Après trois jours de cavale, Suraj Nalimoothoo (49 ans), plus connu comme Warso, s’est rendu aux Casernes centrales jeudi soir. Suspect principal dans le meurtre de son épouse, Priscilla Vencanah (47 ans), il affirme avoir agi en état de légitime défense. Une version que les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT), dirigée par le surintendant Vikash Seebaruth, appréhendent avec prudence, privilégiant pour l’heure l’hypothèse d’un différend financier comme mobile du crime.
Dans ses premières explications à la MCIT, le suspect a allégué qu’une dispute a éclaté avec son épouse. Selon lui, cette employée d’Air Mauritius dépensait trop en cette période de fin d’année. Alors qu’il cherchait des explications, la situation aurait dégénéré dans le garage de son beau-père, à Stanley. Warso prétend que la victime aurait tenté de l’agresser avec un objet contondant, et qu’il se serait donc défendu.
Lorsqu’il a vu Priscilla Vencanah en sang à terre, il aurait paniqué et quitté les lieux en voiture. S’il affirme n’avoir pas eu l’intention de tuer son épouse, la MCIT prend sa version avec des pincettes. En attendant, l’homme a été inculpé sous une accusation provisoire de meurtre au tribunal de Rose-Hill hier matin. La police a objecté à sa remise en liberté conditionnelle et il demeure en détention préventive. Il est prévu que son interrogatoire se poursuive la semaine prochaine.
Les premiers éléments de l’enquête laissent entrevoir que le drame résulterait d’une dispute conjugale ayant dégénéré, possiblement liée à des questions d’argent. Priscilla Vencanah aurait en effet conservé à son domicile des sommes importantes en liquide ainsi que des devises étrangères. Or, ces fonds demeurent introuvables, malgré les perquisitions menées par les enquêteurs. Ces derniers pensent qu’il pourrait s’agir d’un vol ou que la victime aurait caché son argent dans un endroit secret afin d’éviter que son époux ne mette la main dessus.
Un autre aspect crucial de l’enquête réside dans la recherche du téléphone portable de Priscilla Vencanah. Selon la police, cet appareil pourrait renfermer des informations déterminantes pour comprendre les circonstances exactes ayant conduit à sa mort. Le corps de Priscilla Vencanah a été découvert dans le garage de son père, à Stanley, tôt mardi matin. Ses proches affirment qu’elle était victime de violences conjugales, raison pour laquelle elle avait quitté la maison de son époux, à Saint-Pierre, pour venir résider chez son père depuis quelque temps.
Lundi, elle s’était rendue à son travail, dans la capitale, après quoi elle se serait rendue chez sa coiffeuse. Par la suite, ses proches n’ayant plus eu de ses nouvelles, ils se sont mis à sa recherche dans la nuit de lundi à mardi, soupçonnant en effet que Warso n’était pas étranger à sa disparition. C’est à son retour tôt mardi matin que le père de la victime (71 ans) a découvert le corps de sa fille dans le garage. Elle portait alors toujours son uniforme de travail, ainsi que des traces de sang sur le visage. Un médecin a ensuite constaté son décès.
Le rapport d’autopsie, établi par les médecins légistes Sudesh Kumar Gungadin et Prem Chamane, révèle que la mort de Priscilla Vencanah est due à des Cranio-Cerebral Injuries, suggérant un acte violent. Ces conclusions renforcent les soupçons pesant sur Suraj Nalimoothoo et mettent à mal la thèse de la légitime défense.
L’affaire soulève de nombreuses questions, notamment sur la nature exacte des relations entre les époux et les raisons profondes de ce drame conjugal. Les investigations se poursuivent afin de faire toute la lumière sur cette sinistre affaire.