« Si les allégations de manipulation des chiffres du PIB et du déficit sont avérées, l’Acting Director of Statistics devra démissionner, tout comme le secrétaire financier par intérim. Ce dernier est le principal responsable qui examine les données sur la dette et le déficit et équilibre le budget. En fait, il était le bras droit de feu Dev Manraj en tant que responsable de tous les chiffres des recettes et des dépenses », soutient Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress (MLC), dans une correspondance adressée au gouvernement après avoir pris connaissance du rapport The State of the Economy. « De même, le Director of Analysis de la Banque de Maurice n’a pas réussi à donner des indications précises sur les exportations de services et à informer le Monetary Policy Committee des taux de croissance et d’inflation. Il ne peut pas continuer à conseiller le nouveau gouverneur et le nouveau Monetary Policy Committee », poursuit-il.
« En tant que gouvernement responsable, il serait sage de sanctionner ces trois hauts fonctionnaires et de mettre la bonne personne à la bonne place afin que notre pays puisse disposer de suffisamment d’espace pour restaurer la crédibilité de nos institutions. » Au cas contraire, continue le syndicaliste, « ce serait à nouveau la routine. »
« If figures have been cooked, the Government cannot let those who manipulated the figures continue to rein today. What is their contribution today in drafting the document relating to the State of the Economy? If these high-ranking officers have breached professional and ethical standards why now we should trust them when they are themselves involved in drafting reports for the new government? One must be mindful of the economic repercussion of allegations of manipulation of economic indicators. It is a fact that loss of credibility in official statistics can deter foreign direct investment as investors rely on transparent data to assess market opportunities and risks and also international rating agencies may reassess Mauritius’ economic performance, potentially leading to credit downgrades or less favorable terms for loans and grants », maintient-il.
La surestimation délibérée de la croissance du PIB impliquerait une distorsion intentionnelle de la réalité économique. Cela ne pourrait se faire « qu’avec la complicité du plus haut fonctionnaire de Statistics Mauritius, à savoir le directeur par intérim des statistiques », selon lui. Ce qui suggère une « rupture de l’indépendance et de l’intégrité d’une institution essentielle ». Il s’appuie sur le fait que Statistics Mauritius est censée fournir des données « impartiales et précises » qui servent de base à l’élaboration des politiques, aux décisions d’investissement et à la confiance du public.
Si les chiffres ont été « truqués », fait ressortir le président du MLC, le gouvernement ne peut laisser ceux qui les ont manipulés continuer d’exercer. Haniff Peerun se demande par ailleurs : « Quelle est leur contribution aujourd’hui à l’élaboration du document relatif à l’état de l’économie ? Si ces hauts fonctionnaires ont enfreint les normes professionnelles et éthiques, pourquoi devrions-nous maintenant leur faire confiance alors qu’ils sont eux-mêmes impliqués dans la rédaction des rapports destinés au nouveau gouvernement ? »
Pour lui, « il faut être conscient des répercussions économiques des allégations de manipulation des indicateurs » économiques. « Il est un fait que la perte de crédibilité des statistiques officielles peut décourager l’investissement direct étranger car les investisseurs s’appuient sur des données transparentes pour évaluer les opportunités et les risques du marché. »
Les agences de notation internationales pourraient en outre réévaluer les performances économiques de Maurice, ce qui pourrait entraîner des Credit Downgrades ou des conditions moins favorables pour les prêts et les subventions, soutient encore Haniff Peerun. Le MLC, dit-il, se réserve le droit de demander à la police d’initier une enquête sur les chiffres qui ont été manipulés sous l’ancien gouvernement de Pravind Jugnauth.