Ce cas a été présenté comme la plus grosse saisie de papier à rouler, Ti-Papie, effectuée par la police. Or, l’affaire s’avère être plus complexe de ce qu’elle paraît avec des implications légales et un imbroglio au niveau de l’Hôtel du Gouvernement.
L’importateur estime qu’il agit dans la parfaite légalité en s’appuyant sur son permis d’importation en bonne et due forme, qui date de 2015. Du côté du ministère de la Santé, on soutient que les Ti-Papie sont considérés comme un Prohibited Article sous le Public Health Act.
Cette affaire éclate le 9 octobre à l’arrivée d’un vol en provenance de Johannesburg, Afrique du Sud. 20 palettes contenant 640 boîtes de papier à rouler sont transférées dans l’entrepôt de la PATS à Plaine-Magnien. Officiellement, l’importateur est une compagnie basée à Floréal dont le directeur est un homme d’affaires de 36 ans.
Sur les documents, il est mentionné que la marchandise est des Smoking Papers. Avec l’amendement à la loi en 2016, ce produit est classifié formellement en tant que comme Prohibited Article. Ainsi, la Customs Anti Narcotics Section alerte les Casernes centrales mercredi, qui, de son côté, dépêchent la PHQ Special Striking Team sur le coup. En se basant sur la Public Health Act, les officiers croient avoir effectué la plus grosse saisie de papier à rouler. Ainsi, le courtier chargé de cette cargaison est convoqué.
Ce dernier maintient que l’importateur lui a remis tous les documents dont ceux qui émanent du ministère du Commerce et que tout est en règle. Face à cette situation, la police a convoqué le directeur de cette compagnie dans le bureau de la PATS. Auparavant, ils ont mené une perquisition en son domicile, où rien de suspect n’a été trouvé.
L’importateur a expliqué qu’il détient un permis pour importer ces papiers à rouler depuis 2015 avant les amendements à la loi. Il ajoute qu’il avait déjà passé cette commande à l’époque et payé son fournisseur. Sauf que quelques mois plus tard, les autorités ont résisté à cette importation avec le changement de loi. Il dit avoir porté l’affaire en Cour suprême et devait obtenir gain de cause.
L’importateur maintient avoir obtenu une dérogation du ministère du Commerce à la suite de cette bataille légale pour cette importation. Il fait comprendre qu’il pouvait stocker les papiers à rouler à Maurice, mais qu’il n’avait pas l’intention de les vendre localement.
Il fait aussi ressortir que les palettes sont dans un genre de transit et seront exportées dès qu’il trouve des clients. Après ses explications, le ministère de la Santé et la police veulent avoir un avis légal pour décider de la marche à suivre.
Entre-temps, l’importateur n’a pas été inquiété alors que sa cargaison de Ti-Papie se trouve toujours dans l’entrepôt de la PATS.
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GOODLANDS : 15 300 papiers à rouler saisis chez un ‘Beach hawker’
La PHQ Special Striking Team a mené une opération au domicile d’un Beach Hawker (41 ans) à Goodlands hier. Les policiers ont mis la main sur 15 300 papiers à rouler se trouvant dans 180 sachets, une somme de Rs 481 000 et 20 600 euros (environ Rs 855 000).
Interrogé sur la provenance de ces Ti-Papie, le suspect a exercé son droit constitutionnel au silence. Le quadragénaire a été placé en détention après son arrestation. Il est soupçonné de fournir des papiers à rouler illégalement à certains commerces.