Scénarios inépuisables : Les municipales renvoyées au plus tard au 14 juin 2023

La proclamation prolongeant le mandat des conseils municipaux d’une année à partir du 14 juin 2022 en passe d’être signée par le président de la République

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Le leader de l’opposition : « Le gouvernement Jugnauth a peur de la colère de la population et de l’électorat des villes »

La conjoncture politique qui se dégrade sur le terrain, avec des ministres et autres Parliamentary Private Secretaries (PPS), se faisant tacler politiquement de manière systématique, n’est pas considérée comme propice pour tout nouveau test électoral. Il faudra ajouter à cela l’incontournable perte du pouvoir d’achat des ménages. Ainsi, les élections municipales dans les cinq villes du pays, soit littéralement 50% de l’électorat, qui devaient se tenir au plus tard le 14 juin prochain, sont sur le point d’être renvoyées formellement sur la base des amendements apportés à la Local Government Act au plus fort de la première vague de la pandémie de Covid-19 l’année dernière.

Les premières informations, qui ont transpiré jusqu’ici, laissent voir que le président de la République, Pradeep Roopun, est sur le point en cette fin de semaine d’apposer sa signature sur une proclamation prolongeant le Lease of Life des conseils municipaux des cinq villes pour une nouvelle période d’une année à partir du 14 juin 2022. D’autres sources affirment que cette proclamation pourrait être publiée dans la prochaine édition de la Gazette du Gouvernement ce samedi.

Ainsi, les élections municipales sont reportées au plus tard le 14 juin 2023. Les dispositions de la loi avec l’amendement de 2021 à la Local Government Act sous le couvert de Covid-19 font qu’en juin 2023, le gouvernement n’aura d’autre choix que de tenir le scrutin dans les villes. La difficulté d’alors demeure que ces élections municipales interviendront à une vingtaine de mois de la fin du mandat du gouvernement Jugnauth, faisant de 2023 une année électorale en force. Donc, un autre renvoi dans un autre délai légal devra être justifié.

Le vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, qui devra monter en première ligne pour défendre ce nouveau renvoi des municipales, s’appuiera principalement sur la thèse de plus en plus affaiblie de la pandémie du Covid-19. C’est ce qui explique le maintien de la jauge de 50 personnes pour tout rassemblement public, qu’il soit religieux, culturel, politique ou sportif.

Pour sa part, le leader de l’opposition, qui semble être au parfum de ce développement, dénonce énergiquement le gouvernement à ce sujet. « À ma connaissance, le gouvernement ne peut se prévaloir de raisons sanitaires. Il n’y en a aucune. Tout le monde le sait. Au Royaume-Uni, les élections municipales se déroulent ce week-end. En France, le premier tour des élections présidentielles l’a été le week-end dernier avec le second tour pour bientôt. Doit-on aller encore plus loin pour démantibuler le prétexte du Covid-19? Plus près de chez nous, il y a les élections régionales à Rodrigues en pleine crise du variant Omicron dans l’île. Dans plus de 150 pays, des élections ont été organisées. Sauf à Maurice sous Jugnauth. Alors, la pandémie du Covid-19 est un prétexte des plus fallacieux », dénonce Xavier-Luc Duval.

« Ce renvoi des élections municipales veut tout simplement dire que le gouvernement Jugnauth appréhende la colère de la population avec tout ce qu’il y a en matière de fraude, corruption, abus en tous genres et surtout la perte du pouvoir d’achat du Mauricien. Le gouvernement a peur de se présenter devant l’électorat pour un nouveau mandat, qui est Long Overdue car ces conseils municipaux sont là depuis 2015. Tout cela représente une grave atteinte à la démocratie », dit encore Xavier-Luc Duval.

La confirmation officielle de ce renvoi des municipales devra pousser l’Entente de l’Espoir, qui s’apprêtait à prendre son envol avec un rapprochement du PTr pour les municipales et aussi les générales, à revoir son calendrier. Néanmoins, le renvoi de ce scrutin dans les cinq villes apporte un argument politique de poids lors de l’offensive de l’opposition reconstituée, à l’effet que « Gouvernma Jugnauth pe kokin ou vot ! Ankor enn fwa »…

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