- La firme danoise a été infligée d’une amende de 1,3 million d’euros (RS 65 M) par le tribunal danois de Hillerød
- Confirmation qu’au moins Rs 4,3 millions ont été versées à des hommes politiques et à des cadres dans le cadre de ce contrat de Rs 5,4 milliards
Un développement de taille est intervenu en cette fin de semaine dans la St–Louis Saga. La justice danoise a tranché sur le cas de corruption impliquant Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC), la firme danoise ayant décroché le contrat du Redevelopment Project de la centrale thermique de Saint-Louis du Central Electricity Board (CEB). En effet, la Danish National Special Crime Unit confirme officiellement que la firme BWSC a été condamnée pour le délit grave de Bribing Officials à Maurice et les contracteurs danois se sont vu infligés une amende de 1,3 million euros (Rs 65 millions) pour avoir versé des pots-de-vin dans le cadre de ce contrat d’une valeur de Rs 5,4 milliards.
La sentence, selon les informations qui transpirent a été prononcée par le tribunal de Hillerød, la poursuite faisant état que la firme a versé des pots-de-vin aux autorités mauriciennes dans le cadre d’un appel d’offres pour la construction d’une centrale électrique. L’enquête a été menée en collaboration, entre l’Unité nationale pour les crimes spéciaux (NSK) et le procureur général pour les crimes spéciaux (SSK).
Les faits étalés devant le tribunal de Hillerød indiquent que ces pots-de-vin ont été versés entre janvier 2011 et octobre 2017. Par le biais d’intermédiaires, BWSC a payé pas moins de Rs 4,3 millions à des hommes politiques, des fonctionnaires et d’autres décideurs dans le but de se voir allouer le contrat lors de l’appel d’offres, dont le coût total s’élevait à Rs 5,4 milliards. BWSC cherchait, à travers ces pots-de-vin, à accéder à des informations internes dont BWSC pourrait mettre à profit aux dépens d’autres soumissionnaires.
Le dossier à charge avance que c’est la firme danoise BWSC, qui a contacté les autorités danoises en 2019, soupçonnant l’entreprise d’être impliquée dans des affaires de corruption, et a coopéré avec les enquêteurs sur cette affaire. Ce développement intervient alors que pas plus tard que la semaine dernière, la Financial Crimes Commission visiblement acculée par la radiation de la charge provisoire retenue contre l’ancien Acting General Manager du CEB, Shamshir Mukoon au tribunal de Curepipe, n’excluait pas la possibilité de loger le Main Case en Cour.
La défunte Independent Commission Against Corruption (ICAC) avait dans le sillage de l’enquête mauricienne, sécurisé plus de 320 dossiers, des documents volumineux, de nombreux appareils numériques, y compris le serveur de Pad Co. Ltd, des ordinateurs portables et des téléphones mobiles, à partir desquels des téraoctets d’informations ont dû être extraits. Plus de 400 déclarations de témoins et environ 80 déclarations de défense de 11 suspects qui ont été provisoirement inculpés en lien avec cette affaire, avaient été enregistrées. L’affaire St-Louis, déclenchée à la suite d’un communiqué de la Banque africaine de Développement (BAD) dénonçant la corruption avec l’acquisition des moteurs pour la centrale de St-Louis, a vu la révocation du leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo, en tant que Deputy Prime Minister du Cabinet ministériel du Premier ministre Pravind Jugnauth,
L’ancien Deputy Prime Minister a été depuis invité une fois pour un entretien dans les locaux de l’ex-ICAC au sujet de cette controverse. Ivan Collendavelloo aurait indiqué dernièrement à son entourage politique qu’il espérait que ce chapitre soit clos une fois pour toutes avant les prochaines législatives, ne voulant traîner ce boulet lors de la prochaine campagne électorale. Avec cette condamnation de BWSC au Danemark, les choses semblent se préciser autour de ces pots-de-vin qui ont été versés à Maurice. Reste à savoir ce que fera la FCC face à ce développement et ce, alors que le compte à rebours électoral est enclenché et que les tractations du Mouvement Socialiste Militant (MSM) et de ses alliés pour la répartition des tickets sont à l’agenda.
Affaire à suivre…