L’économie mauricienne est confrontée à une sérieuse menace suite à la décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane supplémentaires de 40 % sur les exportations mauriciennes vers les États-Unis. Cette mesure, qui s’inscrit dans une stratégie protectionniste, bouleverse les flux commerciaux entre les deux pays et assombrit drastiquement le ciel pour le secteur des exportations à Maurice et pour l’économie dans son ensemble.
Les secteurs les plus impactés incluent l’industrie textile, qui représente une part importante des exportations mauriciennes, ainsi que les produits de la mer et le sucre. Avec une valeur totale de Rs 6,8 milliards (en 2024), ces échanges vers les États-Unis risquent de connaître un ralentissement significatif.
Les entreprises locales, déjà fragilisées par la concurrence internationale, sont sous le choc. Lilowtee Rajmun-Joosery, CEO de la Mauritius Export Association (MEXA), tire la sonnette d’alarme. La décision de l’administration Trump menace gravement la compétitivité du pays, dit-elle : « Il faut agir vite, l’urgence est de mise. La compétitivité de Maurice est franchement ébranlée », soutient-elle.
Si les commandes en cours ne sont pas encore annulées, les clients pourraient rapidement se tourner vers des destinations plus compétitives pour leurs prochaines commandes. À ce stade, 10% de tarifs douaniers additionnels sont déjà entrés en vigueur le 5 avril, dit-elle, alors que les 30% additionnels seront imposés à compter due demain.
Face à cette situation critique, la MEXA appelle à une action rapide. Des discussions sont déjà engagées avec le gouvernement pour élaborer une stratégie à présenter aux autorités américaines. La priorité étant de réduire le déficit commercial et proposer des solutions concrètes pour atténuer l’impact des nouveaux tarifs américains sur l’économie locale. « Nous avons une fenêtre très serrée – un à deux mois tout au plus – pour agir avant que les clients ne commencent à annuler leurs commandes », s’inquiète la CEO de la MEXA.
Maurice, qui exporte principalement des produits textiles et d’habillement, de la bijouterie, des dispositifs médicaux et des filets de thon vers les États-Unis, voit 22 % de ses exportations totales affectées par cette crise tarifaire. Alors que les produits mauriciens bénéficiaient auparavant de facilités sous l’AGOA, ils sont désormais soumis à ces nouveaux tarifs, surpassant les avantages de l’AGOA.
Lilowtee Rajmun-Joosery fait ressortir que cette hausse des tarifs douaniers place Maurice dans une position délicate face à ses concurrents. Des pays comme le Cambodge, le Vietnam ou le Bangladesh, bien que soumis à des droits de douane similaires, bénéficient de coûts de production nettement inférieurs. Tandis que d’autres concurrents, tels que la Turquie, l’Égypte ou le Kenya, ne sont frappés que par des tarifs de 10 %, accentuant davantage le désavantage de Maurice.
Surtaxe douanières – Exportateurs en état de choc — MEXA : « Il faut agir, l’urgence est de mise »
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