Séjour illégal : la Cour refuse la caution à une Malgache, mère de 2 enfants

Le Senior District Magistrate Prashant Bissoon a refusé d’accorder la liberté conditionnelle à une ressortissante malgache poursuivie pour le délit d’Illegal Stay à Maurice. Une affaire cependant particulièrement complexe du fait que celle-ci est mère de deux enfants, lesquels ont été placés dans un Shelter des Plaines-Wilhems. Sans compter que la Malgache dit être victime de trafic humain.

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La police de Camp-Levieux avait arrêté Nantenaina R. et son concubin malgache à la NHDC le 21 juin. Les policiers avaient alors vérifié leurs papiers, constatant que le couple était arrivé à Maurice le 12 mars pour repartir le 26 mars. Lors de son interrogatoire, la Malgache avait expliqué qu’elle est mère d’un garçon de 13 ans et d’une fille de 15 ans. La police a ensuite contacté une ONG pour demander aux bénévoles de prendre en charge les enfants, qui y sont d’ailleurs toujours.

Nantenaina R. a par ailleurs expliqué qu’elle vivait dans des conditions précaires, raison pour laquelle elle habitait avec son compagnon à Camp-Levieux, tandis que ses enfants étaient logés ailleurs. Elle ajoute que tous quatre travaillaient au noir pour un individu dont elle a donné l’identité. Un aspect de l’enquête que la police a référé au Central CID. Aucune arrestation n’a eu lieu à ce stade.

De son côté, la Malgache a demandé à être libérée sous caution, tout en s’engageant à loger dans le centre de refuge où se trouvent ses deux enfants. Pour autant, le magistrat Prashant Bissoon trouve étrange que la Malgache n’ait évoqué la question d’un possible trafic humain qu’après son arrestation, alors qu’elle aurait dû le faire depuis son arrivée, en mars.

« Ont-ils fait ces allégations en sachant qu’il y aurait une enquête approfondie qui empêcherait le Passport and Immigration Office (PIO) de les déporter ? » s’est-il ainsi demandé. Vu que le Shelter en question n’est pas surveillé par la police 24/7, il dira que si tous les étrangers en situation illégale obtiennent une caution et partent résider dans un Shelter, « there will be masses of overstayers in this country and beyond control, Mauritius will lose its sovereignty under section 2 of the Constitution to control its borders as it is happening in many Europeans countries ».

Concernant les enfants, la Cour se demande pourquoi l’ONG a été contactée par un sergent, et non pas un officier de la Child Development Unit (CDU). « It baffles this Court to note that some people are just heedless of the safety and security of children and act recklessly », ajoute-t-il.

Le magistrat note par ailleurs que le centre de refuge concerné se charge d’ordinaire des victimes de violences domestiques ainsi que des sans-abris, mais pas des enfants.

La Cour a décidé que le couple malgache resterait en détention. Elle demande en outre au Central CID d’enquêter rapidement sur les allégations de trafic humain. Entre-temps, le magistrat a demandé au PIO et à la CDU d’emmener les enfants à la Children’s Court afin de solliciter un Emergency Protection Order et de les placer dans un lieu sécurisé reconnu par le ministère de l’Égalité des genres et de la Protection de la famille.

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