Un Senior Member at the Bar, assurant la défense des suspects, dans de sales draps pour pression sur des policiers
La CID de Pamplemousses a arrêté le propriétaire d’une pharmacie, son fils ainsi qu’un de ses proches dans le sillage de l’enquête initiée sur la séquestration d’une pharmacienne, âgée de 32 ans travaillant chez eux, à Triolet. Cette dernière avait en effet alerté la police le 7 février en notant qu’en son absence, des pilules de psychotropes avaient été vendues à un client ne détenant aucune prescription médicale.
Elle avait remis le Dangerous Drugs Register à la police de Piton pour enquête. Mais sa démarche n’était pas bien vue par son employeur. Deux jours plus tard, le sexagénaire lui avait demandé de le rejoindre dans une pièce de la pharmacie où sont stockés des médicaments, car il devait lui parler. Une fois sur place, la victime est tombée sur son employeur, son fils et un autre employé, qui a fait pression pour qu’elle retire la plainte logée à la police. La pharmacienne avance que les trois hommes l’ont séquestrée et l’ont forcée à prendre place dans une voiture pour se rendre à Piton.
Sur place, la pharmacienne a rencontré des policiers pour leur dire qu’elle ne souhaitait plus aller de l’avant avec sa plainte et elle leur a demandé de lui rendre le Dangerous Drugs Register. Mais les officiers ont refusé, arguant qu’une enquête était déjà en cours. Les suspects, qui attendaient dans la voiture, étaient remontés qu’elle n’ait pas obtenu le livre en question. Aussi ils ont emmené leur collègue au domicile du propriétaire de la pharmacie, à Plaine-des-Papayes, pour faire pression sur elle.
Ils l’ont empêchée de quitter la maison avant de finalement la laisser partir en début de soirée. Une fois chez elle, la plaignante a raconté son calvaire à son époux, qui l’a conduite à la police de Piton pour porter plainte pour séquestration. Le cas a été référé à la CID de Pamplemousses.
Vers 3h40 mercredi matin, l’équipe de l’inspecteur Ramburrun a fait une descente à Vacoas pour arrêter le collègue de la victime. Alors que ce dernier était interrogé dans la journée, le propriétaire de la pharmacie et son fils, eux, se sont présentés au bureau avec leur avocat. Ils nient les accusations portées contre eux. Néanmoins, ils ont été présentés au tribunal de Pamplemousses, où une accusation provisoire de séquestration a été retenue contre eux. Le trio a retrouvé la liberté après avoir fourni chacun une caution de Rs 20 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 150 000.
Par ailleurs, un incident a eu lieu lors de l’interrogatoire de l’employé de la pharmacie, qui était assisté par une Junior Lawyer. À un moment donné, cette dernière est en effet sortie du bureau pour rentrer ensuite avec son mentor, qui est un avocat connu pour son engagement en politique. Ce dernier a assisté le propriétaire de la pharmacie dans une autre pièce. Il aurait alors lancé, d’un ton arrogant, à un enquêteur : « Eta, pran sa lanket-la vit vit. Fer enn demars fini sa aster lamem, bannla bizin ale ! »
Le policier lui a ensuite demandé de bien se tenir et devait l’informer qu’une entrée serait inscrite dans le Diary Book à propos de cet incident. Quelques minutes plus tard, l’avocat a informé la CID de Pamplemousses qu’il se retirait de cette affaire après une conversation avec son ex-« client ».