– Une réduction de 40% du volume des exportations de Maurice vers les États-Unis est à craindre
Une dernière étude sur les répercussions de l’imposition de la surtaxe douanière du président américain Donald Trump fait craindre le pire pour les exportations de Maurice sur le marché américain. C’est ce qu’indique le Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) Secretariat, se basant sur les conclusions d’un Policy Brief intitulé Implications of the US Tariff on COMESA: A Game Theoretic Approach to Trade Negotiations. Maurice et Madagascar sont parmi les huit États-membres de la COMESA, considérés comme des Big Losers de la nouvelle architecture tarifaire de la politique commerciale américaine.
Dans cette perspective, Maurice peut s’attendre à une régression de son volume d’exportations de l’ordre de 40% alors que la Grande-Île se présente avec un déficit de 47%. Le secrétariat de la COMESA confirme dans un communiqué émis hier en fin de journée : « Eight of its Member States are set to encounter serious trade challenges due to new reciprocal tariffs instituted by the United States government. The anticipated repercussions of these tariffs could lead to significant reductions in trade volumes for the concerned countries in the year 2025. The affected countries include the Democratic Republic of Congo: 11%, Libya: 31%, Madagascar: 47%, Malawi: 17%, Mauritius: 40%, Tunisia: 28%, Zambia: 17% and Zimbabwe: 18%. »
La COMESA met en avant le fait que même si les États-Unis ne sont pas des partenaires commerciaux privilégiés de ses membres, « these increased tariffs are poised to create significant supply and demand shocks across Member States ». Et cela, en raison du fait que « the resulting high production costs and consumer prices in the U.S. will likely contract its economy and further depress demand for exports from COMESA countries. »
Le Dr Christopher Onyango, Director of Trade and Customs de la COMESA, met l’accent sur l’importance des dispositions de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) de 2000, favorisant les exportations de la région vers les États-Unis. « The new tariffs posed by the US represent a stark departure from AGOA’s intent, which was originally advocated by the US government itself. The uncertainty around AGOA raises concerns that these tariff policies may result in substantial production cuts and massive job losses across African economies », met-il encore en garde dans la conjoncture de guerre commerciale, initiée par Washington.
L’étude de la COMESA émet également un avertissement contre les effets en cascade de la surtaxe Trump avec la contre-offensive douanière des autres partenaires commerciaux sur le plan international. « Moreover, there is heightened apprehension regarding potential retaliatory measures from major trade partners like China and the European Union. These entities, which represent COMESA’s largest export and import markets – accounting for 24% to 40% and 9% to 13% of trade respectively during the period from 2019 to 2023 – could exacerbate the challenges facing COMESA countries. Estimates suggest that the combination of U.S. tariffs and possible retaliatory tariffs could result in a global GDP decline of 0.43%, adversely affecting demand for COMESA exports, which heavily relies on extra-COMESA trade », fait-on ressortir.
En vue de contrecarrer ces effets néfastes des tarifs douaniers, la COMESA préconise l’adoption d’une Variable Cooperative Game Strategy. « This includes facilitating open negotiations and binding agreements with the EU, China, Japan, India, Middle East and other like-minded nations to open trade doors. The African Union Commission is urged to engage with the U.S government to discuss the ramifications of the ongoing tariff disputes and to reinforce the need for a rule-based international trading system », poursuit le communiqué de la COMESA.
La consolidation de l’intégration économique sur le plan continental est également évoquée avec des engagements financiers accrus des institutions, comme la Banque africaine de Développement, l’ExIM Bank, et la Trade Development Bank pour améliorer l’infrastructure économique dans la région en vue de faciliter les échanges sur le plan régional.