. Moi, je ne me plains pas parce que Rajesh Bhagwan et ma fille Joanna Bérenger sont suspendus. Au fond, c’est bien qu’ils n’aient pas levé ma suspension », a-t-il dit.