Le Guide - Législatives 2024

SEYCHELLES: Costa Allegra, Fin du calvaire pour des centaines de passagers

Voyage « éprouvant », conditions « atroces »… Les passagers du Costa Allegra sont sains et saufs mais sont toujours sous le choc, épuisés par une croisière qu’ils n’oublieront jamais.
Des centaines de passagers du Costa Allegra ont débarqué épuisés jeudi aux Seychelles à l’issue de trois jours « éprouvants » et même « atroces » dans un paquebot privé d’électricité, de toilettes et de nourriture chaude après un incendie en plein océan Indien.
Le paquebot avec 1 049 personnes à bord a dérivé pendant une journée après l’incendie lundi, avant d’être remorqué à partir de mardi par un thonier français jusqu’au port de Victoria, dans des conditions de plus en plus difficiles pour les passagers, dont de nombreuses personnes âgées, venues essentiellement d’Italie, de France et d’Autriche.
« C’était atroce », a déclaré à l’AFP Henri, un Français de 82 ans aux cheveux blancs. « Le premier jour ça allait, mais ça n’a cessé d’empirer (…). Il n’y avait ni électricité, ni sanitaires, je pouvais à peine dormir sur le pont, avec tous ces gens entassés les uns sur les autres », a rapporté cet homme qui n’a pas donné son nom de famille. « Ca a été une traversée éprouvante », a confirmé Alena Daem, passagère belge de 62 ans, en tongs et robe fleurie, se disant « épuisée et plutôt contente que tout cela soit terminé ».
« Nous devions dormir sur le pont, faute d’air conditionné et à cause de l’odeur dans les cabines, parce que nous ne pouvions tirer la chasse dans les toilettes », a-t-elle expliqué. « Il y avait de la nourriture, mais rien (à manger) qui nécessitait d’être cuit. On a mangé beaucoup de pain », a-t-elle ajouté.
Quelque 627 passagers se trouvaient à bord du bateau, aux côtés de 413 membres de l’équipage et de 9 fusiliers marins italiens, chargés de repousser toute éventuelle attaque dans cette partie de l’Océan indien infestée de pirates somaliens. Le paquebot appartient à l’armateur Costa Crociere, filiale du géant américain Carnival et déjà visé par de nombreuses plaintes après le naufrage d’un autre de ses navires, le Concordia, qui a fait 32 morts le 13 janvier près de l’île italienne du Giglio.
Loi de la probabilité
« Cela risque de nuire à notre marque », a reconnu devant la presse à Victoria Norbert Stiekema, vice-président exécutif de Costa Crociere. « Ces accidents n’arrivent pas souvent, mais il y a une loi de probabilité », a-t-il estimé, promettant de dédommager chaque passager à hauteur de deux fois le prix de sa croisière.
Seules deux personnes ont été légèrement blessées, deux femmes âgées touchées l’une au poignet, l’autre à l’épaule lors de chutes pendant cette odyssée, a-t-il ajouté. Le capitaine du navire – un ancien porte-conteneurs de 188 mètres reconverti en bateau de croisière – a raconté pour sa part avoir été sur le point d’ordonner l’évacuation du navire sitôt après l’incendie lundi.
« Les passagers ont été équipés pour évacuer, ils ont enfilé les gilets de sauvetage et ont été emmenés vers les chaloupes » après que le feu se soit déclaré pour une raison inconnue dans la salle des machines à 13h40 (9h40 GMT), a rapporté Niccolo Alba devant la presse. Le feu a finalement été éteint « en moins d’une heure », a ajouté le capitaine.
Mais pour compliquer encore les choses, le générateur de secours, placé dans un endroit du navire différent de celui où se trouvent les moteurs et générateurs principaux, a lui aussi rendu l’âme environ trois heures après l’incendie. Faute d’électricité, les cuisines ont dû être fermées et des hélicoptères ont approvisionné les touristes en vivres.
Après l’accostage du bateau – salué par quelques « hip hip hip hourra » des passagers -, 16 autobus ont été mobilisés pour emmener vers l’aéroport ceux des touristes qui désiraient rentrer au plus vite. Un premier avion a décollé à 17 heures GMT vers Paris, suivi de deux autres à 19 heures GMT vers Rome et à 20 heures GMT pour Zurich.
« J’ai passé un moment formidable », a assuré Aldo, un Italien de 82 ans interrogé à l’aéroport. « Le suspense était super, en dépit de tous les inconforts. C’est ce genre de choses qui vous maintient jeune. » Plus de la moitié des 627 passagers ont choisi quant à eux de poursuivre leurs vacances aux Seychelles aux frais de Costa pendant une ou deux semaines, selon la compagnie.
« Ils vont pouvoir se relaxer, profiter du carnaval (prévu vendredi aux Seychelles), et du paradis sur terre », a promis le directeur de l’Office seychellois du Tourisme, Alain St Ange.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -