Telecom Tower Under Fire : Le Top Civil Servant détient la clé du Kadna de l’énigme

La teneur du Call entre le Sec to Cab, Nayen Koomar Ballah, et l’ex-CEO, Sherry Singh du 14 avril, à la veille d’un important rendez-vous diplomatique, jugée cruciale

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La guerre de tranchées entre Sherry Singh et le duo Joomaye/Arian de Lakwizinn du PMO en passe d’entamer la phase active

Le prochain épisode de Telecom Tower Under Fire mettra à coup sûr le Top Civil Servant, le Secretary to Cabinet, Nayen Koomar Ballah, dans une posture des plus délicates. En effet, en prélude au call téléphonique présumé du Premier ministre, Pravind Jugnauth, au Chief Executive démissionnaire de Mauritius Telecom, Sherry Singh de 10h18 avant le Cabinet Meeting du vendredi 15 avril dernier, Nayen Koomar Ballah, en tant que Chairman du Board de Mauritius Telecom, s’était entretenu avec ce dernier. La question, qui attend d’être élucidée au nom de la sécurité nationale, demeure si ces deux appels téléphoniques sont liés séquentiellement avec un sujet commun. Sauf que chronologiquement, ces deux échanges téléphoniques avaient précédé un rendez-vous politique et diplomatique majeur sur le plan international. En parallèle, l’entourage de Sherry Singh annonce une nouvelle offensive en fin de semaine avec l’étape de la guerre des tranchées opposant le Maharajah et des Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, dont Zouberr Joomaye et Ken Arian, qui pourrait entrer dans sa phase active compte tenu des mouvements notés au sein de la Telecom Tower transformée en tour de garde politique pour le compte du gouvernement.

Avec les premiers éléments, qui ont transpiré de la Private Notice Question (PNQ) avortée du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, de mardi, l’ombre de Nayen Koomar Ballah, portant le triple chapeau de Head of Civil Service, de Secretary to Cabinet et Chairman du Board de Mauritius Telecom, plane sur les accusations de « haute trahison » à l’encontre du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Et pour cause, il y a cet appel téléphonique du jeudi 14 avril à l’ancien CEO de MT.

De par ses fonctions au haut niveau de l’État et les dispositions de l’Official Secrets Act, Nayen Koomar Ballah, est-il tenu à brandir la thèse de Secret Défense pour contrebalancer celle de haute trahison alléguée avec la demande pour permettre à une Third Party Access pour le Sniffing du trafic internet transitant par Maurice ? Des observateurs avertis avancent que le débat pourrait surgir au cas où une enquête, peu importe la forme – qu’elle soit un simple exercice d’interrogatoire au Central CID ou une commission d’enquête sous la présidence d’une personnalité du judiciaire.

Néanmoins, le Top Civil Servant détient la clé du Kadna de l’énigme de la Third Party Saga, qui ébranle l’Hôtel du Gouvernement, pris par surprise depuis le début de ce mois avec ces révélations signées du Maharajah de service. Les coïncidences de cet appel du 14 avril est qu’il intervient à la veille, soit à 10 h 18 le vendredi 15 avril d’un autre échange téléphonique aussi critique entre Pravind Jugnauth et Sherry Singh où ce dernier aurait reçu cet ordre et que « pa pou ena swa » et avec le Premier ministre devant honorer un engagement politico-diplomatique d’envergure 24 heures après.
Pour l’instant, ce n’est qu’une séquence de dates alors que le fond des consultations ou des directives venant de l’Hôtel du Gouvernement attend confirmation des deux parties. Dans le camp de l’opposition parlementaire, le parti Travailliste est en passe de prendre la main sur ce dossier en affirmant que Sherry Singh a atteint un point de non-retour au sujet de cette « haute trahison » qu’il ne pourra plus reculer à ce sujet tout en lui laissant la marge de manœuvre tactique pour décider de la marche à suivre.

En tout cas, le CEO de Mauritius Telecom Sherry Singh serait en passe de provoquer de nouvelles secousses au sein de Lakwizinn en cette fin de semaine. Jusqu’ici, il n’a pas réagi publiquement à la déclaration de Terre-Rouge de Pravind Jugnauth, n’a pas commenté la teneur de la réponse à la PNQ ou encore réagi aux premiers éléments tombés dans le domaine public autour des appels téléphoniques. L’entourage de Sherry Singh laisse entendre que celui-ci aurait multiplié des consultations avec son panel de conseils légaux en vue de bien verrouiller ses prochains Moves surtout en ce qui concerne le volet de haute trahison par rapport aux dispositions du Code pénal.

Toutefois, il était question que l’ancien Top Chef de Lakwizinn du PMO revienne à l’avant-plan en fin de semaine avec une autre série de dénonciations des pratiques appliquées par la Dirty Tricks Unit, opérant dans les officines du Prime Minister’s Office. Les deux cibles ne sont autres que Ken Arian, l’ancien Senior Adviser transformé en Chief Executive Officer d’Airport Holdings Ltd et Zouberr Joomaye, le Senior Adviser Pro Bono du PMO, qui a accompagné en haut de forme à Ascot, Royaume-Uni, le beau-frère du Premier ministre récemment.

Dans cette perspective, une série de messages sous forme d’e-mails Depi Lao et émanant de ce duo susmentionné avec des instructions bien précises quant à des exercices de recrutements et promotions et autres décisions stratégiques dans la gestion au sein de la Mauritius Telecom Tower. La teneur de ces échanges, dont des directives pour l’allocation de contrats, est présentée comme étant très compromettante pour le gouvernement avec le même modèle adopté dans d’autres institutions para-publiques comme Air Mauritius.

L’ancien nominé politique serait ainsi sur le point de balancer quelques-unes cartouches afin de faire capituler Lakwizinn et afin de « keep the members busy » et d’accentuer la pression sur le gouvernement de Pravind Jugnauth. Le cercle intime de Sherry Singh avance que ce dernier peut encore compter sur un carré de fidèles politiques au sein du gouvernement, mais qui se signaleraient au moment propice.

Mais à hier après-midi, le principal concerné n’avait pas encore arrêté son plan pour la prochaine étape, soit par voie de conférence de presse, soit de message virtuel, soit de publication Facebook. Sherry Singh se dit également conscient que sa prochaine sortie publique pèsera de tout son poids à différents niveaux sur le cours des événements socio-politiques à venir.

En parallèle, Lakwizinn du PMO est visiblement sur ses gardes depuis jeudi dernier avec la manifestation de soutien des membres du personnel de MT à l’ancien CEO. Un exercice ‘Rod Lay’ est déjà en voie d’exécution à la Telecom Tower. Des indications émanant des milieux informés From Inside confirment que des dossiers de l’ancien patron de la compagnie de téléphonie mobile sont passés au crible, pour ne pas dire soumis à un Forensic Auditing, sous le contrôle des proches du pouvoir.

Selon les recoupements d’information, des anciens collaborateurs et collaboratrices de Sherry Singh ont été approchés et aussi intimidés afin qu’ils soient obligés de participer à cet exercice visant à établir des failles dans la gestion des affaires pour une opération de déshabillage de la gestion de Sherry Singh.

Depuis jeudi dernier, soit alors même que Sherry Singh faisait ses adieux au staff de Mauritius Telecom ainsi qu’à ses proches collaborateurs, les autres membres de Lakwizinn du PMO avaient décuplé les appels téléphoniques pour réclamer des explications à de hauts cadres de MT sur notamment le soutien, dont a bénéficié démissionnaire à la Telecom Tower avec des menaces à peine voilées.

Par contre, dans une circulaire envoyée aux employés de MT, le Deputy CEO, Michel Degland et la Chief Human Resources Officer, Nirmala Ramjhuria, indiquent qu’à la suite du départ de Sherry Singh, l’entreprise traverse une période transitoire et demandent aux employés de rester concentrés et de continuer à fournir le meilleur pour assurer la continuité des opérations de la compagnie.

Assirvaden ne lâche pas MT

Le président du parti Travailliste et député de l’opposition, Patrick Assirvaden, un des plus proches lieutenants du leader, Navin Ramgoolam, ne lâche pas le dossier de Mauritius Telecom. Ainsi, pour la prochaine séance du Question Time, il compte interpeller trois membres du gouvernement sur le dossier de Mauritius Telecom, notamment le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour lui demander si le gouvernement entend instituer une enquête en vue de faire la lumière sur les allégations formulées par l’ex-Chief Executive Officer de Mauritius Telecom, Sherry Singh, sur le Sniffing du trafic internet transitant par Maurice le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, sur la performance financière de MT et les dividendes versés au Consolidated Fund depuis 2015 et le ministre des Affaires étrangères, Alan Ganoo, au sujet de tout accord pour le monitoring du trafic internet entre Maurice et tout pays étranger ou autre entité.

D’autre part, réagissant aux nouvelles, explications du Premier ministre, hier soir, le président du parti Travailliste déclare « Comme de nombreux Mauriciens, je ne crois pas un mot de ce qu’a dit le Premier ministre. Il n’a pas été convaincant du tout.

« Il a laissé, presque toute une semaine, planer une telle allégation sur lui pour venir aujourd’hui concocter un semblant de défense.

« La balle est désormais dans le camp de Sherry Singh.
« Ce qui est sûr, c’est que quelqu’un entre les deux ment et je peux dire, après avoir entendu le Premier ministre, que ses propos ne sont pas convaincants. C’est un PM tâtonnant, hésitant et désespéré. Il est évident que le PM craint quelque chose.

« Et quand il se dit « frustré de ne pas avoir pu répondre à la question supplémentaire du leader de l’opposition cela vient confirmer que le Speaker doit soumettre sa démission car il n’a plus la confiance du Premier ministre. »

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