- L’apport significatif de Mgr Ian Ernest à l’approfondissement des liens entre l’Église catholique et la Communion anglicane a été salué
lors de la célébration des secondes vêpres marquant la 1 700e Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, samedi à la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Le pape François a adressé des mots empreints de gratitude à Mgr Ian Ernest, représentant personnel de l’archevêque de Cantorbéry auprès du Saint-Siège et directeur du Centre anglican de Rome. Le prélat mauricien achève un mandat de cinq années marquées par son engagement fervent en faveur du dialogue œcuménique.
« Je remercie chaleureusement l’archevêque Ian Ernest, qui termine son précieux service en tant que représentant de la Communion anglicane. Son dévouement, son esprit de collaboration et sa foi profonde ont été un témoignage vivant des valeurs qui nous unissent en Christ », a déclaré le Saint-Père, tout en lui adressant ses meilleurs vœux pour son retour à Maurice, son pays natal.
Dès sa nomination en 2019, Mgr Ernest a su relever les défis de son rôle avec une vision inclusive et un engagement exceptionnel. Issu d’un environnement familial marqué par l’ouverture interconfessionnelle – son père ayant été le premier pasteur à célébrer un office dans une église catholique à Maurice après le Concile Vatican II – il a apporté une perspective unique au dialogue entre l’Église catholique et l’Église anglicane.
L’un de ses accomplissements les plus remarquables a été le renforcement des relations entre le pape François et l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby. Ce rapprochement s’est concrétisé lors d’initiatives majeures, notamment le pèlerinage de paix au Soudan du Sud en 2019, réalisé conjointement avec le Modérateur de l’Église d’Écosse. Cette démarche courageuse a incarné l’unité des leaders chrétiens face aux défis d’un monde fragmenté.
Initiatives remarquables
Sous la direction de Mgr Ernest, le Centre anglican de Rome est devenu un lieu d’échanges dynamiques, accueillant chaque semaine des responsables religieux issus de diverses confessions pour des célébrations, des repas communs et des discussions sur leur mission commune au service du Christ. Cette atmosphère de fraternité a permis de poser des bases solides pour une unité chrétienne durable.
Mgr Ernest a également noué des partenariats stratégiques avec des institutions académiques telles que l’Institut catholique de Paris et l’Institution protestante de France. Ces collaborations ont favorisé une meilleure compréhension théologique entre les confessions, renforçant les liens de respect mutuel.
Par ailleurs, son implication dans les préparatifs du Synode sur la Synodalité, une initiative du pape François, a permis à la voix anglicane de contribuer de manière significative à cette démarche inclusive. « L’Église ne peut se limiter à transmettre des enseignements; elle doit devenir un vecteur de transformation et de renouveau pour les mentalités », affirme-t-il.
Héritage de réussites et de reconnaissance
Durant ses cinq années à Rome, Mgr Ernest a œuvré avec foi et engagement pour faire progresser l’œcuménisme. Parmi les moments marquants de son mandat, il se souvient avec émotion de la reconnaissance publique du pape François lors de la canonisation de John Henry Newman en 2019, un événement qu’il considère comme un symbole fort de l’unité chrétienne.
« Nous avons offert un nouveau visage à l’Église universelle, celui de la fraternité et de l’unité », confie Mgr Ernest. Cette vision, en phase avec l’encyclique Fratelli Tutti du pape François, a guidé son ministère tout au long de son mandat.
Alors qu’il s’apprête à regagner son île natale, Mgr Ernest laisse derrière lui un héritage significatif au service de l’unité chrétienne. Ses années passées à Rome lui ont permis de bâtir des ponts entre les confessions et de témoigner de l’importance du dialogue œcuménique.
Il retourne à Maurice avec la ferme intention de poursuivre cette mission. Après avoir consacré près de deux décennies à l’Église anglicane à Maurice, il aspire à porter encore plus loin le message d’unité, de paix et d’espérance, dans un monde en quête de réconciliation. Pour Mgr Ernest, « le chemin de l’œcuménisme est un voyage continu, nécessitant patience et persévérance, mais dont les fruits promettent de transformer les cœurs et les esprits. »