Sunil Bholah : « Réduire les inégalités et générer de la richesse »

Le ministre Sunil Bholah, ministre du Développement industriel, des PME et des Coopératives, a donné la réplique au leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. Ainsi, ce dernier serait, selon lui, « mal à l’aise avec ce budget, vu le nombre de mesures en faveur des pauvres, des handicapés, de la classe moyenne et des employés ».
« Le budget est de fait l’incarnation de la vision du gouvernement, qui est de réduire les inégalités et de générer de la richesse et de la prospérité ». Et de rappeler le titre du budget  : Avec le peuple, pour le peuple ! », fait-il comprendre. Il est par ailleurs revenu sur les facteurs externes ayant remis en question la marge de manœuvre du gouvernement.

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« Mais gouverner consiste à faire des choix, et de préférence de bons choix… ce qu’a fait ce gouvernement », estime Sunil Bholah. Après quoi, il a passé en revue la situation économique mondiale, tout en indiquant que la Banque mondiale a réduit ses prévisions de croissance mondiale de 1,2 point de pourcentage à un taux modéré de 2,9% pour 2022, contre 5,7% estimé pour 2021. Les taux de croissance dans les économies émergentes et en développement, précise encore le ministre, ont également été abaissés à 3,4% dans la publication Perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale en juin 2022.

En outre, l’inflation est « une autre question d’actualité à l’échelle mondiale », se dit-il. Il reproche cependant au leader de l’opposition d’avoir « refusé d’apprécier les choses dans leur juste perspective, alors que le leader du MMM a reconnu que le gouvernement a fait des efforts ».

« Face à la situation économique mondiale difficile, qui a des répercussions dans le monde entier et sur notre économie nationale, il faut du courage et de la compassion pour déployer un montant de Rs 15 milliards pour renforcer les revenus disponibles des ménages. Cela témoigne de notre engagement envers l’intérêt du pays avant tout. Nous avons veillé que ce budget réponde aux attentes de nos concitoyens, sans compromettre notre viabilité financière », fait-il comprendre.

Sunil Bholah dira encore que « le budget  a été conçu de manière à tisser un filet de protection sociale sur les plus vulnérables. Il s’agissait de mettre en place le cadre approprié tout en fournissant un financement adéquat pour diriger l’économie sur des bases stables. Ainsi, chaque gouvernement a le devoir d’élaborer des politiques budgétaires basées sur la conjoncture économique, mais aussi la responsabilité d’introduire des mesures qui assureront la durabilité ».

En d’autres termes, selon lui, il s’agit d’une action équilibrée du gouvernement. Il en veut pour preuve que la dette du secteur public est composée de 76%  de dette intérieure, et donc 24% de dette extérieure.

« D’ici 2025, la dette extérieure passera à 20%, soit en dessous de l’indice de référence de 25%. Le ratio du service de la dette extérieure en pourcentage du PIB est estimé à 2,5% en juin 2022, soit un taux bien inférieur à la limite de 3,5% », dit le ministre en rappelant qu’« une analyse plus approfondie des paramètres de la dette est beaucoup plus perspicace que de simplement examiner le ratio de la dette publique au PIB de manière isolée. »

Sunil Bholah s’est par ailleurs dit convaincu que le budget jette des bases solides pour l’avenir. Avant de relever que Maurice a été confrontée à des coups majeurs successifs en une décennie, évoquant la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, la pandémie de Covid-19, la guerre entre la Russie et l’Ukraine, et d’autres tensions géopolitiques latentes.

Concernant les prix des carburants, le ministre rappelle que le cours mondial du pétrole à trois chiffres devrait rester pendant un certain temps, et ce, compte tenu des perturbations sur les marchés mondiaux du pétrole. « La hausse des prix du brut sur le marché international n’est pas le fait de ce gouvernement, ni celui d’aucun gouvernement d’ailleurs. Elle résulte uniquement de la dynamique des marchés pétroliers », affirme-t-il.
Le ministre s’est appesanti sur la situation au Sri Lanka pour parvenir à la conclusion qu’on ne peut la comparer avec celle qui prévaut à Maurice. Il maintient ainsi sur le fait que le Sri Lanka « est très vulnérable aux chocs extérieurs en raison de l’absence de coussins extérieurs adéquats ».

Après avoir analysé longuement la situation économique du pays, le ministre Bholah dit constater que conformément à la conjoncture économique, « il est logique que tout gouvernement repense la composition des dépenses, réduisant les dépenses d’investissements et augmentant les dépenses récurrentes, sans nuire aux initiatives productives et significatives à long terme ». Il se dit ainsi d’avis que les besoins de financement nets du gouvernement « devraient être d’environ Rs 3,2 milliards, contre environ Rs 18 milliards pour l’exercice 2021/22 ». Après quoi, il a commenté les activités des différents départements de son ministère.

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